CAB n°27 | À l’heure de la défense de la démocratie

CAB n°27 | À l’heure de la défense de la démocratie
Allégorie de la démocratie sous Emmanuel Macron

Démocratie | Elle n’est pas simplement le pouvoir par et pour le peuple, il s’agit d’un état d’esprit s’inscrit dans la défense des libertés. En effet, certains prévalent de soutenir un régime de plus en plus autoritaire au travers de différentes incantations. Ces dernières rappellent inexorablement la montée en puissance de l’extrême-droite. En effet, jadis, le fascisme se trouvait aux portes de l’Élysée. Pourtant, il est déjà dans le gouvernement et notamment son ministre de l’Intérieur, le séparatiste maurrassien Gérald Darmanin.

Une illustration de la Démocratie sous le macronisme avec les Voltigeurs de la BRAV-M
Une illustration de la Démocratie sous le macronisme avec les Voltigeurs de la BRAV-M

Pas un jour se passe sans que la montée de la répression contre les idées étatiques ne se fasse. La question porte après tout sur la démocratie. Au fur et à mesure des années, nous ne savons plus vraiment en quoi elle réside. La réforme des retraites a été actée au travers de toutes les méthodes antidémocratiques. Le macronisme voulant financer les entreprises sur le dos des travailleurs le savait très bien. Il fallait passer en force afin de travailler plus longtemps pour toucher moins et pour beaucoup de pauvres, c’était la condamnation à mort au travail. Les voltigeurs aussi violents qu’à Téhéran.

Ils ont pour mission de réprimer et de tuer du manifestant. Il faut comprendre que ces derniers étaient les plus beaufs, les plus réacs et surtout des criminels. Ils s’inscrivent dans les pas de ceux qui ont tabassé Malik Oussekine en 1986. Force est de constater que l’option qui se dégage s’enracine dans la dissolution de cette unité propre aux états autoritaires. Ce chemin est emprunté progressivement par les forces néolibérales de toute tendance. La France est regardée à l’internationale et les commentateurs sont horrifiés, horripilés et terrorisés. Dans ce sens, les différents appels au meurtre des macronistes sur les réseaux sociaux centralisés en disent long. Oui, le macronisme s’avère et s’inscrit dans les différents courants extrémistes, dans les différents sens, croire à la lutte contre les “extrêmes” s’avère dangereux, mais surtout dans une période où le néolibéralisme s’est radicalisé au point de mettre le pays à feu et à sang, ça soulève des questions de savoir qui est l’extrême.

Amnesty International dans les manifestations

Avez-vous déjà vu une démocratie libérale avec des observateurs internationaux dans une manifestation en Europe ? Oui, la France. Certains me diront qu’il s’agit d’une affabulation ou des manifestants déguisés et d’autres formes de complotisme. Pourtant, la démocratie française est malade.

Manifester est une liberté constitutionnelle. Pour Gérald Darmanin, les libertés constitutionnelles sont un délit. Le macronisme s’enracine progressivement sur les pas d’Augusto Pinochet, Vladimir Poutine, Jaïr Bolsonaro et Donald Trump. Voilà où nous en sommes arrivés. Au moment où j’écris ces lignes, la colonie de Mayotte dans l’archipel des Comores est prête à subir un nettoyage ethnique afin de démontrer aux yeux de l’extrême-droite, le plan anti-immigration de Gérald Darmanin s’enracine dans une campagne électorale. Or, Mayotte symbolise surtout le colonialisme, elle n’est pas un département comme les autres. Ce qui risque de se passer dépasse évidemment les fictions dystopiques. En effet, nous sommes dans un monde où les décideurs (qui se passe de tous les avis au parlement, dans les rues et des scientifiques) vont dans une trajectoire où l’on peut dire qu’ils sont des extrémistes. Voilà le problème d’une “démocratie” qui n’a plus que le nom, dont les valeurs se sont évaporées au nom du néolibéralisme.

Ne l’oublions jamais, il est arrivé par les urnes pour instaurer un régime illibéral. Les médias étrangers s’interrogent de la violence qui réside en France. Même en Pologne ou en Hongrie, il n’y a pas autant de violences alors qu’ils ont des gouvernements d’extrême-droite et nationaliste. Que faut-il conclure ? L’approche liberticide et antidémocratique a dépassé l’extrême-droite. Oui, il semble nécessaire de dire que nous avons la liberté de faire des choses tant que cela ne crée pas un désordre à la politique illibérale. La démocratie n’est pas à négocier comme un bien sur un marché financier, mais quelque chose d’immuable et qu’on ne transige pas avec cette dernière. Georges Brassens disait que “mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente”. Lorsqu’on voit comment se transforme progressivement le “front républicain”, c’est-à-dire un front contre la démocratie.

Photo place de la République à Paris

Le Conseil constitutionnel a validé en grande partie la loi repoussant l’âge de la retraite à 64 ans. En même temps, contrairement aux démocraties libérales, ce dernier n’est pas constitué de juges constitutionnels, mais de personnes issues par cooptation. La maîtrise du droit constitutionnel n’est pas à la portée de tout le monde. Or, nous voici avec un “conseil” qui tient son nom d’une grande différence d’une “Cour Constitutionnelle”. Orientée politiquement vers le néolibéralisme et l’ultralibéralisme, je pense sincèrement que nous n’avons rien à attendre de ce dernier.

Il s’agit simplement d’un organe de l’Etat. Dès lors, chacun verra comme il l’entend, mais le fonctionnement de la Cinquième République commence progressivement à montrer son vrai visage, c’est-à-dire un régime autoritaire où il n’existe plus aucune soupape de secours afin de défendre la démocratie. En effet, les “pseudo-sages” ont validé le passage au-dessus du Parlement. À partir de ce moment précis, si les sages ne défendent plus le Parlementariste, mais uniquement dans la constitution, c’est-à-dire aux yeux de l’Etat légal, mais plus de l’Etat de droit. De cette manière, je conçois que rien ne peut arrêter la fuite en avant d’un régime autoritaire avec la soupape de secours qui n’existe plus. Ainsi, les violences policières ne sont que le début du goût auquel cas nous devrions le refuser frénétiquement tout le temps. Certains disent que la décision a été faite. Or, la peine de mort était autant légale et certainement constitutionnelle. Or, la lecture a priori et a posteriori d’un texte de loi ne font pas forcément de ce texte un accroissement du progrès, mais simplement entrer dans le cadre d’un Etat légal.

Lorsque, je rediffusais ces clichés, je savais pertinemment que le problème résidait ailleurs. Le “Front Républicain” était décédé, car la gangrène lepéniste avait infecté celui-ci. Or, s’allier avec une personne sous prétexte qu’il n’est pas d’extrême-droite sur le papier, mais qui reprend l’ensemble de la rhétorique de l’extrême-droite. Il semble nécessaire d’affirmer que progressivement, le cas d’école ne pouvait qu’aboutir à un grand reniement démocratique. Chaque jour qui passe le macronisme s’arroge très bien de l’ensemble de la rhétorique de Jean-Marie Le Pen, Pierre Poujade et bien d’autres nationalistes avant. La France depuis quarante ans suit le chemin qui conduira à sa perte au risque d’une grande bataille, mais toujours dans l’approche légaliste de la part des possédants. La démocratie se meurt, la démocratie apparaît comme piétiner par ceux qui osent prétendre la défendre.

La devise de la République rappelle très bien ce groupe de musique au travers du refrain “liberté, pas pour nous / Egalité, pas pour nous / Fraternité, pas pour nous”. En réalité, on nous impose une “pseudo-liberté” soumise aux différents marchés, une égalité pour financer les entreprises et une fraternité avec ceux qui fraudent le fisc. Par contre dans l’autre sens, il n’y a pas jamais de retour. Les riches nous haïssent et on le sait bien.

La tension au niveau de la démocratie se fait sentir. L’idée majeure repose sur des personnes ne voulant pas d’une société en mouvement. La “République En Marche” devenue “Renaissance” apporte son lot d’hypocrisie. En outre, je conçois objectivement que la puissance de la société du spectacle de Guy Debord prend son sens. De par la lecture de ce texte, on arrive à l’idée majeure que les macronistes n’ont jamais été en marche (sauf au regard de Pétain), mais surtout qu’ils sont l’antithèse des Lumières. Là, ils passent, les lumières s’éteignent. Nul ne peut douter que l’alliance progressive avec l’extrême-droite arrive au grand jour. En voulant supprimer les subventions, cela rappelle très bien les logiques antisémites d’un ministre de l’Intérieur et de nombreuses personnes allant dans ce sens. Il faut dire qu’Emmanuel Macron a voulu en toute discrétion à un moment rendre un hommage à Charles Maurras. Cela en dit long des valeurs républicaines au plus haut niveau de l’Etat.

Dans ce sens, il apparaît évidemment constructif que la démocratie n’est pas vue comme un corps dynamique, mais simplement comme un véhicule pour amener à bien les différentes réformes voulues par les néolibéraux. Ces délégués du marché savent très bien ce qui attend le pays où la démocratie n’existe que sur son aspect légal. Dans ce sens, nous pouvons très bien dire que les défenseurs de la macronie sont des “légalistes”. Le problème réside dans cette approche : le légalisme n’est pas forcément l’état de droit. Or, nous venons de voir progressivement la fin de tout ce qui s’en emparait. Les légalistes osent parler de “cheminement démocratique”, mais en réalité, ils ont ouvert la jurisprudence pour l’extrême-droite afin de gérer le pays en passant au-dessus du Parlement. La démocratie n’a jamais été rattachée à quelconque manière à la fin du parlementarisme. La Cinquième République a enfanté d’un monstre. Pourquoi, c’était prévisible ? En effet, le général de Gaulle n’était pas venu de nul part, il était maurrassien dans sa jeunesse comme un certain Gérald Darmanin qui n’a jamais quitté cette obsession.

Certains pensent que le barrage contre Marine Le Pen était une solution nécessaire. Or, je pense que celui-ci ne servait strictement à rien, car il faut le dire et le redire : un barrage ne sert qu’à recycler l’eau afin de produire une énergie renouvelable pratiquement à l’infini. Pourtant, le barrage ne cesse de grandir. Mais la chose a changé. Avec un ministre de l’Intérieur d’extrême-droite, les thèses ont été recyclées et les idées lepénistes se retrouve désormais sur la place Beauvau.

Dans ce sens, nous assistons à un autre barrage, mais bien plus dangereux : le barrage anti-NUPES allant des néo-socialistes au lepénistes. Désormais, la République est bradée face à des personnes dangereuses qui préfèrent in fine Hitler au Front populaire. Nous voyons progressivement l’avancée à maturité des thèses de l’extrême-droite.

La campagne sulfureuse ne pouvait que déboucher sur un résultat sulfureux. L’extrême-droite, nous le savons très bien où cela mène, nous le savons comme je l’ai dit ci-dessus. Certains avaient peur du lepénisme, nous voici avec son double. Un Le Pen peut en cacher une autre. Pendant ce temps-là, la démocratie libérale (qui ne l’a jamais été) a complètement chaviré laissant place à un état policier où les scènes du “culte du pouvoir” commencent à se voir. Cela ne vous rappelle pas quelque chose ? C’est bien cela le problème.

Finalement, on se rend bien compte du développement historique que prennent les différentes alliances et notamment l’alliance assez naturelle entre l’extrême-droite et le macronisme. Cela permet de voir un même programme à quelques variantes près. La France s’enfonce dans une crise où la démocratie est soumise en tout état de cause à des apprentis-sorciers ne reprenant qu’un langage “faible” et “appauvri” à l’image de leur contenu idéologique. La “lutte contre les extrêmes” admettant que les droits sociaux s’arriment à être identique à ceux qui les détruise, montre le néant absolu dans les faits. La France s’enfonce dans une crise hors de contrôle, car le gouvernement souhaite payer par les travailleurs la CVAE et n’a jamais été une histoire de retraite. Il s’agit non pas d’une réforme progressiste, mais d’une réforme visant à assister comme toujours le patronat et les entreprises.


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