Parlement | La macronie épouse les Républicains

Parlement | La macronie épouse les Républicains
Chambre basse du Parlement de la République Française

Parlement | La démocratie s’oriente progressivement vers une approche où la loi du taillon permet de passer en force grâce à une approche légaliste, mais dénuée de l’Etat de droit. La Vème République est une république monarchiste.

Le Parlement est devenu au travers de l’alliance entre “Les Républicains” une majorité en lien avec l’extrême-droite “républicaine” (en opposition avec l’extrême-droite antirépublicaine). En effet, Eric Ciotti soutient la “réforme des retraites” devenant une béquille du macronisme, malgré ses propos : “notre position sur les retraites n’est en rien le signe d’un quelconque rapprochement avec la majorité” tout en reprenant l’argument classique de l’assistanat déconnecté de toutes les réalités sociales : “il faut que le travail rapporte plus que le non-travail“. Cependant, le parti Les Républicains ne sera jamais le “Parti du Travail”. Que connaissent-ils du travail ? En effet, le parti du “travail” était aussi celui sous Sarkozy du “vrai travail”. Or, la question se pose sur la “lignée idéologique” s’inscrit dans le Pétainisme.

Nombreux sont les commentateurs à vouloir stopper la “République” en soulignant que le système par répartition était fondé sous le Pétainisme, c’est-à-dire en 1942. Or, cela n’est pas moins faux puisque les premiers régimes ont été fondés par les ouvriers et salariés eux-mêmes. Les régimes spéciaux ont permis la fondation du régime général. Vouloir en terminer avec les régimes spéciaux considérés comme des régimes issus des privilèges. En effet, dans l’idée de droite, les conquêtes sont liées aux privilèges par celui qui pense qu’il manque un roi : “La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le Roi n’est plus là !”. Ainsi, l’idée qu’il se fait de la présidence de la République inquiète tous les républicains : “On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d’y placer d’autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment“. Cohérence ? .

Tant pis, on mangera peut-être de la tête de veau (ou quelque chose d’équivalent) à la chute de Louis XVI (et de ceux qui rêvent de rétablir les concepts royalistes et monarchistes), c’est-à-dire le roi qu’il vénère autant !

De cette manière, les commentateurs néolibéraux promouvant la réforme des retraites se référant à cela se retrouvent à glorifier l’Etat Français et finalement les thèses d’un certain Eric Zemmour. Or, ce dernier revendique la “paternité” de cette loi. Emmanuel Macron a le soutien en fonction de sa position sur la boussole politique.

Peut-être que l’idée en question s’oriente justement comme le disait dans la revue Critique Communiste de Décembre 1981 : “Après le sabotage de la loi de 1910 sur les retraites ouvrières et paysannes, il fallut attendre les lois de 1928-1930 sur les assurances sociales pour qu’apparaisse une première mouture de Sécurité sociale. Or, les mutuelles comptaient déjà 5 337 000 membres en 1913 et 8 224 000 en 1930. […] La Sécurité sociale est donc apparue comme une conquête des travailleurs, liée organiquement au mouvement ouvrier. Les ordonnances de 1945 transformant les assurances sociales en Sécurité sociale n’ont pas modifié ce caractère. C’est que la reconstruction de l’Etat bourgeois nécessitait le concours des appareils des organisations ouvrières“.

Ensuite, si le travail payait “correctement” et que l’égalité Homme/Femme était respectée par les patrons alors les caisses de retraite seraient en excédent. En considérant l’égalité comme un totem de gauche, ils agissent en poursuivant une doctrine de la “complémentarité” et de la “méritocratie” (bourgeoise). Dès à présent, les outils existent afin de redresser les caisses, notamment au travers de la suppression des “ristournes” sur les cotisations sociales. Le salaire différé est une partie entière du salaire. Le baisser ou le supprimer au nom de “charge” ou de “taxe” revient à baisser le salaire. Des personnes comme François Fillon au travers de l’allègement qui porte son nom ont contribué à mettre en œuvre la destruction du système de santé et de retraite. Ainsi, la mécanique devrait être la suivante : “on travaille plus longtemps, car on exonère toujours plus”. Les exonérations de cotisation sont les raisons de repousser l’âge légal. Autant dire que ces mesures “impopulaires” s’avèrent n’être d’autre que des mesures patronales. La politique des “caisses vides” n’est pas faite pour sauver le système, mais au contraire de le privatiser à des fonds de pension privée où l’âge légal n’existerait plus. En dernier recours, cela obligera les futurs retraités à travailler abolissant le “droit à la retraite” au nom d’une doctrine liée à la paresse (au sens bourgeois évidemment).

Pendant le même temps, la banalisation de l’extrême-droite se poursuit au travers des propos d’Olivier Dussopt considérant cette dernière plus républicaine que les partis républicains que la coalition NUPES. Or, nous voyons très bien que le cordon lâche progressivement. La jeunesse de droite discute ensemble sur les problématiques au travers du magazine l’Incorrect. Une “union des droites” vantée par Eric Zemmour commence à s’accorder progressivement au travers d’une situation qui risque de s’accorder à long terme.

Dès à présent, la retraite ne devrait plus poser une problématique en ce qu’il concerne la “sauvegarde” d’un système par répartition. Les libéraux et les conservateurs hurlent à la banqueroute, mais en réalité une banqueroute intervient progressivement. La banqueroute démocratique s’avère efficace : le bâillonnement progressif des outils démocratiques afin de positionner un appareil fonctionnement sur un processus légal déconnecté de la notion du droit.


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