Le véganisme plutôt que le nucléaire
L’énergie nucléaire est promue à tout azimut par les différents gouvernements, notamment dans l’idée qu’elle serait une alternative fiable par rapport aux énergies renouvelables. Dans ce sens, le retour sur la scène comme nous le disions à plusieurs reprises soulèvent des questions de fond tant sur la forme que sur le fond.
Une écologie nucléariste telle qu’elle est promue par Jean-Marc Jancovici met en lumière une approche surréaliste digne de la “société du spectacle” de Guy Debord. En effet, la promotion tend naturellement à promouvoir par tous les biais et tous les moyens que l’idée que la neutralité carbone ne peut s’atteindre qu’au travers d’une industrie nucléaire. Soutenue par différents courants politiques (comme le Parti communiste français), mais aussi par Greta Thunberg, il semble consciemment que la neutralité carbone ne doit pas masquer qu’à l’heure d’aujourd’hui, nous ne savons pas quoi faire de ces déchets nucléaires. Ainsi, des poubelles comme Bure conçues pour durer des dizaines de milliers d’années laisse tout de même sceptique.
Dans ces différents termes, nous savons objectivement que la construction de nouveaux réacteurs nucléaires ne permettra pas d’enrayer les prévisions les plus optimistes du GIEC. Dès lors, la construction de nouveaux réacteurs sans aucun débat public, symbole de la bonne santé de la démocratie française, soulève de nombreuses questions en ce qu’il concerne l’idée que la France, c’est le nucléaire et que le nucléaire, c’est la France. Dès lors, la lutte de “Plogoff” contre la construction d’une centrale à la pointe du raz en dit long sur la maturité d’une société où les vampires des fournisseurs pompent l’ARENH. Il semble conscient que la construction de nouveaux réacteurs va augmenter la quantité que ces dernières peuvent pomper tel une taxe que le contribuable paye. Il s’agit d’un autre retour du féodalisme mis en évidence comme source de progrès de la part des monarchistes au pouvoir.
Il semble nécessaire également d’accélérer l’idée qu’une société neutre en carbone doit s’accompagner d’une remise en cause profonde de la question, dont sont gérés les échanges commerciaux au sein d’un pays, entre pays et entre unions économiques. En effet, l’idée d’un retour vers un colbertisme n’est pas d’actualité, mais vers des “échanges raisonnés”. Cela peut hypothétiquement se construire au travers d’une refonte globale de la mondialisation. Cela peut paraître surprenant à différents égards, mais en agissant sur les flux de marchandises, nous pouvons réellement diminuer les émissions de GES. En effet, il semble nécessaire à plusieurs égards de voir que les porte-conteneurs d’où sont extraits les échanges commerciaux génèrent une pollution gigantesque. Au travers de cette idée, il se conçoit d’agir directement sur les émissions de gazs à effet de serre afin de les neutraliser. Un “libre-échange” peut s’accompagner de solutions comme les voiles. Pendant que le nucléaire est remis sur la table sous fond d’une propagande, il semble conscient de voir qu’il ne permettra pas de faire baisser drastiquement les GES dans l’immédiat, mais s’aventure sur une projection d’ici dix à vingt ans.
Dès lors, pour accélérer la transition au travers d’une approche décarbonée, il n’y a pas d’autres solutions que de s’attaquer à la question de l’alimentation. J’en suis persuadé au vu de l’impact environnemental que génèrent les différentes industries en termes d’artificialisation des sols, des OGM (dans le sens qu’ils permettent une plus grande croissance des animaux) ou encore de la déforestation comme au Brésil. L’impact de ces derniers qui sont délivrés en France pose de nombreuses questions en termes d’éthique d’une filière qui essaye tant bien qu’elle peut de mettre en place “welfare washing” sans rien changé dans le fond. À partir de ce moment précis, il en résulte que le problème à régler urgemment ne peut que passer au travers de la “révolution végétale“. Ainsi, au moment où les “bidochons” se gaussent derrière un “biefteck”, le muscle ou partie d’organe qu’il ingère participe à 30% des GES. Cela permet de créer également une relocalisation de l’industrie des différentes légumineuses au sein de l’Union Européenne afin de basculer vers une économie circulaire au sein du marché commun. Pourtant, nous savons consciemment qu’Interbev (lobby de la viande) souhaite continuer à produire en même quantité, c’est-à-dire une vision comme en Allemagne où pour faire la transition écologique, le pays souhaite raser un village pour extraire le charbon. Incohérence entre les deux, mais responsabilité optimale qui s’en dégage.
Dans ce sens, il convient nécessairement de tourner la page vis-à-vis des personnes qui ne jurent que par la fission de l’atome afin de créer de l’énergie massivement. Or, la question salvatrice en matière de GES suggère de s’attaquer à certains flux afin de mettre en place concrètement “l’avantage comparatif” de Ricardo dans le cadre d’un partage à l’échelle mondiale des différentes usines afin que chacun puisse y gagner, notamment en productivité et en compétitivité. Dès lors, il semble conscient que l’objet qui en ressort à ce stade que l’idée d’harmoniser les échanges dans un premier temps au sein de l’Union Européenne s’avère comme une nécessité. Toutefois, une refonte de tous les traités, des toutes les coopérations et de toutes les directives demeure nécessaire afin de s’arrimer à un projet progressiste et non l’austérité au travers d’un technolibéralisme déconnecté des préoccupations citoyennes.
À partir de ce principe, l’idée d’un “marché unique” au travers de l’Union Européenne doit être revisitée au travers d’une grande mise en avant de la coopération entre les différents états-membres. Le nucléaire peut permettre d’alimenter un “marché commun”, mais cela permettrait une plus grande souplesse et surtout la fin d’une concurrence au sein d’un même marché qui ne fait qu’accroître les tensions et renferme le poison du nationalisme. La refonte de fond en comble permettra à terme d’aller vers une transition écologique non pas à la carte au travers des différents pays, mais dans une même dynamique au travers de toute l’Union Européenne. Le nucléarisme ne sauvera personne, il s’agit d’une doctrine adaptée à une époque précise.
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