Une retraite à 65 ans pour financer les sociétés

Retraite | Le gouvernement et les différentes droites souhaitent repousser l’âge de la retraite afin de financer les allègements d’impôts. Au travers d’un passage de la retraite à 65 ans, il s’agit de soutenir l’assistanat des entreprises.
J’en ai parlé à différentes reprises sur mon site et il y aurait de quoi s’insurger. En 2013, j’écrivais à l’époque que le Parti Socialiste souhaitait sacrifier les retraites que “Le patronat de Pierre Gattaz plaide pour une augmentation de la durée de cotisation pour une retraite pleine, passant de 40 ans à 43 ans sur le motif que nous vivons plus longtemps, donc nous devons cotiser plus. […] Le patronat ne sert pas les citoyens vivant en France, il sert ses actionnaires. Ils engouffrent toujours un plus l’argent du contribuable, notamment avec le Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE) d’un montant de 20 milliards d’euros, soit la somme de la dette sur les retraites”.

Pourtant, rien n’échappe à nos yeux de lynx. Il faut dire qu’une fois n’est pas coutume, l’enfumage constant d’un gouvernement en majorité relatif pourra tout faire gober aux citoyens des histoires, mais les éléments publics suggèrent que l’idée n’est pas de soutenir les retraites, mais bien de servir une autre cause. Dès lors, le mécanisme du “quoi qu’il en coûte” se referme comme une pince où l’endettement sauvage d’Emmanuel Macron pèse sur les finances publiques. L’austérité commence à se refermer comme un piège claquant un animal. Le déficit a explosé, l’inflation est élevée et la dette est devenue incontrôlable notamment en raison de la relevée des taux. On ne peut pas dire qu’en matière macroéconomique, les macronistes soient très habiles. Ils emmènent le paquebot ou le navire tout droit vers un Iceberg. Le Titanic est prêt à sombrer et à se morceler en différents morceaux. L’heure du “combien ça coûte” permet de faire le point sur la gabegie du budget de l’Etat où les cadeaux ne sont pas financés. Or, sous Michel Rocard, la CSG a été adoptée afin de créer un “deuxième impôt sur le revenu”. Faire cotiser plus longtemps les travailleurs permet d’augmenter les recettes et de résorber une partie de déficit. Toutefois, il faut être certain que ces augmentations ne se tarissent pas au travers d’une hausse de décès chez les classes populaires avant 60 ans.
Ainsi, le déficit à 5 % ne sera pas résorbé au travers d’un effort collectif, mais un effort sur les mêmes. La maîtrise des comptes publics laisse place entre autres à une vision manichéenne à savoir que ce sont les classes populaires où la charge sera considérablement importante. Dès lors, l’âge reculant pour accéder à une retraite pleine au travers d’une carrière longue ne se basera à aucun moment sur une hausse du volume des cotisations puisque comme nous l’avons vu, elles serviront à faire rentrer la maîtrise des dépenses publiques comme une clef majeure de la législature. Faute d’une majorité absolue, il n’est pas surprenant que le gouvernement Borne II passe en force au travers de l’article 49-3 évitant le vote de l’Assemblée Nationale lors de la deuxième lecture du texte.
Sous couvert d’un enrobage progressiste, ce sont des mesures visant à soutenir des allègements voir de la suppressions d’impôts pour les entreprises. Dès lors, il s’agit d’un transfert d’impôt. Ce n’est pas aux salariés de payer deux fois des impôts sur la Valeurs Ajoutée. Dans un premier temps, il y a la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA), mais si ce projet est mis en application au travers d’une urgence pour soutenir le rythme d’assistance aux capitaux alors les salariés payeront la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE). Doublement pénalisé, les ménages populaires seront encore plus accablés pour payer ce transfert des entreprises vers les salariés. Ainsi, l’idée majeure repose objectivement sur une approche réactionnaire. Quand connaît également la fraude à la TVA et la CVAE de ces entreprises aux alentours de 20 Mds, les solutions ne manquent pas. Mais Bercy est aveuglée par la réduction des recettes publiques et surtout la protection des entreprises fraudeuses.

Parfois, il semble nécessaire de tordre une fiction que les conservateurs souhaitent mettre en place. L’idée phare serait que le système de retraite par répartition ne serait plus soutenable dans le temps. Comment peut-on faire à des personnes qui au-dessus de tous les éléments rationnels s’inscrivent dans une approche mystique et obsessionnelle ? Or, comme vous le voyez loin des balivernes, des mensonges, des affabulations : les retraites par répartition sont soutenables peu importe les perspectives. Dès lors, la “réforme des retraites” n’a aucune urgence.

Mais qu’est-ce qui pique des personnalités politique comme Édouard Philippe à soutenir que le mal français repose sur “les retraites”, c’est-à-dire en opposition avec tous les éléments rationnels ? Finalement, on le voit très bien que sa position pour une retraite à 67 ans s’enracine dans un discours déconnecté en lien avec des idées imaginaires. Or, il est possible que les citoyens ne pouvant pas arriver à 60 ans soient déjà décédés depuis de nombreuses années. Finalement, ces réformes permettront aux classes aisées de profiter de la vie.
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