CAB n°19 | Écrire, mais pourquoi faire ?

Écrire demande une certaine souplesse, mais aussi cela se résume comme étant de façon tangible comme le fruit de l’imagination. Comme vous avez pu le constater ces derniers temps, ces derniers mois, et même ces dernières années : le nombre d’articles diminuent de façon tangible.
À partir de différents éléments, nous en sommes venus à écrire, à lire et à penser. Nous ne changeons pas nos idées et nos convictions. L’aspect apparaît comme nécessaire de souligner que nous avons d’une certaine manière : le blues du militant. En effet, Révolution et Libertés, c’est plus d’un millier d’articles en l’espace d’une dizaine d’années. Comme nos amis de chez Kedistan, nous écrivons nettement moins.
Il semble également nécessaire que la génération née au travers de l’écriture et des différents blogs n’est plus la même et les formes de militantisme ont clairement évolué. En effet, nous sommes passés d’une patrouille de blogueurs à des personnes individualisées qui s’amusent sur tic-toc et sur Instagram. La réalité repose objectivement sur une autre approche. Nous avons clairement changé notre approche. Nous allons poursuivre nos différents efforts sans aller forcément vers les réseaux sociaux des “jeunes”. On ne peut faire une analyse de plusieurs centaines de mots en l’espace de quelques lignes. Nous écrivons et nous ne faisons pas de la communication.
Cela pourrait clairement surprendre. Depuis une décennie, les lois conservatrices, scélérates et réactionnaires sont votées à la chaîne afin de mettre l’obscurantisme comme cheval de bataille. Pas une seule fois, lesdits progressistes du gouvernement auront mis en avant des lois permettant le bien-être de chaque citoyen. Cela se traduit par des lois permettant le bien-être des mêmes et c’était pour les plus aisés. Pendant que nous trimons à payer nos loyers, nos factures et que certains mouvements font tout ce qu’il en ressort pour agiter le drapeau du boulangisme et du poujadisme, cela nous inquiète. Jean Ferrat dans le bruit des bottes affirmait que : “On a beau me dire qu’en France / On peut dormir à l’abri / Des Pinochet en puissance / Travaillent aussi du képi”.
Il semble cohérent qu’après d’un millier d’articles, nous en sommes venus à croire que la solution s’inscrivait ailleurs. À partir de ce moment, la mise progressive en hibernation se situe dans la question même de l’action d’écrire. Il y aurait tellement de choses à narrer et à expliquer, mais voilà : nous en sommes venus à croire qu’objectivement nous allions baisser les différentes productions afin d’aller vers un autre projet toujours en lien avec les idées que nous défendons.
Dès lors, il convient naturellement de souligner que nos écrits sont de moins en moins lus, mais nous en sommes également profondément responsables. Nous pensions qu’une lueur d’espoir pouvait renaître. Or, cette dernière s’est progressivement dans une bougie en train de s’éteindre. La société s’est engouffrée dans la faille du néolibéralisme tout azimute afin que les travailleurs soutiennent les différentes aides aux entreprises, la fraude fiscale de toute nature et les suppressions des impôts sur les plus aisés.
Toutefois, les temps peuvent changer : l’automne se traduit souvent par le retour des luttes sociales et peut-être qu’au travers de différents échanges, nous allons changer objectivement nos façons de fonctionner au travers d’une plume retrouvée.