Patriotisme | Il suscite de grandes admirations chez les patriotes. La guerre des pauvres contre les pauvres les rend nostalgiques. Pourtant, la date choisie par les Républicains de l’époque s’incarnait dans une forme de séparatisme des républicains vis-à-vis des monarchistes. Or, les défilés militaires permettent de glorifier des armées de guerre sous couvert du patriotisme. Comme ils disent souvent : “le nationalisme, c’est la haine des autres ; le patriotisme, c’est l’amour des siens”.

La prise de la Bastille et les lois scélérates

Il semble nécessaire que faire défiler les armées au nom de l’indépendance tende clairement à soulever des questions sur l’aspect historique de la prise de la Bastille. En effet, les réactionnaires et les amoureux des engins de guerre sont là, mais ne comprennent pas la notion révolutionnaire. Emmanuel Macron et Élisabeth Borne savent très bien que la Cinquième République n’est que la continuité de la Monarchie de 1815. Les défilés militaires républicains sont les mêmes que ceux des monarchistes. Dans une circonstance où Emmanuel Macron a rendu hommage au “soldat Pétain” en 2018, il y a un véritable problème de fond. Or, cela peut se comprendre par l’ensemble des lois scélérates mises en place (loi anti-casseurs, loi contre le séparatisme, etc.). Emmanuel Macron est devenu autoritaire et ne supporte pas la contradiction. Étonnant non ?

Aussi, il apparaît capital que le choix d’une date que l’on pourrait qualifier de “révolutionnaire” montre une véritable symbiose de la volonté de rupture de la monarchie, dont la fête nationale se déroule le 15 août. Le choix entre un événement fondamental précipitant la proclamation de la République et le fait de mater l’ensemble des soulèvements au nom de l’ordre public (devenu politique au travers des nouvelles lois scélérates). Les monarchistes pensent toujours (et c’est le cas encore) que la France est fille aînée de l’Église. La référence à la vierge Marie advient comme une volonté de combler un trou. Les vestiges de la monarchie ont été recyclés pour être réutilisés au travers de la Cinquième République. Cette restauration de la monarchie en dit long. Il s’agit d’une certaine manière de mettre en application l’idéologie de Charles Maurras en version édulcorée.

Dans ce sens, tout le monde ne peut ignorer que le Général de Gaulle savait très bien ce qu’il construisait au travers de la Cinquième République. Il avait fait ses classes à l’Action Française en étant étudiant. C’est certainement une des raisons pour lesquelles Charles Maurras n’a pas exécuté comme un collaborateur du régime nazi. 

Le patriotisme des chauvins

Le chauvinisme reste l’élément principal et une question identitaire. Cela ne surprendra personne. En effet, l’exhibition des armées peut relever également d’une forme drastique d’un virilisme et d’un masculinisme. Le patriarcat règne. De ce fait, près de 50 à 70 % de ces derniers votent pour l’extrême-droite. De telle sorte qu’à partir de ces données, il apparaît que le caractère chauvin intervient également comme un défilé assez classique de l’extrême-droite comme nous pouvons le voir le 1^er mai en hommage à Jeanne d’Arc.

À ce jour, il semble drastiquement que le “fameux patriotisme” au sein des nations reste un bouillon de culture. En effet, il apparaît qu’au travers du mandat qu’il lui reste, le matage de la jeunesse au travers du SNU (Service National Universel) en dit long sur son projet : un patriotisme au garde-à-vous. Il y a de quoi s’inquiéter au travers d’un formatage sous les couleurs du drapeau bleu, blanc, rouge. Une jeunesse embrigadée rappelle tout de même les heures sombres de notre société.

Les engins de guerre tuent des innocents

Les chars défilant dans l’avenue des Champs-Elysées rappellent les différentes troupes étrangères, la guerre et la barbarie. Les engins de mort qui tue partout dans le monde laissent une connotation frêle. Nous avons choisi chez Révolution et Libertés, une citation de Rosa Luxemburg (que vous pouvez voir en haut et à droite), ce n’est pas pour rien. En effet, le contexte militaire lié à la guerre en Ukraine soulève les cœurs et les rancœurs. Voilà où mène le nationalisme et le patriotisme. La guerre s’avère profondément scandaleuse, ce ne sont jamais les pauvres qui gagnent, mais les riches au travers de Trusts, d’entreprises, et même des start-ups.

Au travers de l’actualité géopolitique, les armées se renforcent au détriment d’autres budgets comme l’éducation (en cours de privatisation et de libéralisation) ou l’enseignement supérieur. Ainsi, le patriotisme renvoie une vision en ce qu’il concerne les intérêts de la nation. Aussi, il semble nécessaire d’admettre que le patriotisme national existe dans sa forme européenne au travers de parti paneuropéen. Le patriotisme tue. 

Au moment où la Russie montre son agressivité vis-à-vis de l’Occident en y faisant menacer une “guerre nucléaire”, cela dénote clairement une volonté d’engluer et d’envenimer les choses. La désinformation reste un autre outil de guerre. Plus subtile, plus discrète, elle est l’alpha et l’oméga de toutes les politiques de guerre. De nombreux influenceurs prennent à partir de ce moment précis une nécessaire action délétère. Les engins de guerre apparaissent comme la phase émergée d’une guerre. Le patriotisme se joue à partir de ce moment précis sur les réseaux sociaux. L’intérêt de nation au-dessus des intérêts individuels forme une logique assez corporatiste.

Ainsi, “le 14 juillet, je reste dans mon lit douillet, la musique qui marche au pas, cela ne me regarde pas“ comme disait Georges Brassens. Il avait raison. Ainsi, il apparaît clairement, que cette idéologie pour caporaliser un pays ne permet à aucun moment l’émancipation. Au contraire, faire taire tous les esprits critiques s’inscrit dans une dimension réactionnaire. Toutefois, gare à la revanche de la commune de Paris.