Parlement | Une motion de censure rejetée

La motion de censure déposée par les députés issus de l’intergroupe NUPES n’a pas eu la majorité absolue parmi les votants. Cela ne pose a priori aucun problème, mais cela permet de voir qui sont les alliés objectifs de la macronie. En effet, il semble nécessaire de voir que le Rassemblement National n’a pas pris part aux votes. Au moins, nous savons que l’extrême-droite apporte un réel soutien objectif aux macronistes. Dans ce sens, cela a pour ambition de connaître la nouvelle majorité : elle va des Macronistes jusque chez les Lepénistes.
Cela explique beaucoup de choses en raison d’une convergence de fond sur le plan des idées politiques ethnicistes et économiques. Le grand amour entre les différents partis de droite s’avère omniprésents. Les idées s’orientent vers un point culminant. De cette manière, il convient de souligner que la seule opposition à la majorité (relative) de l’Assemblée nationale provient entre autres de l’intergroupe NUPES. Dans ce sens, nous voyons très bien que les idées portées par la droite macroniste sont dissolubles dans le Rassemblement National. Ce n’est pas un hasard, les macronistes ont voté pour deux vice-présidents issus de l’extrême-droite. Les castors ne sont plus l’antichambre du fascisme, mais la chambre même où le néofascisme va renaître. Voter Macron, c’est voter Le Pen. Notre prise de position entre l’entre deux tours apparaît radicalement juste. La macronistes ont une vision opportuniste dénuée de toute culture politique.
À partir de cet élément-là, il en ressort une clarification politique au sein des différents partis politiques. Le gouvernement dispose finalement d’une majorité absolue grâce à la droite ultralibérale et l’extrême-droite. La motion de censure laisse une vision d’un pays où la bourgeoisie a préféré les idées réactionnaires comme la double peine de Darmanin (soutenu et encouragé par ses nouveaux alliés). Peut-être qu’elle a été rejetée. Toutefois, cela démontre bien l’état d’un pays où l’inculture, l’ignorance et la stupidité de la bourgeoisie sont les vassaux du capitalisme. Je pense sincèrement qu’au travers de ce vote, les lignes sont désormais tracées. Dans ce sens, le rejet de la motion de censure devient l’élément déterminant pour le futur de la législature, mais aussi pour les citoyens et les électeurs. Il s’agit d’une véritable clarification d’une scène politique précise. Les électeurs de la galaxie “Renaissance” tout comme du Rassemblement National véhiculent les mêmes valeurs, les mêmes projets et une vision quasi-similaire du monde. De ce fait, le fameux slogan de la lutte contre les extrêmes sonne clairement, creux. Ainsi, les électeurs ayant voté pour Marine Le Pen sont les mêmes que les électeurs qui ont voté Macron. Tout s’éclaircit a priori. Élisabeth Borne peut certes triompher, mais au travers d’un soutien de l’extrême-droite, c’est plutôt l’enterrement de la République qui vient.
Il semble dorénavant cohérent de souligner qu’au travers de cette motion de censure, les députés et les groupes “d’opposition” en choisissant soit le “rejet” soit “l’abstention” (c’est-à-dire en principe d’ignorer le scrutin). Je ne reviendrai pas sur la notion des arguments pouvant promouvoir l’abstention. Il semble désormais nécessaire de voir que sur des sujets importants un adage dit tout de même que “qui ne dit mot, consent”. Certes, le consentement s’avère particulièrement complexe, mais cela permet également de voir que le refus de participer à un vote et afin de se retrouver dans une réelle opposition fait d’eux des supplétifs de la coalition gouvernementale. Le slogan “Macron Dégage” est devenu “Macron, mon amour” chez l’extrême-droite. Autant dire que les députés de l’extrême-droite deviendront la future coalition à venir. En effet, le “barrage républicain” a sauté. L’extrême-droite sera toujours la roue de secours de la bourgeoisie autant dans la théorie que dans les faits. Les électeurs de l’extrême-droite ont en toute conscience voté pour une doublure d’Emmanuel Macron.
Il ne suffira pas simplement de voir que l’extrême-droite cherche la respectabilité au travers des institutions. Le parti de Jean-Marie et Marine Le Pen avait rendu hommage Margaret Thatcher. Emmanuel Macron encense également la dame de fer au travers d’une montée progressive de la libéralisation de l’économie. Cela montre bien que la lignée de l’orthodoxie budgétaire se traduisant par une violence économique permet de réaliser une véritable convergence sur le plan idéologique. La question réside jusqu’où les ex-castors sont-ils prêts à aller pour défendre la puissance du marché ? Au moins d’un Thatcherisme au travers du slogan “I Want My Money Back”, cela montre bien que l’européisme est soluble dans le national-libéralisme.
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