Présidentielles 2022 | Ni Macron, ni Le Pen

Présidentielles 2022 | Ni Macron, ni Le Pen
Photo by Sergey Vinogradov on Unsplash

Le second tour des élections présidentielles opposera Emmanuel Macron à Marine Le Pen poussant une vision poujadiste depuis 20 ans.. La droite extrême se retrouve confrontée à l’extrême-droite. Les détricoteurs de la République se retrouvent face aux antirépublicains. La gymnastique de trouver une solution tangible apparaît compliquée.

Nul ne peut douter qu’entre une personne vantant les mérites d’Hayek et une autre ventant les mêmes mérites, la situation soit profondément complexe. Les appels aux urnes pour faire barrage à l’extrême-droite des « castors » deviennent « lourds ». Ils portent en effet la responsabilité de la « lepénisation des idées ». Le candidat à l’élection du trône de la République sait très bien qu’il n’a pas de programme ou pire s’il en a un, il sort du cabinet de Mckinsey.

Autant dire qu’en une technocratie ultralibérale et un ultralibéralisme nationaliste, les décisions s’avèrent difficiles. En effet, les réactionnaires de ces deux partis appartenant au XIXème siècle s’enracinent fondamentalement opposée à toute notion de progrès et de transition écologique. Il s’agit de la « droite dure » biberonnée à la « haine » du travailleur. Dans ce cadre, le « front républicain » n’a plus de sens. J’entends dire dans les différents appels que le « macronisme » serait moins pire que le « lepénisme ». Or, j’ai entendu l’appel du présumé violeur Gérald Darmanin dire que Marine Le Pen était trop molle en termes de sécurité. J’ai entendu également soutenir des éléments ordonnant des lois scélérates digne des pires années de l’Histoire aboutissant à ce que la droite extrême dissout des organisations antifascistes. Le fascisme est sous nos yeux, il a changé d’habits. Il faudrait croire que le fait de barrage changera quelque chose ? La responsabilité de la « droite radicalisée » et « extrémiste » que représente le macronisme devient clairvoyante.

De telle sorte, il incombe de souligner qu’un vote au second tour pour Emmanuel Macron s’inscrit comme un soutien à sa politique, à sa réaction et son refus de progrès. Le « capitalisme populaire » s’inscrit dès lors dans une vision où Ronald Reagan tout comme Margaret Thatcher serait porteur de progrès alors qu’ils n’ont été que porteur d’un retour dans le passé. Le « macronisme » s’enracine dans cette dynamique : le passé, le passé et encore le passé.

Le néolibéralisme se situe dans une propagande où la notion devient nécessairement de se trouver en sauveur suprême. Or, cela ne fonctionne plus. Le néolibéralisme macroniste, pécressiste ou lepéniste appartiennent à la même famille politique, aux mêmes idées politiques et à la même haine des citoyens qui ne « sont rien ». Le programme de Jean-Marie Le Pen dans les années 1970 et 1980 ressemble étrangement aux différents programmes que veulent mettre en place ces personnes afin de créer une « société violente ». L’avancée progressive d’une réduction du budget de l’Etat de 12 % afin de satisfaire progressivement les appétits de ceux qui profiteront progressivement de cette dynamique de privatisation progressive de la société. Quant au déficit, nous allons aller vers un « catastroïka » pour engraisser et gaver les mêmes en passant de 8 à 3 %. La France sera le nouveau laboratoire d’une vision sanglante et purement comptable.

Ce qui attend la France au travers d’une logique ultralibérale, c’est la suppression de la République afin de créer une autre vision. La Cinquième République s’avère nulle et non-avenue dans une vision où la devise est supprimée afin de laisser place à une autre vision que seuls les néolibéraux savent.

Puis, l’écologie s’avère nécessairement tombée en désuétude. Les climatosceptiques et les différents partisans du greenwashing savent très bien que leurs différentes ambitions s’enracinent dans un refus d’un changement radical de la société. Dès lors, il convient que nous allons perdre cinq années alors que les scientifiques du GIEC demandent un changement de bifurcation d’ici trois années maximales.

Bref, les cinq années risquent d’être complexes. Il faudra se battre afin de terrasser la peste à savoir le macronisme et le choléra à savoir le lepénisme. Les mouvements sociaux face à ces deux formes d’obscurantisme devront puiser dans la science afin de soutenir radicalement une vision où le progrès devient une évidence face à une société où l’individualisme méthodologique est érigé comme la seule vision, c’est-à-dire l’abolition de la République comme modèle.


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