Musique | Les Goristes et l’Amoco Cadiz

L’Amoco Cadiz était un pétrolier qui s’est échoué le 16 mars 1978. Une marée noire se dégagea à deux miles des côtes bretonnes. Le large apparaît comme difficile, mais il faut souligner que les entreprises qui transportent du pétrole ne le font pas innocemment. Les carcasses de « Total » et « Fila » (une entreprise italienne) enrichissent le capital. Dans ce sens, les Goristes rappellent que les Bretons sont épuisés à ramasser le mazout sur le littoral. Au travers de cette chanson, dont l’air peut sembler très « joyeux », la réalité traverse les esprits.
La mémoire collective s’est enracinée d’autant que la pollution s’est avérée la plus grande d’Europe, et cela dure toujours depuis des décennies. En effet, les habitants des villages près des côtes ont été réveillés non par le bruit, mais par l’odeur du pétrole qui sortait des cuves. En ce sens, la « crise du pétrole » aurait dû nous interroger sur la dépendance en termes d’énergie à ces derniers. Le progrès technologique est arrivé bien tard. Il aurait fallu avoir 40 ans d’avance afin d’anticiper la transformation vers le numérique et les énergies renouvelables et décarbonés.
La question de l’indemnisation et des réparations tout comme de l’amende n’était pas vraiment au cœur du scandale. En effet, dans la fin des années 70 sous Valérie Giscard d’Estaing tout roulait pour le capitalisme et le début de l’accélération d’un néolibéralisme. De telle sorte, il convient d’admettre que ces derniers faisaient les « bouches mines », mais en réalité, il savait très bien que des épaves flottantes ne pouvant guère affronter les courants marins naviguaient. La complicité devenait dès lors nécessaire entre les « grandes entreprises » et les permis de travers les eaux nationales. L’Amoco Cadix aurait dû être le dernier pétrolier à s’échouer sur les côtes, mais il y a eu d’autres, dont l’Erika.
Aujourd’hui, l’épave gît sous 330 mètres de fond. Cela sonnera-t-il le glas pour la fin des « pétroliers » ? Non. Le transport par bateau a la côte en raison de la mondialisation et l’accroissement progressif des « accord de libre-échange ». Or, tout se joue à un détail près. Il suffit d’un « grain de sable » pour faire enrayer toute la machine.
Après ce naufrage, il y a eu plus récemment, l’Erika. Les générations récentes ont peut-être ce souvenir. Deux générations d’accidents en mer. Bref, c’est la colère noire que nous dégagent les « Goristes ».
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