Les « convois de la liberté » envahissent la capitale

Les « convois de la liberté » envahissent la capitale
Image d'illustration - AFP

Les « convois de la liberté » arrivent dans la capitale, nous en avons parlé dans un précédent billet dans nos colonnes. Il s’avère que le mouvement s’inscrit de façon concise dans une démarche volontairement obscurantiste. En s’inscrivant dans une thématique liée aux « libertés économiques », il ne fait guère de doute que la démarche visant à faire jubiler le capital. En effet, point de notion de l’augmentation des salaires, point de remise en question des « lois liberticides » concernant la sécurité, point de volonté d’abroger les ordonnances Pénicaud et suivantes se trouvent dans leurs revendications.

La question majeure soutenue par la « majorité silencieuse ». Aujourd’hui, la réalité concernant la vaccination par ARNm est clairement documentée. Mais des « ignares », des « obscurantistes » et des « réactionnaires » portent la « voix d’une minorité » comme si elle était majoritaire. Il semble nécessaire de comprendre que le choix individualiste et nombriliste de différentes thèses ayant pour origine « QAnon » laisse songeur. En effet, les « libertés » s’inscrivent sciemment dans une défense nécessaire, mais nous ne parlons pas des mêmes. Lorsque les militants y compris des anarchistes mettent en avant la notion « liberticide », il convient de souligner qu’ils font le pont avec les capitalistes. Dès lors, nous assistons à un grand moment libertarien. Cela sous-entend qu’il semble nécessaire de mettre les pieds dans le plat : les libertariens sont certes des anarchistes, mais ils ne sont pas anarchistes révolutionnaires. C’est bien ça le problème. Les anarchocapitalistes sont les pires capitalistes qu’ils puissent exister et les pires réactionnaires. Faire de la politique, c’est prendre des positions et les assumer.

La question ne réside pas réellement dans la soumission à l’autorité, mais il s’agit d’un principe de solidarité. En effet, la réalité de se mêler avec des « gilets jaunes » soulève de nombreuses questions, mais cela ne remet pas en cause le fonctionnement interne et externe du capitalisme. En effet, la question de la répression, dont nous ne reviendrons pas dessus laisse tout de même une réalité glaçante s’échapper : le mouvement des « gilets jaunes » converge avec le mouvement « antivax ». On peut se poser des questions tout de même sur le fond qui anime ces derniers. Alors que le « pass vaccinal » va être retiré dans deux petits mois : les classes moyennes et les petits patrons s’offrent un défilé digne de Pierre Poujade. Nous ne sommes pas loin du slogan : « Arrêtez d’emmerder les Français ! ». Emmanuel Macron a certes dit qu’il voulait « emmerder » les antivaxs. Toutefois, la crise sanitaire a tellement duré dans le temps que les « Amish » des temps modernes renvoient nécessairement à une forme de sectarisme qui ne dit pas les noms.

Le mouvement « antivax » est aussi englué par les « anthroposophes ». La marque Demeter n’était-elle pas soutenue par les « agriculteurs du Reich » ? Nous savons très bien que les « pseudo-sciences » engendrent nécessairement une dérive vers le refus de la science. Cela aboutie clairement vers une logique romanesque de la société, c’est-à-dire le fascisme. Oui, les personnes qui vont dans les manifestations pour défendre les « libertés économiques » sont en réalité pour une grande partie des personnes qui votent à droite. La question du drapeau français mis à toutes les sauces englue fondamentalement la question du patriotisme et du chauvinisme. Ainsi, la logique de prôner le « Great Reset » afin de refuser la « mondialisation » et promouvoir l’extrême-droite ne dérange pas ces derniers. Ainsi, l’idolatrie vers Trump ou Poutine conduisent nécessairement à savoir ce que le « convoi de la liberté » prêche au niveau des « libertés individuelles » : la dictature.

Au moment où Donald Trump a lancé un soutien aux camionneurs qui font le trajet entre le Canada et les Etats-Unis d’Amérique, la question n’est pas la question obligatoire, mais la « vaccination » en elle-même. Ainsi, il semble nécessaire de voir que les opposants au « système pharmaceutique » sont les « idiots utiles » des pires idéologies réactionnaires. Ainsi, la question de l’eugénisme doit être dit et redit. Les personnes ayant soutenu ces thèses savent très bien où cela se termine.

La réalité s’enracine d’une façon où pendant que le capital se goinfre avec près de 150 Mds de dividendes, les critiques « réformistes » et « anticapitalistes » demeurent absentes. Les patrons autrefois « bonnets rouges » savent très bien que la « liberté » réside avant tout dans le business. Le confusionnisme laisse une place claire : l’extrême-droite emboîte le pas pour y diffuser ses axes de batailles, ses pensées et ses idéologies au travers des médias soutenus par les milliardaires. Coïncidence ? Non.

La révolution ne sera pas avec l’extrême-droite. Au contraire ! Elle n’attend qu’une chose : instrumentaliser ces mouvements afin de jeter la réaction et prendre le pouvoir. La « jaunisse », c’est comme les syndicats, ça s’allie avec le patronat.


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