Quel avenir pour Christane Taubira ?

Christiane Taubira a remporté la « primaire populaire » qui s’est tenue le week-end dernier afin de porter les espoirs d’une gauche démantelée façon puzzle. Au moment où les quatre droites s’enracinent durablement vers un virage autoritaire (pour ne pas dire fasciste) et ultralibéral, la désunion pour quelques pourcents interroge.
Les électeurs ont pensé qu’un mouvement populaire pourrait naître avec un seul candidat à sa tête, mais ce n’est pas dans le cadre du fait que les primaires avaient déjà eu lieu pour le Parti Socialiste, pour le Parti Communiste Français (sous la forme d’un vote des délégués et de la base), chez les écologistes et la France Insoumise. Autant dire qu’une démocratie interne aux différents partis avait déjà eu lieu. La remettre en cause au nom de différents arguments, cela se résume à remettre en cause le choix des adhérents des différents partis politiques. Si certains candidats ont été inscrits sans leur volonté, cela ne change rien. Cette forme de pression contre les candidats des différents partis laisse un goût amer en matière de démocratie et de respect des candidats.
La primaire populaire est passée par là. Il s’agit d’un coup de communication de la part de ses organisateurs. En effet, la France ne fonctionne guère comme aux Etats-Unis d’Amérique où la primaire est vue comme un grand mouvement démocratique au sein des trois grands partis : Démocrates, Républicains et Libertariens. De telle sorte, il incombe une vision où les 350 000 électeurs ont certes des aspirations à des changements, mais cela ne permettra pas de créer un « rassemblement large » des citoyens au travers des urnes. De ce fait, il semble nécessaire de souligner que l’aspiration d’une telle logique était dépourvue de toute chance de fédérer autour d’un projet unique : un grand mouvement de gauche.
Il s’agit dans les faits d’une « utopie dans le mirage ». Toutefois, il convient de souligner qu’un candidat supplémentaire risque de ne rien apporter dans les faits aux débats de fond sur les différents projets des candidats. L’éparpillement façon puzzle va se poursuivre.
Un tel projet s’enracine autour des « luttes sociales ». Les déçus et les orphelins du « Parti Socialiste » en recherche de la « Gauche libérale », adviennent de retrouver un candidat ultime sorti du chapeau. La lente préparation pour un score homéopathique en dit long sur ce qui attend Christiane Taubira où le programme a été construit progressivement en quelques semaines.
Christiane Taubira a été vue comme un message messianique. En effet, elle a été poussée à s’inscrire dans un contexte de délitement de la gauche. Ainsi, il semble d’une façon adéquate de voir que son absence durant les différents mouvements sociaux au cours du quinquennat d’Emmanuel Macron en dit long. Cela suggère que la vision s’enracine dans l’adage : « qui ne dit mot, consent » (même si c’est plus complexe que cela). Par le passé, elle a été sous le gouvernement de Jean-Marc Ayrault au côté du néosocialiste, Manuel Valls. Elle est partie pour des divergences de fond, mais n’a pas remis en question les différentes mesures importantes passés sous le gouvernement de Manuel Valls, notamment la Loi Travail. Ainsi, au travers de la poésie qu’elle distille constamment se cache une « candidature fantôme ».
Dès lors, ceux qui se sont rendus à la « primaire populaire » avec un espoir de rassemblement se rendent compte d’une façon constante de vouloir gagner l’élection présidentielle. Toutefois, le nerf de la guerre ne réside pas dans l’élection présidentielle, mais dans l’élection des parlementaires à l’Assemblée Nationale. Le chemin risque d’être plus difficile. On verra bien si la candidature de Christiane Taubira tient la route au travers de quelques pourcents qu’elle réalise selon les instituts de sondage. Pour le moment, il s’agit de diluer un peu plus la Gauche afin de servir la même soupe néolibérale, mais dans la joie de la prose, des citations et de l’humour.
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