LCJ #9 Jean-Luc Mélenchon et l’académie française

LCJ #9 Jean-Luc Mélenchon et l’académie française
Jean-Luc Melenchon, le 29 mars 2017 au Havre.AFP PHOTO / CHARLY TRIBALLEAU — AFP

Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France Insoumise sous la campagne de l’Union Populaire, s’enracine dans un certain chauvinisme. La défense de l’Académie française en dit long sur cette tradition ringarde de sauvegarde de la langue française. Il existe par ailleurs une volonté de ressurgir dans les termes de notre langue une protection de ses membres. Il est vrai que le dictionnaire de cet emblème s’adapte avec le temps, la langue « française » n’a plus le « monopole » de la France. De plus, rare sont les pays à avoir un bastion qui se conforte à écrire les règles de la « langue ». D’une façon concrète, la langue reste un outil de communication élémentaire. Elle s’adapte avec le temps.

Copie-écran du Tweet de Jean-Luc Mélenchon

Le vieux français ou français ancien apparaît comme une autre époque. Pourtant, les conservateurs de tout bord s’ils écrivent en Français courant (ou moderne) tendent à affirmer de façon conjointe que le Français n’est pas une « langue morte » telle le latin (dans ses différentes variantes) ou le Grec ancien.

Le bastion conservateur que représente l’Académie Française soulève de nombreuses problématiques de fond. En effet, l’évolution de la langue au fil du temps devient nécessaire afin de s’adapter aux différentes époques. Chez nos voisins allemands, il n’existe pas d’équivalent pour dicter les règles de l’Allemand. Dès lors, l’Allemand s’adapte en fonction des Landers. Le jacobinisme tel qu’il est mis en avant au niveau des langues s’enracine également dans une doxa linguistique où les décisions sont prises dans la capitale. Or, le Français reste une langue profondément chimique dans le sens qu’elle a été imposée sur l’ensemble du territoire remplaçant les langues régionales et provinciales. Jean-Luc Mélenchon peut s’étonner d’une manière ou d’une autre de voir arriver des non-francophones à la tête de l’Académie Française, mais qui se soucie réellement de ce que pense cette organisation-là.

Pour écrire en Français, nous n’avons point des positionnements d’un bastion conservateur qui protège la « langue française » contre le « barbarisme linguistique ». Toutefois, il semble fondamental de voir que le « barbarisme » d’hier dans une vision totalement inadaptée devient une position réaliste. La langue n’a pas pour vocation à être défendue par des érudits, mais bien dans son usage populaire. Une langue populaire reste une langue qui vit, qui se transforme, qui s’adapte et vit avec son temps. Les conservateurs comme Jean-Luc Mélenchon disent qu’il faut défendre « la langue française » avec des francophones, mais créent un schisme dans les façons d’utiliser la langue française. Peut-être que la solution serait de laisser libre cours aux règles linguistiques en fonction des régions.

Le fédéralisme s’enracine profondément dans cette dynamique. La fin du « jacobinisme linguistique » ne peut se réaliser qu’au travers d’une vision ambitieuse : une régionalisation de la langue française avec ses règles locales. Les immortels peuvent ravaler leur salive, ils font partie désormais de l’Histoire et la France a pour vocation à se transformer dans une dynamique décentralisée et déconcentrée la plus radicale qu’elle soit.


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