Molodoï – Jeune Irlande

La question de la colonisation en Irlande par le Royaume-Uni reste méconnue de la part de la population. L’Irlande (l’Eire et l’Ulster) en reste comme les éléments débouchant de la question de l’attachement à la Couronne de Buckingham. La loyauté au travers de la notion religieuse : protestant (anglicanisme) et catholicisme reste profondément ancrée. Il y a également une question de fond qui oppose les républicains aux monarchistes. Ainsi, il semble nécessaire que les partisans de la République d’Irlande s’inscrivent dans un prolongement des Lumières alors que les monarchistes sont restés ancrés dans des anciennes traditions. La première révolution anglaise permet la mise sur pied d’une République et la suppression de la Chambre des Lords. Cependant, la monarchie est restaurée.
Durant la seconde révolution anglaise, Jacques VI et Ier unifie par la force au travers d’une guerre civile l’Irlande. C’est le début d’une colonisation avec une assimilation de la culture et de la langue (anglais) sur l’irlandais. À partir de cet instant, l’impérialisme anglais colonisa l’Irlande. Auparavant, elle avait autonome avec son Parlement. La guerre civile d’indépendance irlandaise se traduit également par une volonté de retrouver la souveraineté.
Les souverainistes et ultralibéraux comme Thatcher sont responsables de nombreuses morts. La dame de fer était violente dans son approche vis-à-vis des conflits géopolitiques. Elle s’inscrivait dans une rengaine de la monarchie coloniale, impérialiste et criminelle. Ses héritiers, dont Boris Johnson ont une conception du monde identique sous le slogan identitaire, comptable et haineux : “Bring My Money Back”. Au moment où les tensions recommencent à s’attiser : l’unification de l’Irlande devient une nécessité pour la stabilité de l’Europe. Qu’importe ce qu’en pense les loyaux à la couronne, c’est-à-dire les colonisateurs. Ironiquement, ce sont des nationalistes d’ultradroite, la même que la Bande à Le Pen, Òrban et Salvini.
Des murs de la paix ont été construits, notamment à Belfast. Du mur entre le Mexique et les Etats-Unis d’Amérique ou encore le mur de Berlin sous la République Démocratique Allemande matérialise une profonde amertume. Cela cache la réalité de la guerre civile. L’occupation de l’Irlande par le Royaume-Uni fait naître un sentiment nationaliste afin de réunifier République d’Irlande et l’Irlande du Nord. Au travers de cet élément, la dissension s’inscrit au travers du Vietnam du Nord et le Vietnam du Sud (avant la réunification suite à la débâcle de l’armée américaine) ; la Macédoine du Nord et la Macédoine du Sud (région appartenant à la Grèce) ; la Corée du Nord et la Corée du Sud ; le Soudan et le Soudan du Sud ; etc.
C’est peut-être le moment de dire que Kennedy aurait pu dire dans la partie catholique de Belfast : “I’m An Irish” faisant référence au slogan “Ich Bin Ein Berliner”.
Enfin, lorsque le groupe Molodoï scande : “Jeune Irlande qu’as-tu fait de tes fils ?” … Il semble nécessaire de voir qu’au-delà d’un morceau punk, cela questionne sur le fond du conflit Irlandais.
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