L’art funéraire de Christo sur l’Arc de Triomphe

L’art funéraire de Christo sur l’Arc de Triomphe
Photo by Sameer Al-DOUMY / AFP

L’arc de Triomphe trône au début de l’avenue des Champs-Élysée a été recouverte de bâches. Les railleries pointent du doigt les millions d’euros mis en place pour cette œuvre. L’art est un moyen d’expression qui tend par moments à se questionner et à créer la polémique. Justement cette forme dérange profondément et n’a pour vocation à brosser dans le sens du poil les différents curieux. L’art choque ! Tant mieux ! À chaque fois qu’une partie de l’art abstrait et contemporain est exposé dans des lieux publics alors les avis outragés y vont bon train.

Dans ce contexte, nombreux sont les personnes à s’être offusqué de la somme dépensée à savoir 14 millions d’euros. Les uns rouscaillent sur le montant élevé et les autres y voient une forme de dégradation d’un arc célébrant la victoire patriotique. Il n’en a pas fallu plus pour les poujadistes et les réactionnaires d’être hors d’eux-mêmes avec la fameuse rhétorique : et nos SDF ? Sauf qu’il s’agit d’un débat stérile : 1/ l’œuvre a été financé par des fonds privés ; 2/ les conservateurs se moquent des SDF et des pauvres en temps normal.

Il semble nécessaire de rappeler quelques éléments que les ultralibéraux ont oubliés : la somme dépensée provient du privé. Autrement dit, l’État n’a pas déboursé un seul centime dans la construction du recouvrement de l’arc de Triomphe. De ce fait, il apparaît qu’il y a une anguille sous roche. Ensuite, les néoconservateurs au travers d’une vision purement budgétaire y voient une somme dépensée pharamineuse. Oui, l’art coûte de l’argent. Aussi, ils n’y comprennent rien à l’art.

Nonobstant cela, ils défendent une financiarisation de l’économie. Leurs critiques apparaissent en osmose avec leurs valeurs. Ainsi, la question de payer des salaires, l’achat de matériaux, etc., apparaît pour eux superflue. Les réactionnaires pensent d’abord au fait que l’État est boulimique. De ce fait, une cure d’austérité se pose dans le domaine artistique. Par ailleurs, il semble très convaincant de voir que leur volonté de détruire le peu qu’il reste de la culture s’inscrit typiquement dans une logique comptable. L’austérité n’est pas très loin. Ce qu’ils veulent se résume d’une façon ou d’une autre à vouloir bâillonner la culture comme le fit Donald Trump ou Jaïr Bolsonaro.

Le contexte suite à la crise sanitaire où il n’y a eu aucun concert a mis à mal une situation déjà tendue. Dans ce sens, l’art apporte d’une certaine manière une réponse à la crise de la culture pour paraphraser Hannah Arendt. Certaines personnes n’ont pas du tout le goût pour l’art abstrait ou contemporain. Nous sommes à un carrefour majeur de notre société. La cancel culture trouve toute sa place dans les différentes critiques. Ils y voient une forme de décadence du monde. Ainsi, leurs impressions naissent d’une certaine manière de retrouver un âge d’or révolu. Dans le cas présent, il s’agit entre autres de s’asseoir sur le césarisme.


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