Éditorial n°12 : l’Allemagne dit au revoir à Merkel

Une page historique de l’Allemagne se tourne au travers de la fin du mandat de la chancelière Angela Merkel. Nous prenons conscience qu’au fur et à mesure des années, nous n’avons pas été tendres avec elle. Des raisons s’expliquent : la Thatcher Allemande aura régné d’une main sans compromission notamment dans la crise grecque. Son départ signe le terme d’une nouvelle époque qui s’ouvre pour nos voisins teutons. Sans rancune d’une époque où l’ordolibéralisme aura été appliqué d’une façon autoritaire. Il est l’heure de voir que l’Allemagne d’un point de vue économique se porte très bien. D’un point de vue social, l’Allemagne se porte très mal.
Il convient de souligner qu’il y a d’une certaine manière que le miracle de nos voisins s’avère n’être qu’un mirage sur le long terme. En effet, il apparaît que l’époque aura vu une politique d’austérité et de précarisation de la société profonde. Ensuite, l’orthodoxie budgétaire s’est traduite également par une compression de la masse monétaire afin d’éviter toute inflation. Ainsi, la dévaluation monétaire a laissé place à la dévaluation interne. La moins-disance sociale apparaît comme la conclusion de Merkel.
Les économistes franchouillards nous invectivent de regarder sur le “miracle Allemand” sans cesse. En voulant appliquer l’idéal d’un système économique lié à une Histoire particulière, il semble nécessaire de voir que le “modèle Français” ne sera jamais celui de Merkel.
Par ailleurs, on notera qu’en matière du droit du travail, la CDU s’est très bien alliée avec le SPD. Les patrons en redemandent encore. Les mini-jobs servent à masquer la misère et la question réelle du chômage. Les lois Harz I à IV ont marqué le paysage.
Le pays a trouvé une solution qui s’avère être une contre-solution sur le long terme. Ainsi, la main d’œuvre tend toujours à diminuer les prix. L’Allemagne accueille les réfugiés dans le cadre d’une logique patronale. Ils ne sont là qu’en renfort de la main d’œuvre actuel, c’est-à-dire une variable d’ajustement pour le capitalisme Allemand.
Cette vision d’une comptabilité rigoureuse s’inscrit dans le fait de rejeter le keynésianisme. En effet, l’époque où ce dernier a été appliqué en Allemagne afin de relancer l’économie n’état autre qu’Adolf Hitler. Face au choc du passé nazi et au devoir de mémoire, la volonté de réguler un libéralisme économique permet dès lors d’empêcher les populismes de s’emparer du pouvoir. Pour autant, nous avons vu le mouvement Pediga prendre de l’ampleur. Dans le même temps, le parti AfD s’envole progressivement mettant un terme à l’exception germanique. Malgré le lourd passé de l’Allemagne, l’extrême-droite finit toujours par s’implanter au travers de différentes approches rejetant le système politicien, mais pour appliquer une politique ultralibérale et ultra-radicales.
Adieu Angela Merkel et sa politique !
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