Les soignants sur le front

Les soignants sur le front

Les soignants sont mobilisés dans les établissements de santé depuis plus d’un an déjà afin d’affronter le Coronavirus. Tantôt salué, tantôt méprisé, ils sont les arcs-boutants de notre société pour ne pas dire les piliers notamment en période de crise sanitaire.

Des soignants en ordre de bataille

Les soignants sont les fantassins dans cette bataille qui s’éternise dans la durée. Admirés par de nombreux citoyens, ils sont devenus en l’espace de quelques semaines, les véritables héros non pas d’une nation, mais de l’Humanité toute entière. En effet, au sein de chaque pays se trouve des Agents de Service Hospitalier, des aides-soignants, des infirmiers ou encore des internes, des médecins, des professeurs. J’en oublie certainement d’autres.

J’ai d’autant plus de reconnaissance qu’en ce qu’il me concerne, il s’agit de confrères et consœurs. En effet, je suis un aide-soignant diplômé de l’IFAS Saint-Louis. De ce fait, il ne va pas sans dire que les conditions dans les différentes structures, je connais. Je travaille dans une maison de retraite médicalisée. Peut-être que je n’ai pas été sur le terrain ces dernières années, mais je peux me permettre de parler des conditions de travail des soignants. En effet, les établissements de santé sont devenus progressivement des usines où le travail s’exécute à la chaîne. Le soin reste certes individualisé, mais le rythme et la cadence tend à créer une maltraitance structurelle, dont le départ provient du sommet de l’État à travers les ARS. Ces dernières notent le nombre de postes de soignants dans les différents établissements au sein des services.

Nous avons de la gratitude pour le travail qui est réalisé et l’épuisement qui se génère au point que certains professionnels de la santé jettent l’éponge. Ainsi, il existe une certaine forme de maltraitance de l’État vis-à-vis de son propre personnel. Il ne s’agit ni d’un problème de boulimie administrative, ni de la réforme des 35h00. Il s’agit d’une question de moyens humains et de matériels. Autrement dit, la notion des ressources humaines intervient dans un champ où les pressions contre les soignants s’accélèrent. Les soignants ne veulent pas simplement des « médailles », mais ils veulent être reconnus également pour la tâche qu’ils réalisent au lieu d’être sous-payé contrairement à la moyenne de l’OCDE.

Réformes structurelles : défaillances structurelles

Face à la crise sanitaire qui met en lumière les défaillances de l’État dans la gestion des différents services, mais aussi des Hôpitaux. Les réformes structurelles successives que l’ensemble du monde médical et paramédical critiquait, entre maintenant dans le champ d’une bataille à condition très inégale. En effet, les dizaines de milliers de lits, tout comme les centaines de services fermés soulèvent de nombreuses questions.

Comment les électeurs ont-ils pu vendre la santé au prix d’un lourd tribut en matière de décès lié au Coronavirus ? Les législateurs portent certes une part de responsabilité, mais les différents électeurs qui votent pour ces derniers également. Autrement dit, la lente descente vers les enfers était déjà inscrite dans les différentes lois de financement de la Sécurité Sociale.

Aux dernières nouvelles, le budget de la Sécurité Sociale va encore baisser pour l’année 2021 et certainement de même pour l’année 2022. Ainsi, les parlementaires de la majorité n’ont finalement rien retenu de la crise sanitaire puisque la « diminution des lits » va continuer de progresser.

Sur le plan de l’aide aux Hôpitaux, le gouvernement a lancé un appel aux dons. Or, ce n’est pas des dons qui doivent financer le système de santé public français, mais les impôts répartis de façon équitable au sein de toutes les couches de la société.

Que se passera-t-il pour la prochaine pandémie ? En effet, ces dernières deviennent de plus en plus importantes (et fréquentes) ces dernières années tout autour du globe. L’accélération en lien avec le capitalisme, le réchauffement climatique et la progression des surfaces agricoles et urbaines sur la nature. Nous sommes en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis. Il y a le feu dans la maison. Autrement dit, la politique du gouvernement s’avère être celle d’un pompier pyromane.

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