Xavier Bertrand sonne la cacophonie au sein de la droite

Xavier Bertrand (patron des Hauts-de-France) s’est porté candidat aux élections présidentielles de 2022 ce qui ouvre une primaire à droite. En effet, il affronterait des requins comme Bruneau Retailleau. Gare tout de même à ne pas ce que cette dernière se termine en fiasco comme en 2016 où le duel final avait opposé François Fillon et Alain Juppé.

Un contournement d’une primaire à droite pour 2022

Le passage douloureux de la primaire de 2016 ayant conduit François Fillon à porter les valeurs de la “droite traditionnelle” s’était transformé dans un fiasco terrible, notamment en raison de l’emploi fictif de sa femme qui avait bousculé la campagne de celui qui représentait le “candidat unique de la droite et du centre”. Face à une tempête médiatique dans laquelle la communication n’a pas semblé être fondamentale, François Fillon n’avait pas réussi à atteindre le second tour des élections présidentielles de 2017. En effet, une partie de l’électorat traditionnel de “la droite et du centre” s’était ralliée à la candidature d’Emmanuel Macron. De ce fait, la “droite” considère que les élections présidentielles puis législatives leur ont été volées. Il existe un goût amer dans l’alternance qui se joue depuis 2017.

Je ne souhaite plus m’inscrire dans la logique d’un seul parti. Je ne participerai pas à une primaire. Je respecte celles et ceux qui ont une démarche différente et je travaillerai avec tous

Le Point, 24 mars 2021

Dans ce cas de figure, la primaire de la droite ne rassemblera pas celle du centre-droit puisque les différentes personnalités politiques ont préféré le parti gouvernemental en se situant en dehors de l’opposition. De ce fait, Xavier Bertrand risque de réanimer une plaie douloureuse au moment où la France est confrontée à la pire crise économique et sanitaire du siècle actuel.

Toutefois, les valeurs que met en avant Xavier Bertrand s’inscrivent dans une ligne sécuritaire et liberticide. En effet, il pense que l’on assiste à l’effondrement de l’autorité de l’Etat. Ainsi, nous assistons à un retour en force du “parti de l’ordre” que cela soit sur le plan sécuritaire, autoritaire ou même pénitentiaire. Il s’agit d’une vision de transformer le mode de gouvernance allant vers une sorte de régionalisme qu’il appelle “la République des Territoires”.

Xavier Bertrand se pose en “personnalité présidentiable”

La question des élections présidentielles de 2022 risque de susciter un débat interne très profond au sein de la “droite”. En effet, le parti présidentiel actuel a largement aspiré les “valeurs” de cette dernière. Au point de créer dans de nombreux débats législatifs, une certaine forme de consensus, même si la “droite traditionnelle” souhaite aller toujours plus loin, notamment dans la rédaction des projets de loi au Sénat où le parti “Les Républicains” y est majoritaire.

Il existe une rupture fondamentale vis-à-vis d’Emmanuel Macron puisque Xavier Bertrand reprend la phraséologie de Laurent Wauquiez à propos de la “droite sociale”. De ce fait, cette politique serait dirigée vers les classes moyennes où la “valeur du travail” y serait déterminante afin de ne pas laisser aux seuls “premiers de cordés” l’ensemble du travail pour redresser la nation de la crise économique des subprimes et de la dette souveraine.

Pourtant, nous sommes confrontés dans une nouvelle crise économique liée entre autres aux structures même du capitalisme, notamment du néolibéralisme. La réalité repose sur le fait que le déficit public pour l’année 2021 se situe aux alentours de 10 % du PIB et la dette publique à un niveau proche de 120 % du PIB. De cette manière, le gouvernement tout comme la droite traditionnelle ne se basera pas sur une question de “moduler” les différents impôts, mais d’appliquer une politique de rigueur, c’est-à-dire la continuité de l’austérité qui dure depuis 1983.

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