Alsace – Moselle : abrogation du concordat !

La mairie de Strasbourg suit les pas de Napoléon en voulant user du concordat pour subventionner la construction d’une mosquée. Sur le plan initial, il s’agit d’une question d’égalité vis-à-vis des autres religions monothéistes. Autant dire qu’il n’y a pas à débattre sur ce point-là. Enfin si, tout de même. Ce n’est pas la polémique autour de la mosquée qui nous hérisse les cheveux, mais le concordat en lui-même.
Abattre le reste des résidus du concordat napoléonien
Au moment où certains rendent hommage à Napoléon, il y a des résidus du bonapartisme que nous aimerions bien vouloir disparaître sur l’ensemble du territoire au nom des valeurs républicaines, mais aussi de l’unicité sur certains aspects de la nation. En effet, le concordat en Alsace – Moselle a été déclaré conforme à la constitution dans la Décision n° 2012-297 QPC du 21 février 2013. De ce fait, il reste une problématique fondamentale au sein de notre République puisque l’unicité tant réclamée par le jacobinisme ne s’exerce pas en Alsace – Moselle au nom du droit local. Le problème n’est pas tellement que l’Alsace et la Moselle disposent d’un droit local, mais de la “contradiction majeure” avec la Constitution. En effet, certaines valeurs tendent à être universelles sur l’ensemble du territoire. La laïcité en fait partie.
La thématique réside de construire la thématique de l’égalité des cultes devant la Loi. La réalité réside dans le fait que le concordat n’a plus sa place au sein de la société. En effet, il s’agit de militer pour l’abrogation absolue et partout du concordat afin que l’Alsace et la Moselle soient placées sous l’égide de la Loi de 1905. Cela demande aux différents législateurs du courage, mais aussi de défendre le concept de la laïcité. Or, les débats sur la laïcité ne manquent pas ces dernières années. Elle est même instrumentalisée par une fraction clairement raciste vis-à-vis des musulmans. Les “laïcards” défilent sur les plateaux audiovisuels et dans les tribunes des grands médias, mais jamais ne remettent en cause le “concordat”. Dès lors, il semble nécessaire de remettre les pendules à l’heure afin de confirmer les différents propos : leurs actes ne sont pas motivés par le “progrès”, mais par le racisme sous-jacent.
Dans la vision défendue par la mairie de Strasbourg, nous avons une vision qui s’inscrit dans la coutume locale. Cela ne plaît pas au ministre de l’Intérieur qui est chargé de la gestion des cultes en Alsace – Moselle. En effet, il a demandé à ce que le préfet saisisse la justice administrative afin de ne pas attribuer cette subvention. À aucun moment, il n’est fait mention que l’abrogation du concordat soit à l’ordre du jour. Au contraire, la majorité ne souhaite pas de changement sur le plan de l’abrogation du concordat. Ainsi, nous sommes face à une hypocrisie grandissante.
Les cultes n’ont pas à être financé par l’État
La question de la laïcité provenant des conservateurs témoigne d’une certaine manière une hypocrisie sous-jacente. Le droit à la “non-intervention” de l’État dans les différents cultes reste les fondations de la loi de 1905. L’article premier énonce que “la République assure la liberté de conscience“. La notion même de “conscience” intervient dans un moment où les dérives sectaires augmentent de façon crescendo.
Nous ne sommes pas un pays où il y a une forme de sécularisme résultant d’une coutume, mais bien d’une question légale. La “conscience” résulte le droit de “raisonner” sans avoir le poids de la religion qui impulse une logique orientant les lois afin que ces dernières soient y conforme à la doxa religieuse. Les différents représentants du culte ne sont ni financés, ni rémunérés par l’État sous l’angle de la laïcité. Pendant ce temps-là en Alsace – Moselle, les différents “représentants religieux” sauf la religion musulmane sont financés par l’État. Cela pose un problème majeur puisque la “liberté de conscience” n’est pas assurée en Alsace – Moselle. De ce point de vue, il existe une faille majeure au niveau constitutionnelle.
La laïcité est sans cesse usurpée par différents collectifs pour distiller la haine vis-à-vis d’autrui. Or, le concept même de la laïcité réside dans le fait de séparer le religieux tout comme le spirituel et l’État. De ce fait, l’État n’intervient pas dans la gestion des différents cultes, ces derniers sont autonomes financièrement. De ce fait, les représentants du culte (qui sont sous le régime du concordat) en Alsace – Moselle ne devraient pas être financés par l’État. Le “progrès” réside dans le fait tout simplement d’en terminer avec le financement des différents cultes. Dès lors, la “liberté de conscience” serait pleinement assurée sur l’ensemble du territoire et cela créerait une véritable égalité de tous devant la loi.