Newsletter n°3 – Alexandra Kollontaï
Alexandra Kollontaï ne vous parle pas ? Vous avez raison, il s’agit d’une figure emblématique du parti Bolchévik et du communisme, mais totalement tombé dans l’ombre. Elle a œuvré pour le « droit des travailleuses ».
Son apport au communisme fut majeur et elle restera au sein de l’Histoire comme une figure illustre de la « révolution » et du « féminisme ». Toutefois, son ancrage dans l’Histoire Populaire s’avère totalement effacer de la conscience collective. Il s’agit d’une erreur fondamentale puisque ses travaux notamment la « liberté sexuelle » demeure nécessaire à l’heure actuelle. En effet, nous vivons une époque où les « libertés individuelles » sont rognées les unes après les autres au nom d’un certain puritanisme.
La femme à notre époque subit les foudres de la « révolution néoconservatrice » là où les réactionnaires remportent des élections. Ainsi, il s’avère nécessaire de continuer à poursuivre le chemin de la lutte afin d’en finir avec ces arrivistes. De ce fait, la redécouverte pour certains du visage d’Alexandra Kollontaï pourra permettre d’apporter une nouvelle pierre théorique à l’édifice du féminisme. Loin de l’ombre, son courage et sa détermination ont permis en partie durant ses différents mandats l’émancipation des femmes.
La « révolution féministe » se retrouve à l’antagonisme du courant conservateur. Le travail semble très long, et s’imprègne dans la durée. La voix des femmes de tous les continents demeure comme une vision créatrice et cohérente contre le patriarcat. En effet, les conservateurs en France restent particulièrement revanchards. Ainsi, comme nous le soutenons régulièrement, il se trouve au carrefour d’une vague dévastatrice au travers de la montée du Rassemblement National.
La question du « droit des femmes » devient dès lors majeure. En période de crise, les femmes sont les premières à subir les conséquences d’une crise politique. Il semble de ce fait fondamental de souligner qu’il existe une vision clairement offensive vis-à-vis du néoconservatisme. La voix des femmes structure l’ensemble de la société.
Elle fait également partie de ces femmes qui se sont opposées à Lénine, notamment dans le cadre de la Nouvelle Économie Populaire. Elle fut d’ailleurs la première femme à être ministre sous un gouvernement, même si elle n’avait pas des tâches régaliennes. Toutefois, les premières avancées en termes de « droits des femmes » furent considérables. En effet, le bolchevisme sortait d’une guerre civile et militaire. Elle a participé au comité central, mais également dans différentes commissions internes du parti Bolchevique.
Ainsi, l’œuvre que laisse Alexandra Kollontaï derrière elle s’inscrit dans une inspiration d’une société plus égalitaire et plus juste. Or, l’effacement de ses travaux au sein de la mémoire collective de la part du prolétariat questionne et interroge sur l’apparence de ce dernier. En effet, nous vivons une époque où le féminisme à travers différentes campagnes s’enracine profondément au sein de la société. Le féminisme reste une notion pour que la société soit clairvoyante et progresse en faveur de l’égalité non pas des droits, mais dans la pratique. Cette différence fondamentale se construit notamment sur le fait que si la question légale s’applique dans la loi, les effets du droit ne sont pas toujours pris en compte.
Près de cent ans plus tard, elle reste une femme d’exception, dont il faut redécouvrir ses écrits notamment sur la question de « la sexualité », de « l’amour libre » et autre. C’est pour cela que nous avons décidé d’interviewer dans le prochain numéro : Patricia Latour. En effet, elle fait partie de ces personnes qui continue d’œuvrer pour que la mémoire collective se souvienne d’Alexandra Kollontaï.
Nous avions choisi de parler d’une femme de l’ombre afin que l’on se rappelle de son existence, mais aussi d’une certaine manière que sous le « prolétariat » se cachent également des femmes, dont le destin n’est pas toujours tout rose.