L’incendie chez OVH nous montre notre dépendance au numérique

L’incendie chez OVH nous montre notre dépendance au numérique
Sapeurs-pompiers du Bas-Rhin/Handout

Le webzine Révolution et Libertés et son association “les amis de Révolution et Libertés” sont hébergés chez OVH. Dans ce contexte, nous sommes particulièrement chanceux d’avoir été épargnés par la catastrophe de l’incendie du datacenter de Strasbourg, puis nos serveurs sont à Gravelines 2 et nous réalisons des sauvegardes de bases de données tous les jours via un back-up.

OVH et la dépendance du numérique

La question de la digitalisation s’ancre dans la “révolution numérique” nous rendant dépendants des infrastructures numériques. En effet, la digitalisation qui s’est emparée de notre “modèle économique”, notamment en ce qu’il concerne le télétravail et le travail à distance, mais aussi l’ensemble des démarches administratives. En effet, si l’un des datacenter d’OVH a pu partir en fumée ce qui résulterait d’un acte criminel selon les informations du site d’information Reporterre, il n’en demeure pas moins que nous sommes tout de même dépendant d’Internet. Devons-nous condamner un tel acte s’il s’avère réel ? L’équipe de Révolution et Libertés est clairement partagée, mais cela va nous pousser à investir au cours de l’année 2021 et 2022 dans nos propres clouds et nos propres serveurs afin d’avoir des sauvegardes en temps réel afin que nous puissions travaillons en local avant de travailler sur le serveur.

En effet, le capitalisme à travers l’e-commerce et les différentes plateformes numériques nous rendent foncièrement emprisonnés de l’outil informatique. Dès lors, il y a manifestement une question à soulever à propos de notre rapport vis-à-vis de la “révolution numérique”, notamment à travers la centralisation des données. On peut critiquer le minitel lorsque celui-ci était en vigueur, mais le jacobinisme numérique s’inscrit fondamentalement dans un souci de recréer d’une certaine manière le fonctionnement du minitel. Dès lors, il y a une vision qui semble émerger afin de décentraliser massivement ces derniers. Or, la décentralisation consiste massivement à articuler vers un Internet moins dépendant des grands datacenter. Ainsi, la démocratie et l’économie numérique qui en découle à la vocation rendre autonome les citoyens vis-à-vis du numérique.

Il semble cohérent également de considérer que l’alpha et l’oméga du numérique ne peut-être l’aboutissement d’une certaine politique publique tout comme pour le privé. Ainsi, nous devons construire une infrastructure plus humaine et moins technologique. En effet, la course à la technologie a ses aspects qui déshumanise profondément.

Vers une décentralisation d’Internet

La question de la décentralisation d’Internet peut paraître comme une solution absurde, mais pourtant cela évite des paniques au niveau économique tout comme au niveau associatif. De ce fait, il convient de structurer différemment l’ensemble de l’organisation du réseau. Au lieu d’avoir un seul datacenter comme c’était le cas avec OVH, mais aussi Gandi (dont le premier projet d’hébergement de Révolution et Libertés était dessus) et bien d’autres, il semble nécessaire que chaque foyer puisse avoir son propre serveur et son propre cloud. D’autant que le marché de ce dernier a vocation à diminuer concrètement le prix en lien avec la baisse constitutif des disques durs et des SSD.

La démocratie au sein du numérique permettra une réelle “révolution digitale”. Ainsi, le mixte entre d’un côté des serveurs dédiés pour les grandes entreprises et des serveurs à domiciles pour les petites et moyennes entreprises pourraient permettre d’éviter des désastres, mais aussi d’en finir avec le jacobinisme numérique.

 

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