Birmanie : coup d’état et répression en cours

En Birmanie, la junte militaire a pris le pouvoir et destitué la présidente Aung San Suu Kyi réprimant les opposants au régime dans le sang. Depuis l’affaire de la tentative de génocide des Rohingyas, le pays n’avait pas fait parler de lui.

La Birmanie est plongée dans le chaos

Le processus démocratique entamé depuis 2007 par la passation du pouvoir des militaires vers la société civile se stoppe net. En effet, le 1er janvier, une opération militaire dirigée par l’armée prend le pouvoir destituant Aung San Suu Kyi et Win Myint. En outre, ils sont arrêtés et assignés à résidence surveillance. Dans ce contexte, la population se révolte rapidement et se soulève contre le coup d’état. De ce fait, le pays de l’ancien prix Nobel de la paix se retrouve sous l’État d’urgence. Ainsi, le vice-président Myint Swe, devient de facto le président par intérim et transfère, comme l’autorise la constitution les pleins pouvoirs au chef de l’armée. Enfin, Min Aung Hlaing, profite de la situation pour dissoudre le Parlement.

Dans cette ambiance, la bataille de la rue devient l’emblème d’une révolte populaire des partisans de d’Aung San Suu Kyi. Si dans un premier temps, l’armée se contente de contenir les manifestants afin d’éviter des débordements. Dans un second temps, la Birmanie est coupée d’Internet et des réseaux sociaux. Toutefois, cela n’empêche pas les partisans de la démocratie de descendre dans la rue. On peut voir d’une certaine manière la même aspiration que les militants pro-démocratie de Hong-Kong. La lutte contre le processus dictatorial tourne très vite par une répression armée des manifestants. Ainsi, la Birmanie devient le théâtre où l’armée n’hésite plus à tirer à balles réelles contre les manifestants. Les premières victimes commencent à se compter parmi les rangs pro-démocratie.

Dès lors, la communauté internationale réagit rapidement en faveur du retour du processus démocratique et la fin de la répression. La Birmanie n’est certes pas vraiment au cœur de l’actualité en raison de la pandémie du Coronavirus qui réoriente le contenu des journalistes. Toutefois, la situation demeure préoccupante. Un bain de sang n’est plus à exclure. On compte pour le moment selon différentes sources, une vingtaine de morts parmi les pro-démocrates. Le pays sombre toujours un peu plus dans le chaos.

Les motifs du coup d’état

La motivation de la Junte militaire s’inscrit dans un processus où cette dernière craint une réforme constitutionnelle structurelle amendant sérieusement le rôle de l’armée, notamment en l’affaiblissement. Toutefois, contrairement au précédent coup d’état, la junte militaire va proposer des élections législatives qui se tiendront d’ici un an avec une autre approche du pouvoir. Cependant, l’État de droit reste bafouer.

Par ailleurs, la colère de la rue ne désemplie pas. On se rappelle très bien d’une des chansons de Jean Ferrat qui disait :

Quand un Pinochet rapplique
C’est toujours en général
Pour sauver la République
Pour sauver l’Ordre moral

Jean Ferrat – Bruit des bottes

Pour le moment, la rue n’a pas le dernier mot, mais nous pouvons tout de même sentir une montée crescendo de tension entre les militaires et les manifestants pro-démocratie. L’heure des sanctions économiques vis-à-vis des membres du régime ne devrait pas tarder à tomber en commençant par les États-Unis d’Amérique. Cela pourra se traduire par “un embargo sur les armes” et des “sanctions économiques ciblées contre les généraux”.

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x
0:00
0:00