Islamo-gauchisme : Jean-Michel Blanquer au secours de Frédérique Vidal

L’islamo-gauchisme résulte d’une invention de l’extrême-droite et des néolaïcs. La reprise d’une argumentation des “castors” d’un courant philosophique, dont ils n’appartiennent pas est dangereuse.
L’islamo-gauchisme : un concept de l’extrême-droite
L’apparition au sein d’un gouvernement faisant barrage à l’extrême-droite surprend. Pourtant, il suffisait d’appliquer clairement “progressiste”, mais les cliques réactionnaires obscurantistes ont pris la main chez les macronistes. La question de l’islam politique ne semble guère déranger lorsqu’il s’agit de discuter avec l’Arabie Saoudite et le Qatar. L’islam politique devient un enjeu de taille puisque selon sa puissance économique, il est acceptable par le pouvoir ou pas. Ainsi, Jean-Michel Blanquer peut accuser et soutenir Frédérique Vidal dans sa stratégie à faire ressortir une polémique sans fondements et notoirement populiste. Le destructeur de l’école s’allie avec celle qui prépare la privatisation des universités.
La position du CNRS a le mérite d’être réaliste et claire face à un “slogan politique” visant décrédibiliser tous les courants de pensée différents de la majorité à l’Assemblée Nationale. Il se trouve également que le soutien de ceux qui détruisent l’école publique afin de générer un flux vers le marché de l’école privé s’enracine dans le spectre du retour des écoles confessionnelles. La remise en cause des Lois de Jules Ferry s’enracine profondément dans une volonté de rompre avec la laïcité.
Au nom de la “liberté de choisir” et la mission du service public rendue par le privé se réalisent une extorsion de fond de l’argent public. La Loi de Debré permet un détournement important de l’argent destiné à l’école publique. Or, ce n’est pas des écoles musulmanes, mais des écoles, collèges et lycées “catholiques”. Ils y envoient les élèves dans ce milieu conservateur ? Les catholiques pratiquant proche du courant de “la manif pour tous” ; ceux ayant un intérêt fondamental à rompre avec les institutions républicaines ou les “écoles hors contrat” pour se rendre invisible vis-à-vis de la République.
Derrière la polémique, une régression sociale d’ampleur
Le progrès social que nous attendons s’ouvre avec une vision de plus en plus opaque. La question de la recherche souligne tout de même une volonté de soumission à l’ordre politique majoritaire : le néoconservatisme. Dans cet état d’esprit, il convient de souligner un artifice permettant de réaliser une comparaison entre la gauche et l’islam politique. La recherche continue de progresser contre “les radicalismes” et les mécanismes amenant une partie de la population à se détourner des valeurs républicaines.
La gestion d’une crise a rarement été autant profitable à l’extrême-droite. Toutefois, le progrès social ne proviendra ni des mesures actuelles, ni du marché. La “grande réaction” de la “liberté de choisir” s’annonce comme une volonté réelle de récupérer une somme d’argent et de déconstruire progressivement les valeurs de la laïcité.
De part son caractère inexorablement réactionnaire, la majorité actuelle se lance dans une volonté de défendre l’indéfendable. Au lieu de sacraliser la Laïcité et d’en finir avec le concordat en Alsace-Moselle par exemple, elle préfère se justifier sur le thème de l’Islam politique. Il n’y a guère de doute qu’entre les valeurs prônées se réclamant de la République et l’idéal républicain se trouve le grand écart. Au moment où les étudiants et les familles ont besoin d’une aide en provenance de l’Etat, celui-ci préfère tout passer au bulldozer pour démontrer sa puissance.
Silence radio sur la précarité estudiantine
Dans le même temps, la question de survie estudiantine ne trouve aucun un écho chez les cabinets des différents ministères. La jeunesse est de plus en plus affamée et cela ne les interroge même pas. Les mesures sociales d’urgence comme le RSA Jeune, la hausse des APL, etc. deviennent urgente pour une majorité des étudiants. La génération “crève la dalle” se retrouve dans une précarité extrême. Au même moment, le gouvernement réussit à débloquer près de 100 Mds d’euros pour les grandes entreprises et les actionnaires.
La précarité liée à la crise sanitaire et économique s’abat comme un coup de couteau dans le dos. Le constat impitoyable réside dans le fait que les banques alimentaires croulent sous les demandes. Bientôt, l’idée de remettre en place de tickets de rationnement pour faire face à la hausse de la pauvreté deviendra nécessaire. La nécessité de manger à sa faim dans la septième puissance économique mondiale apparaît comme une honte. Le retour dans une situation économique d’après-guerre doit alerter les pouvoirs publics et les élus. Le virage néolibéral laisse sur la paillasse toute une partie des étudiants. L’insécurité alimentaire devrait être l’une des priorités du gouvernement.
Faute de prise en considération de ces éléments, le décrochage d’une partie des étudiants dans les campus apparaît comme inévitable. L’avenir apparaît comme incertain pour la jeunesse. La charité à travers les banques alimentaires s’inspire tout droit des valeurs religieuses des trois piliers du monothéisme. La solidarité passe inexorablement par la mise en place de l’impôt et des différentes taxes de façon équitable.
Pendant que l’on débat sur l’islamo-gauchisme, les différents gouvernements participent à la guerre au Yémen en soutenant militairement le Wahhabisme. L’islamo-capitalisme est dès lors acceptable pour les membres du gouvernement tant qu’il fait vendre des contrats à des pays et créer de l’emploi.