Les prix augmentent et tant mieux !

L’augmentation des prix est agitée comme un spectre par les monétaristes. Elle risque d’augmenter, mais est-elle hors de contrôle ? À ce jour, nous sommes sur une pure spéculation de la part de certains économistes. Nous nous situons dans une spirale où la problématique de la stabilisation des prix devient primordiale, mais dans le même temps : une inflation permet de stimuler l’économie. Rarement, les monétaristes ont agité le bâton de la hausse des prix comme un danger majeur pour l’économie. Ils y voient le danger de l’hyperinflation, c’est-à-dire une inflation hors de contrôle des banques centrales.
Les prix augmentent pour soutenir l’économie
La gestion monétaire devient clairement une bataille entre les différentes écoles économiques. L’augmentation des prix dans une certaine mesure reste une mauvaise chose pour les monétaristes. La gestion de l’inflation demeure quelque chose de sensible notamment pour le pouvoir d’achat, mais aussi l’investissement. La politique monétaire des banques centrales à ce jour a pour objectif de stimuler l’économie à travers le taux directeur tout en générant une faible inflation. La hausse des prix rappelle dans certains pays de mauvais souvenir notamment en ce qu’il concerne l’Allemagne et la République de Weimar. Or, il semble nécessaire de différencier une hausse des prix de l’hyperinflation. Dans ce cadre, nous pouvons être rassurés, il ne s’agit qu’une hausse de quelques pourcents et non une hausse débridée.
L’anticipation des agents économiques se réalise dans une certaine mesure où l’offre de la monnaie est stable. Toutefois, les effets contextuels des assouplissements quantitatifs des banques centrales occidentales commencent à produire des effets. Faut-il voir une déflation comme une meilleure chose qu’une inflation ? Le fond réside dans la stabilité des prix. Avec les politiques de relance de droite comme de gauche, nous aboutissons de façon cohérente à ce que la demande de monnaie augmente au vu de l’augmentation de masse monétaire en circulation. D’une certaine manière, il existe chez les monétaristes une volonté d’aplanir l’économie et de supprimer le levier monétaire.
Pourtant, la reprise d’une hausse des prix souligne une économie dynamique en train de s’adapter au contexte sanitaire. Les différents marchés s’accordent une plus grande souplesse dans le fait de créer une nouvelle économie face à la crise sanitaire. Les investisseurs voient certes d’un mauvais œil toutes les politiques inflationnistes puisqu’ils perdent une partie de leur investissement. Toutefois, cela permet d’accroître sur le long terme l’investissement. En ricoché cela se traduit par une vision où la hausse mécanique des prix génère de facto une baisse du chômage.
La croissance accroît la masse monétaire
La masse monétaire dans l’absolu est toujours vouée à s’accroître en fonction de la hausse de la richesse créée. La volonté absolue de s’inscrire toujours plus dans le NAIRU, c’est-à-dire où l’inflation n’a aucun impact sur le chômage devient absurde. Cette méthodologie employée par les économistes néoclassiques n’a qu’un objectif : accroître les politiques d’austérité et de libéralisation de la société.
Le regard a changé suite à la crise sanitaire. La baisse de la croissance a généré une baisse de la monnaie en circulation. Or, une déflation peut certes permettre un accroissement de la valeur de l’épargne, mais à termes les personnes préfèrent épargner que d’investir. Cela se traduit inexorablement par une réaction en chaîne provoquant le chômage, la récession et la faillite des entreprises. La courbe de Phillips que les monétaristes qualifient dernièrement de coïncidences divines apporte d’une certaine manière les raisons de la nécessité inflationniste.
Aujourd’hui, la hausse des prix intervient dans une sorte de volonté à faire sortir l’ours de sa grotte. Toutefois, ne nous leurrons pas une hausse de l’inflation nécessite des amortisseurs sociaux. La question épineuse d’une inflation équilibrée intervient dans le débat public. Les épargnants sont certes les perdants de cette mécanique. Toutefois, nous ne sommes plus sous un régime où l’inflation n’est pas maîtrisable. Au contraire, les différentes banques centrales occidentales possèdent des outils pour la réguler comme le taux directeur. Une hausse de ce dernier génère un aplanissement de l’inflation, mais une baisse provoque l’investissement, le retour de l’emploi et de la croissance. Une politique monétaire doit s’équilibrer au risque vu la crise sanitaire de tomber dans le spectre de la déflation.
La nécessité entre l’augmentation du pouvoir d’achat et la gestion rigoureuse des comptes publics devient fondamentale. L’investissement public demeure l’un des outils pour enrayer la baisse potentielle du pouvoir d’achat. Une restructuration de la dette publique intervient à point nommé. Il convient de souligner qu’une gestion rigoureuse des comptes publics avec une inflation située au-dessus du taux d’accroissement de la richesse produite permet d’une certaine manière de rembourser plus rapidement la dette publique. En effet, la hausse des prix génère une hausse des différentes taxes directes et indirectes. Toutefois, il faut que le salaire et les pensions diverses soient calés sur l’inflation.
L’inflation est une aubaine !
La position dramatique de l’orthodoxie libérale vis-à-vis de ce qu’il considère comme un danger, voire une déflagration s’inscrit d’une certaine manière dans une volonté de faire reculer. La vision apocalyptique qu’ils mettent en avant n’est rien d’autre qu’une peur irrationnelle. Le marché monétaire s’adaptera très vite aux différentes informations. De plus, la monnaie n’est pas forcément un refuge puisque les cryptomonnaies connaissent un bon et une spéculation majeure. Quoi qu’il en soit, l’augmentation des prix reste une aubaine. La génération sacrifiée par la crise des subprimes et de la dette souveraine laissera place à une génération où l’emploi connaîtra un “bon en avant”. Finalement, ce n’est pas si terrible l’inflation. Au contraire, c’est l’espoir d’une “nouvelle société” qui se crée. L’augmentation des prix peut certes effrayer, mais il s’agit d’un “pari sur l’avenir”.
Les conservateurs veulent à tout prix garder leur modèle, le monde évolue. L’inflation est une aubaine et nous serions tous gagnant de cette politique monétaire.