Le gouvernement et l’islamo-gauchisme

Le gouvernement et l’islamo-gauchisme

L’islamo-gauchisme est devenu en l’espace de quelques jours un sujet d’actualité majeur au nom des valeurs républicaines macronistes. Les universités sont accusées d’abriter des personnes prônant l’islam politique sous couvert de progressisme. L’étude demandée par Frédérique Vidal inquiète et interroge de nombreuses personnes.

La recherche et l’indépendance universitaire en danger

La réécriture de l’Histoire semble être sur le point de se réaliser une nouvelle fois. De ce fait, la question des enjeux de société demeure omniprésente notamment contre la lutte contre l’islam politique et le djihadisme. Ainsi, le piège tendu par les républicains qu’ils soient de la saison de l’automne comme du printemps se referme doucement. De ce fait, il semble rigoureux de prendre la demande de Frédérique Vidal au sérieux. Par ailleurs, les conséquences pourraient devenir désastreuses pour l’ensemble de la recherche et de l’indépendance universitaire. Au même moment où les réformes sur les universités prônent l’autonomie, les recherches se soumettraient à la doxa étatique.

L’islamo-gauchisme n’est pas tombé de nulle part, il provient des courants néoconservateurs et mis en avant par Pierre-André Taguieff. La nouvelle droite et l’extrême-droite jubilent de ces débats. En effet, la reprise de leurs idées politiques se traduit par une lepénisation des débats et des esprits. Au moment où l’Amérique tourne la page sombre de Donald Trump, nous voilà avec un moment de l’histoire obscurantiste prêt à démarrer. On pourrait croire que cela tombe de nulle part, mais Gérald Darmanin constituait l’aile droite du parti “Les Républicains”. Autrement dit, sa nomination à la tête du ministère de l’Intérieur ne provient pas de nulle part, mais de la réalité de ce que représente le parti “La République En Marche”.

Aujourd’hui, l’instrumentalisation suggère une volonté de créer la division au sein de la population. Cette volonté semble nécessaire au moment où le pays va affronter la pire crise économique du siècle. L’islamo-gauchisme intervient dans une nuée ardente où l’approche des élections présidentielles se fait sentir. Dès lors, il semble nécessaire de voir probablement une vision qui impose le duel entre le Rassemblement National et La République En Marche comme une vision normative du second tour de l’élection présidentielle pour 2022.

Hier castor, aujourd’hui lepéniste

La lutte contre l’intégrisme politico-religieux de quelques natures qu’il soit reste un enjeu national. Toutefois, les conservateurs au sein de “La République En Marche” font la pluie et le beau temps. L’aile gauche de ce parti politique est complètement siphonnée de l’intérieur. Dans ce contexte, ceux qui se prétendaient faire barrage au Front National (devenu Rassemblement National entre temps) adoptent leurs idées et concepts politiques. En l’espace de quelques mois, on se demande si le “Rassemblement National” aurait exactement la même chose s’il était arrivé au pouvoir.

Les parlementaires conservateurs agitent un drapeau dangereux. La corde de la division au nom des valeurs de la République s’inscrit dans une vision rance de la République. Hier, ce fût les mêmes parlementaires qui menèrent la “Semaine Sanglante” contre les Communards et érigèrent le Sacré-Cœur à Montmartre. Au même moment, la question de considérer le monstre obscurantiste comme un patrimoine national ne semble guère interroger les parlementaires. Le barrage des castors a cédé depuis bien longtemps dans une ignorance et d’un abrutissement profond.

Le progressisme tant promis est tombé dans les oubliettes depuis bien longtemps. Le néoconservatisme s’annonce comme le grand gagnant des batailles internes du parti majoritaire à l’Assemblée Nationale. Ainsi, la vague réactionnaire s’abattant sur le pays n’est pas liée à l’islamo-gauchisme, mais à une vision populiste et réactionnaire de la société. Le masque est tombé sur la vision politique prônant l’ignominie. Il ne fait pas l’ombre d’un doute que les conséquences au sein de la population ne vont pas aller dans une réconciliation nationale. Au contraire, le prétexte pour lutter contre l’islamisme permet d’enrober d’un certain progressisme la majorité. Ainsi, les conséquences résident dans le fait que de nombreux musulmans subiront les foudres de l’ignorance à travers une flambée du racisme anti-musulman.

Sous la cagoule des autoproclamés progressistes

Ils usent la rhétorique de l’islamo-gauchisme pour discréditer une partie de la gauche radicale. Sous la cagoule des autoproclamés progressistes se cachent en réalité une situation de plus en plus rance. Les progressistes connaissent très bien ces attaques par comparaison aux islamistes, c’est-à-dire à un courant couvant le djihadisme. Le fait de se retrancher sous la question d’une étude du CNRS par Frédérique Vidal pour avoir une définition et l’implication au sein du monde universitaire n’est pas s’en rappeler que la même méthode est utilisée par les islamistes en Turquie contre les progressistes pour les considérer comme des terroristes.

La suite devrait se situer au niveau des tribunaux de grande instance et des cours d’assise si la démonstration s’établit dans sa finalité. Le danger de voir criminaliser l’ensemble du mouvement universitaire progressiste et de gauche s’approche progressivement. Dans le même temps, il y a une tentation de redéfinir l’ensemble de la laïcité. Pourtant, il semble que la loi de 1905 permît déjà de protéger la République des discours haineux dans les lieux de culte. Sous la cagoule, se trouve une tentative de putsch des valeurs républicaines au nom d’un autre idéal. L’éloignement devient de plus en plus vraisemblable avec la République de Mac-Mahon et Adolphe Thiers.

L’aboutissement final risquerait de tourner à la dissolution d’un certain nombre d’organisations de gauche. La question républicaine devient fondamentale aux yeux du pouvoir, mais uniquement la République des Versaillais.

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