L’échec de l’illibéralisme à l’américaine

L’ère de Donald Trump se termine sur un procès de destitution, mais force est de constater que les institutions démocratiques ne sont pas forcément à l’abri d’un mouvement obscurantiste et réactionnaire. La déroute et la défaillance de la démocratie libérale questionnent sur les gardiens des institutions démocratiques. Les illibéraux prennent le pouvoir pour appliquer des programmes néofascistes. La particularité de la gangrène néoconservatrice se traduit par le fait qu’elle considère le pouvoir comme un squat : il est facile de s’y installer, mais plus difficile de les déloger avec les différentes lois en vigueur. La fascination du pouvoir et d’un idéal obscurantiste laissent entrapercevoir une cohérence sur le projet final de leur société. Le tournant de l’ignorance et la volonté d’instaurer un État fort pour gérer l’économie de marché a triomphé. Cette page dure depuis que Ronald Reagan a pris le pouvoir.
La finalité de l’assaut du Capitole à Washington se traduit par une foule ignare. La question de la gestion des réseaux sociaux devient nécessaire afin que de telles attaques contre la démocratie ne soient plus possibles. Nombreux sont les internautes à s’être exclamés du bannissement de l’ancien président des réseaux sociaux. Les dialogues et les diatribes plus insupportables les unes que les autres étaient en dehors de tout champ des règles du réseau social. Le fait de consacrer une partie de son activité à envoyer des messages pour créer un lien direct avec son électorat permettait de contourner la presse traditionnelle. La question de la censure d’Internet par les grandes plateformes permet de lisser progressivement une vision où le complotisme n’a plus sa place. Si les partisans de Donald Trump ou de QAnon veulent s’exprimer librement, reste à eux d’ouvrir leurs propres réseaux sociaux.
L’argumentation réside dans des théories complotistes et la notion du deep state. Dans ce cadre, la tentative de coup d’État organisée par les partisans de Donald Trump, dont plusieurs personnes ont perdu la vie, méritait bien plus qu’un procès devant le Sénat. L’élaboration d’une stratégie pour empêcher le vote des élus au Congrès s’est déroulée par l’aile la plus à droite du Parti Républicain et les réseaux complotistes d’extrême-droite. Après quatre ans de biberonnage à la haine et aux thèses farfelues, la théorie d’une fraude électorale est intervenue dans les esprits des personnes endoctrinées par Donald Trump.
L’électorat trumpiste a d’ailleurs tout fait pour que l’élection à la présidence de la République se déroule dans les pires conditions possibles. D’ores et déjà, le jusqu’au-boutisme d’une partie des élus républicains s’est réalisé dans la persévérance que les différentes mesures économiques (en dehors des différentes réformes touchant les questions sociétales) et des négociations de nouveaux traités bilatéraux auraient permis à l’économie de sortir plus grande et de garder le leadership mondial. Pourtant, l’Amérique de Donald Trump sous le slogan “America First” s’est ringardisé et a subi une série d’humiliations en série. L’Amérique n’a pas été rendue plus forte et plus solide, mais elle s’est rendue surtout vulnérable aux moindres chocs économiques, financières et sanitaires.
La prise du pouvoir par Joe Biden permet d’ouvrir la voie vers un progressisme en totale contradiction avec l’ère néoconservatrice que le pays a subi durant le mandat de Donald Trump. Un état d’esprit se basant sur des éléments scientifiques et respectant les valeurs démocratiques permet de voir que la République Américaine a échappé au projet funeste que Donald Trump souhaitait mettre en place. Face à la conséquence d’une radicalisation profonde d’une partie de la société américaine, le projet de destitution pourrait aboutir à la création d’un troisième grand parti américain. Nombreux sont les Républicains à penser faire un schisme afin de retrouver un équilibre et une certaine notoriété. Il s’agirait d’un revers improbable pour le GOP. Une opposition claire, mais constructive et refusant l’isolationnisme pourrait voir le jour dans un futur proche. L’implosion du GOP est proche.