La porte de sortie de la crise “totale” passe par le fédéralisme
Le fédéralisme sert d’une porte de sortie de crise pour la France et s’inscrit dans un large processus de démocratisation à toutes les échelles afin de transformer des sociétés où la concentration du pouvoir se fait omniprésente vers la responsabilisation des individus. En France, nous connaissons bel et bien ce problème du fédéralisme, puisque notre modèle, s’avérant universel, rejette en bloc la question même d’adapter différentes législations selon le territoire donné. Nous vivons dans une époque où l’individualisme se transforme progressivement comme une logique inhérente au fonctionnement du modèle économique dans lequel nous sommes. Le jacobinisme au niveau de son “centralisme démocratique” a largement assez perduré, l’aspiration vers un autre modèle génère d’une certaine manière une crispation au sein des partisans de l’unicité et de l’universalité de la nation. Ces critiques proviennent dans l’ensemble de la frange conservatrice du pays freinant des quatre pieds pour ne pas prendre le bon train.
Dans le même temps, que j’aspire à une vision fédéraliste de la République, il ne va pas sans dire qu’une Union Européenne fédéraliste selon le modèle que l’unité démocratique fondamentale reste la commune et que la fédération se transforme dans une certaine manière au niveau des régions. Le besoin de démocratie au sein de la République devient majeur au vu des crises et des affaires politiques s’enchaînant les unes après les autres. La volonté de sortir d’une certaine manière de l’unicité de la Nation pourrait se traduire dans une certaine approche par la vision contre-révolutionnaire que nous soit proposée avec la comparaison à travers le monarchisme. Cette critique fait référence à l’organisation du régime monarchique avant que la République ne soit instaurée le 21 septembre 1792. Dès lors, il existe une certaine crainte sur le retour des valeurs conservatrices et réactionnaires qui se profilaient avec le monarchisme. N’ayons pas de crainte, la République reste fortement ancrée dans l’esprit des personnes.
La vision optimiste d’une démocratie fédérale se réalise notamment au travers de la notion de la citoyenneté européenne. La logique souverainiste demeure de plus en plus forte, mais pour une Europe réellement fédérale, la question de la reconstruction nécessiterait de refonder l’ensemble des traités européens afin d’orienter cette dernière sur les chemins du progrès et d’affirmer son caractère social. Le fédéralisme européen vu comme une utopie par les partisans du libéralisme quelle que soit l’école à laquelle ils appartiennent. Pourtant, l’Union Européenne se construit à travers une intégration profonde, mais la liberté économique dans la gestion des différents budgets des pays membre devient nécessaire. D’une certaine manière, il semble nécessaire d’accroître plus de souveraineté européenne sur certains points alors que sur d’autres, il devient cohérent de créer une souveraineté nationale, puis régionale. Les directives européennes auraient vocation à être transformée en lois européennes. Toutefois, ne nous leurrons pas, l’intégration de l’Union Européenne vers une réelle politique fédérale sociale prendra plusieurs décennies et traversera de nombreuses tempêtes, tout comme ses fondations devront résister face aux séismes et aux différents partisans d’un retour à la souveraineté absolue pour appliquer des politiques encore plus libérales que celles actuelles.
Le fédéralisme reste également le meilleur rempart face à la tentation du repli identitaire et communautaire que les conservateurs craignent, mais aussi qu’ils entretiennent à travers une politique discriminante très élevée. Le fédéralisme est le meilleur rempart contre le “séparatisme”, au lieu de voter des lois générant des tensions et des crispations au sein de la population. Il ne faut pas se douter que le vrai visage de la République tel qu’il nous est montré, ne soit d’autre que celui des “Versaillais” avec leur impitoyable volonté de ramener l’ordre et la sécurité au sein du pays. Il existe une crainte de revoir la “Commune de Paris” comme un modèle d’une autre République largement fédérale. Ainsi, les différents débats ne s’articulent pas autour des besoins fondamentaux des citoyens tout comme la question majeure qui se résume à savoir ce que signifie aujourd’hui être citoyen au XXIe siècle. L’enjeu s’avère primordial puisque c’est par celui-ci que nous relèverons notre pays de sa recherche d’identité. L’universalité telle qu’elle est construite aujourd’hui tend à affirmer qu’il n’y qu’une citoyenneté sur l’ensemble du territoire et qu’elle prévaut partout, tout le temps et de ce fait nous sommes tous égaux devant la Loi. Pourtant, il existe d’une certaine manière une volonté de créer une citoyenneté très diversifiée et multiple.
La question de l’universalité ne se résumerait plus à l’échelle de l’État, mais à l’échelle de la région qui disposerait de sa propre constitution avec son propre parlement et de ses propres lois juridiquement en adéquation avec la constitution fédérale. La question serait d’adapter au plus près du citoyen la notion même de la démocratie afin de réintégrer l’espace démocratique. En effet, la question de l’abstention tend à démontrer que pour une partie si ce n’est une majorité des citoyens, le fait de croire dans un changement à travers les élections n’existe plus. L’unicité de l’action des Communes, des Communautés de Commune, des Départements et des Régions se réalisent comme si nous étions dans une matrice où les décisions locales n’ont aucun impact puisqu’elles sont en grande partie prises au niveau du parlement actuel, c’est-à-dire plus largement au niveau de Paris. Dans le cadre d’une Union Européenne fortement technocratique et bureaucratique, la puissante Commission européenne mène les différents pays par la baguette. Ainsi, le compromis entre les différentes normes juridiques intervient dans une volonté où l’impuissance devient un facteur du refus de s’intégrer dans une telle démarche.
L’enjeu de démocratiser la vie publique afin que le citoyen devienne acteur et non plus qu’un simple participant où on lui demande son avis uniquement au moment des élections. La question du vote a le mérite également d’être remis en question. Les partisans d’une démocratie bourgeoise voient dans les démocraties libérales, l’élu est une personne dans laquelle le pouvoir a été délégué et de ce fait, il représente l’ensemble de la population y compris ceux qui n’ont pas voté pour lui. Le fait d’accorder un mandat à une personne trouve néanmoins une vision nécessaire de le transcrire dans les faits qu’il s’agit d’une certaine manière d’un contrat, dont le bulletin de vote n’est d’autres que la signature de celui-ci. Dès lors, le fédéralisme doit se positionner en faveur d’un “mandat impératif et révocable”. De cette manière, l’élu peut évidemment contrôler les différentes instances du pouvoir exécutif, mais il peut également se faire contrôler par les citoyens qu’ils aient voté pour lui ou non. Nous risquerions moins d’affaires politico-financières et une plus grande rigueur dans la participation des élus à leurs devoirs d’élus.