La nécessité d’ouvrir les vaccins face aux brevetages des laboratoires

La vaccination de masse a débuté au sein de l’Hexagone. Les laboratoires après avoir réalisés des tests qui se sont avérés positifs se sont lancés dans la production de masse de vaccins afin d’en finir le plus rapidement de la crise sanitaire. Le seul bémol réside dans la question des différents brevets déposés par les laboratoires. Le caractère lucratif devient fondamental pour ces entreprises pharmaceutiques. Ainsi, la question du coût de production de ces vaccins comme la recherche et le développement se répercute sur ces derniers.
Ne soyons pas dupe, l’arrosage de fonds publics aura été massif pour accélérer la recherche. Chaque pays a élaboré une stratégie chacun de son côté au lieu de mutualiser les efforts des laboratoires privés comme publics. Ce contexte intervient où la stratégie vaccinale au niveau européenne se retrouve confrontée face à un fiasco. La question de la concurrence entre les laboratoires aboutie à une course folle dans le fait de celui de produire le plus rapidement un vaccin efficace. L’agence européenne du médicament a failli à sa tâche. Elle aurait pu concentrer un vaccin unique pour tous les pays membre de l’Union Européenne. Au lieu de cela, les pays membre de l’Union Européenne peuvent choisir le vaccin qu’ils vont administrer à leur population comme s’ils étaient sur un marché avec des clients et des vendeurs.
Des pays en froid avec l’Union Européenne comme la Hongrie ont d’ailleurs fait le choix d’adopter le vaccin russe générant un malaise profond. Dans le même temps, l’Union Européenne durcit les sanctions économiques vis-à-vis de la Russie. On peut le voir comme une volonté de renforcer “l’Internationale illibérale”. Le contexte n’est pas au meilleur des temps. Le fait que la droite nationaliste choisisse un vaccin extra-européen ou hors de la zone du “Monde Libre” interroge sur les limites actuelles de l’Union Européenne notamment dans la question de l’intégration de certains pays. La Hongrie sombre un peu plus chaque jour dans la démocrature. Une démocratie de façade pour articuler un régime autoritaire et sur le chemin de la dictature.
Les intérêts des uns et des autres sont pris dans une tourmente qui se base sur le fait de choisir le meilleur vaccin pour la population, mais aussi d’une certaine manière d’enrayer rapidement la pandémie. Or, tous ces vaccins sont soumis à la question de la propriété intellectuelle. D’ores et déjà, chaque vaccin est breveté au niveau international. Cette privatisation génère d’une certaine manière une privatisation de la santé. Il faut dire que les laboratoires ayant conçu ces vaccins ont été inondés des deniers publics, c’est-à-dire de l’argent du contribuable. L’investissement réalisé par cet argent signifierait d’une façon ou d’une autre que les pays seraient détenteurs de la propriété intellectuelle. Or, ce sont des aides financières et non des investissements à travers des levés de fonds. Ainsi, les laboratoires interviennent dans une certaine mesure les grands gagnants de cette pandémie : ils récoltent des aides fiscales et privatisent les productions.
En ce qu’il concerne la France, il y a toujours un train de retard vis-à-vis des autres pays notamment dans le commencement de la campagne pour la vaccination. Le temps d’une nouvelle vague générée par des variantes du virus dans certains territoires demande d’une certaine manière une accélération des injections. Le risque de voir un nouveau confinement plus dure que les derniers s’avère être une probabilité si la vaccination massive n’est pas réalisée à temps.
En conséquence, il devient nécessaire d’ouvrir l’ensemble des brevets et de revenir à la mission fondamentale : en finir avec la pandémie. La santé n’est pas négociable notamment en période de crise sanitaire. Cela permettrait à tous les laboratoires de travailler sur les variantes du virus qui commencent à émerger et de se concentrer sur la production de masse. Il existe une multitude de laboratoires prêts à créer rapidement ces vaccins. La vaccination de masse demande également une politique sanitaire orchestrée à l’échelle de l’Union Européenne dans un premier temps et à l’échelle internationale.