Le néo-franquisme à la porte de l’Espagne

Les élections en Espagne ont fait vibrer l’Union Européenne. Le parti Vox est devenu le troisième parti politique de l’Espagne. Il s’agit d’un symbole d’un pays n’ayant pas fait un travail de fond en comble sur la dictature franquiste, mais aussi sur la guerre civile entre les Républicains et les franquistes/monarchistes. Au moment où l’extrême-droite semble gagner du terrain un peu partout en Europe et dans le monde, on constate qu’aucun pays n’est à l’abri la vague brune.

La vague néoconservatrice et ultralibérale a permis à Vox a plus que doublé son score passant de 24 à 52 sièges. La formation ultranationaliste et anti-immigration utilise un pays dans une crise politique de grande envergure. Dans l’Histoire politique des pays d’Europe, la bourgeoisie rêve d’une certaine stabilité pour poursuivre son avancée et imposer par la force les différentes mesures du rouleau compresseur de Bruxelles et de la Commission Européenne.

Dans ce cadre, on peut voir qu’il y a également une volonté d’alliance entre les différentes droites au niveau supranational. La nouvelle droite s’impose comme une force incontournable. L’objectif des différents groupuscules reste de créer des crises politiques afin de paralyser les pays en s’imposant comme une force imparable pour ramener la stabilité. On peut le comprendre, les différents marchés en ont besoin.

À l’heure que l’Amérique Latine sombre progressivement dans le néofascisme, l’Europe n’en n’est pas épargnée, mais l’Espagne non plus. Le travail sur le franquisme n’a pas été réalisé. Nous en voyons les différents résultats.

Il faut dire que le déplacement légitime de la dépouille de l’ancien dictateur a réveillé un passé particulièrement brun. À partir de ce moment-là, il semble nécessaire d’un réveil massif parmi les Républicain·e·s Espagnol·e·s. En effet, le monstre franquiste se réveille après un long sommeil.

Il faut dire que le basculement d’un gouvernement de droite vers un gouvernement de gauche à travers une motion de censure a pu créer un électrochoc au sein de l’électorat de droite y voyant une certaine forme du “péril rouge”. En effet dans ce pays conservateur, les différentes mesures que souhaite mettre en place le PSOE vont à l’encontre de toute la logique du marché comme la hausse des salaires afin de redynamiser l’économie.

Face à la crise et le fait que les différents blocs n’ont aucune majorité relative, il est possible que l’Espagne sombre dans sa version de la quatrième République tout comme c’est le cas en Israël. L’instabilité du bloc constitutionnel espagnol pourrait aboutir à de nouvelles élections à moins d’un revirement spectaculaire.

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