E4 : Privatisation d’ADP & interview de Cabu

Le gouvernement a fait adopter la loi Pacte[1]Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises prévoyant de nombreuses privatisations dont celles de la Française des Jeux et des Aéroports de Paris (regroupant près de 26 aérodromes). L’objectif est de créer un fond pour l’innovation des entreprises. Comme si ces dernières n’étaient pas assez gavées par l’argent public, celui de nos impôts…

Chaque année, c’est environ 270 Mds d’euros que nous donnons à ces dernières pour des résultats très mitigés. La perfusion publique ne contribue pas à créer une croissance supplémentaire à celle actuelle. De plus, il faut savoir que la Française des Jeux rapporte par exemple 3,4 milliards d’euros à l’État sans parler des dividendes. On pourrait imaginer un plan d’innovation basé sur les dividendes des entreprises avec des conditions assez sévères, ce que le néolibéralisme ne permet pas. Les aides sociales sont soumises à des contrôles stricts, jamais celles versées à l’endroit des entreprises.

Avec une majorité à l’Assemblée nationale, le système parlementaire conduit inexorablement au fait qu’un gouvernement peu soutenu par l’opinion publique peut quand même porter des projets de lois nationaux allant à l’encontre de ce que réclame le plus grand nombre de ses citoyens. La résistance au dessein mercantile ne s’est pas fait attendre. Le Sénat a tout d’abord rejeté le premier projet de loi Pacte du Parlement. Qu’importe ! le gouvernement, fort de l’omnipotence de la République en marche dans l’hémicycle, l’a finalement emporté haut la main le 11 avril 2019 par 147 voix pour, 50 contre et 8 abstentions.  La dernière option restait donc le référendum d’initiative partagée — le RIP, créé sous la présidence de Nicolas Sarkozy par l’article 11 de la Constitution, modifiée par la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 —, une première dans l’histoire de la Cinquième République, surtout qu’il fallait réunir plus de 185 signatures de parlementaires. C’est chose faite puisque ce sont « près de 200 parlementaires, tous bords politiques confondus, [qui] ont ainsi lancé le premier référendum d’initiative partagée de l’histoire pour contrer le projet du gouvernement de privatisation des aéroports de Paris ». Toutefois, les modalités de mise en place apparaissent comme particulièrement compliquées, tout étant fait pour empêcher que ce référendum connaisse une issue défavorable au gouvernement. En effet, pour toucher et motiver plus de 4,7 millions de personnes du corps électoral, il faudrait du temps. Or, nous ne disposons que de 9 mois, c’est trop peu.

Enfin, l’interview promise ne s’est pas faite, nous avons donc décidé de diffuser un entretien de Cabu sur la chaîne KTO TV.

 

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1 Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises
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