Revue Espérance n° 1 : Éditorial

Le premier numéro de la Revue Espérance est sorti. Il s’agit d’un véritable défi que celui d’éditer de façon trimestrielle une revue anticapitaliste, keynésienne et antispéciste. Espérance est synonyme d’espoir, d’assurance, de confiance, de promesse, de soif, d’aspiration, de certitude, de conviction, de futur, de rêve… Cette publication s’inscrit dans la tradition du matérialisme dialectique. En effet, le socialisme scientifique propose une méthode d’analyse [1]Karl Marx et Friedrich Engels choisissent de mettre en avant le socialisme scientifique à travers une série d’article qui constituera plus tard le marxisme. Il s’agit d’une analyse … Continue reading par laquelle Karl Marx démontre les antagonismes de classe et le fait que le capitalisme ne tient que par la soumission du prolétariat à la bourgeoisie.

Face aux multiples offensives d’Emmanuel Macron à l’encontre du monde du travail pour imposer un changement du contrat social à travers la libéralisation à outrance du marché partout où elle sera possible, la résistance semble nécessaire et logique par tous les moyens y compris les moyens intellectuels. La dérégulation de la finance notamment à travers la transformation de l’impôt sur la fortune privilégie les intérêts de classe que défend le gouvernement. Les différentes et successives réformes du marché travail, les privatisations de l’aéroport de Paris, d’Engie ou de la Française des jeux, la libéralisation des entreprises pour renforcer le profit des actionnaires, la casse de la Sécurité sociale et des hôpitaux comme de l’ensemble des services publics nous prouvent que nous sommes face à un rouleau compresseur. Tout va aux plus riches et les inégalités ne font que s’accroître. Nous assistons à un changement de paradigme dans lequel beaucoup de personnes ne se retrouvent pas. La cote de popularité du président de la République avoisine les 30 % selon les derniers sondages. Autant dire que près de 70 % de la population ne se reconnaît pas dans les décisions qui sont prises. Pourtant, le gouvernement ne semble pas près de changer de ligne politique.

À quelques mois des élections européennes, la Commission européenne tient toujours à ce que les différents pays imposent l’austérité et les différentes réformes structurelles utiles à la réduction des déficits et à l’augmentation de la croissance. Pourtant, au Portugal, le petit Poucet de l’Union européenne a démontré que, en période de crise, une politique de relance par la demande était plus efficace en matière de résultats qu’une politique de l’offre. Depuis des pays comme l’Espagne et la Grèce lui ont emboîté le pas en revalorisant de manière significative les salaires montrant qu’il existe d’autres alternatives au néolibéralisme. Les résultats ne seront pas connus au moment des élections, mais face à la crise endémique et structurelle du chômage que ces pays connaissent, la croissance et l’amélioration des conditions de vie des classes populaires et moyennes pourraient être au rendez-vous. Cette rupture s’inscrit dans le néokeynésianisme. Elle affirme que c’est à l’État de soutenir l’économie lorsqu’elle est en crise à travers la multiplication des aides sociales, des aides fiscales vers les entreprises comme la baisse de cotisations sociales sous certaines conditions afin d’augmenter les capacités productives et de relancer l’investissement des entreprises afin de créer un cycle prospère où le niveau de vie des citoyens augmente de façon crescendo. Malgré une telle démonstration au niveau européen, le dogmatisme néolibéral se poursuit.

References

References
1 Karl Marx et Friedrich Engels choisissent de mettre en avant le socialisme scientifique à travers une série d’article qui constituera plus tard le marxisme. Il s’agit d’une analyse matérialiste de la société. Engels développe d’ailleurs cette notion dans le livre : socialisme scientifique ou socialisme utopique
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