La dernière ligne droite pour les élections européennes
Dans moins de deux semaines, les élections européennes à la proportionnelle se dérouleront dans l’ensemble des pays de l’Union Européenne, dont le Royaume-Uni. Toutefois, un seuil de 5% a été mis en place, il y a un progrès démocratique, mais la proportionnelle intégrale n’est pas encore à l’ordre du jour.
Les enjeux sont de taille. Après 26 semaines de mobilisation des gilets jaunes, le conflit social semble s’enliser. Les mesures d’Emmanuel Macron en faveur du pouvoir d’achat ((Hausse de la prime d’activité, défiscalisation des heures supplémentaires, baisse des impôts, remboursement de la CSG pour les modestes retraités, etc.)) n‘arrive pas à endiguer l’hémorragie. Il s’agit d’une crise existentielle du pouvoir. Ce que demandent les gilets jaunes reste “le RIC” et la démission du président de la République. Dans ce cadre, certains leaders de la nébuleuse jaune lancent le slogan : “Tout sauf Macron”. Est-ce que l’on peut parler de loi anti-casseur venant de la droite au sénat. Cet outil législatif permet de réprimer le droit fondamental que représente la liberté d’aller et venir et d’expression, tout comme le droit de manifester. Un simple oubli et les gilets jaunes qui voteront pour la droite radicale ou l’extrême-droite, se tireront une balle dans le pied. Il s’agit d’un acte reste suicidaire. Cela est particulièrement incohérent. Chez Révolution et Libertés, nous combattons en premier lieu la politique capitaliste et en ricoché la politique libérale (toutes les mesures venant de la synthèse néoclassique) et en deuxième lieu la politique d’Emmanuel Macron. Pour cause, si François Fillon avait été président de la République, nous le combattrions avec la même ténacité. Cela pousse à mettre sur le devant de la scène qu’il existe d’autres partis libéraux comme l’UDI ou encore ultra-libéral et conservateur comme LR ou le RN.
La campagne menée par Nathalie Loiseau pose également des problèmes sur la cohérence dans le combat qu’elle dit mener contre l’extrême-droite. En effet, différentes révélations ont mis en avant que cette dernière a eu des liens avec le Groupe Union Défense dit le GUD. Elle a beau réclamé du droit à l’erreur. Comment peut-elle s’expliquer lorsqu’elle s’adresse à Viktor Orbán en affirmant “l’Europe, tu l’aimes ou tu la quittes”. Il s’agit d’une reprise rhétorique de Nicolas Sarkozy ou de Marine Le Pen de l’expression suivante : “La France, tu l’aimes ou tu la quittes“. Pour une personne qui se réclame comme “pro-européenne”, il y a un malaise très profond. Il s’agit de personnifier la Hongrie autour de son président de la République. Dans les faits, il y a une volonté de réfuter qu’il existe une opposition en Hongrie contre Viktor Orbán. Elle a déclaré également que “personne ne doit rentrer en Europe s’il n’y est pas invité“. Est-ce un signe du fait qu’elle reste très silencieuse sur le décret de Mathéo Salvini sanctionnant de 5 500 euros d’amende ceux qui sauvent des réfugiés dans la mer méditerranée. Dans le même temps, elle n’a pas vraiment bougé pour le passage à la semaine de 60 h 00 en Autriche avec l’alliance de la droite et de l’extrême-droite.
Au moment où LREM va probablement s’allier avec le PPE, le PPE, la ALDE et EG. Il y a un risque assez important que l’Europe bascule dans un capitalisme toujours plus ultra-libéral et partisan du greenwashing. Dans le cadre de la sixième extinction des espèces, toutes les mesures qui viendront de la prochaine majorité seront largement insuffisante. De même, le fait de rester sous un réchauffement climatique de près de 2°C semble devenu une sacré chimère. Les moyens de la Banque Centrale Européenne dans le cadre du Quantitative Easing pourraient permettre de résoudre ce problème sur l’ensemble de l’Union Européenne en moins de cinq ans. Il s’agit de mettre à disposition près de 2000 Mds d’euros à travers la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. Sur un plan égalitaire cela se transformerait en prêt de 74 Mds d‘euros à chaque état pour insuffler la transition écologique. Dans un cadre d’équité, les pays les plus peuplés auraient d’avantage de moyens.
Autant dire que l’avenir de l’Union Européenne paraît vraiment sombre. Pire, il y a une volonté de changer les traités européens. Mais pourquoi faire ? En effet dans le cadre du renforcement de l’Union Européenne actuelle, cela veut dire plus de libéralisme, plus d’austérité, plus de concurrence entre les états membres de l’Union Européenne. Autant dire, nous allons vers un véritable cauchemar. L’Union Européenne tel qu’elle est, ne représente pas vraiment les attendus des peuples. Cela ne peut que renforcer les nationalistes.