Julian Assange : le double discours de la démocratie

Le patron de Wikileaks a été arrêté il y a une dizaine de jours à l’ambassade de l’Equateur à Londres. Beaucoup de personnes le considèrent comme un héros de la démocratie. Pourtant, on peut se poser des questions sur sa vision de la démocratie. En France, il a diffusé les #MacronLeaks et aux Etats-Unis d’Amérique, des dossiers sur Hillary Clinton.
En diffusant des dossiers favorisant Donald Trump et Marine Le Pen, Julian Assange s’est placé près de ceux qui tiennent des discours dangereux en matière de xénophobie, de discriminations vers les minorités dont les LGBTi+, mais aussi tenant un argumentaire ultralibéral. Toutefois, on ne peut pas dire que la politique d’Emmanuel Macron soit mieux que celle de Marine Le Pen : Loi Asile Immigration, Répression policière, révisionnisme et négationnisme à propos du rôle de la police sous l’occupation nazi, privatisation de l’éducation, augmentation des frais pour les étudiants étrangers, libéralisation du rail, suppression du service public, baisse des salaires, etc.
Pour les progressistes, Emmanuel Macron et Marine Le Pen restent du pareil au même. Il s’agit pour l’un du fascisme light, pour l’autre du fascisme dure. Devant le MEDEF, la présidente du FN devenu RN avait déclaré : “Je rappelle que nous sommes de vrais libéraux, partisans sans ambiguïtés de l’économie de marché et de la libre entreprise. J’espère que cette rencontre sera l’occasion de rassurer les chefs d’entreprise“. Ce que fait Emmanuel Macron, si Marine Le Pen avait été au pouvoir, elle aurait fait exactement la même chose.
Les travailleurs n’ont rien à gagner de ces alliances obscures et de ceux qui les soutiennent officieusement. En faisant croire que les travailleurs sont protégés par la “mère-patrie”, les travailleurs sont littéralement essorés par cette dernière jusqu’à l’épuisement. Ainsi, on peut se poser la question suivante : quels sont les intérêts de Wikileaks pour favoriser ces partis réactionnaires et obscurantistes ?
On établie un certain constat entre l’influence russe et l’organisation Wikileaks. En effet, la campagne de Donald Trump ou de Marine Le Pen a été largement influencée les trolls venus de la Russie. Le danger de l’ingérence d’un état vis-à-vis d’un autre ne semble guère choquer les partisans de Julian Assange. Nonobstant du risque diplomatique que cela peut entraîner, les militants de Wikileaks semblent être vraiment fier du travail qu’ils abattent. Dans les faits, ce ne sont que des idiots utiles de l’extrême-droite.
Dans le cas du Brésil, nous avons assisté à un coup d’état institutionnel. Lula a été arrêté puis incarcéré par une justice ultra-réactionnaire et Dilma Rousseff a été destituée par les mêmes forces réactionnaires. À aucun moment, Wikileaks n’a mené une enquête sur cette situation dangereuse. Dans les élections de 2019, c’est un putschiste du nom de Jair Bolsonaro qui a pris le pouvoir par les urnes. Au Brésil, les heures sombres de la dictature reviennent peu à peu. Le nouveau président s’inspirant des politiques économiques de l’École de Chicago a pour objectif de tout liquider entraînant avec le risque d’une crise sociale de grande ampleur. Sans service public, le peuple brésilien sera dépossédé de tout. Il y a également un silence sur la volonté du pouvoir d’extrême-droite de vouloir supprimer la philosophie et la sociologie des facultés. Est-ce que Wikileaks a sorti des dossiers sur Jair Bolsonaro ? Non. Le compte Twitter de l’organisation a cité une seule fois de le tyran du Brésil.
On le sait, les progressistes érigent Julian Assange comme une icône dans le combat pour la liberté, dont celle de la presse. Il paraît que Wikileaks fait ce que la presse ne fait pas. Autant dire qu’il y a un certain dénigrement de la presse officielle ou indépendante. Pourtant, la presse fait des recherches en se basant sur des faits et des éléments. Ce sont les lanceurs d’alertes qui permettent à la presse de se créer des enquêtes et de faire du journalisme d’investigation. Tout cela est parfaitement usant. Ainsi, on peut dire que les vrais héros sont Chelsea Manning ou encore Edward Snowden.
Comment expliquer une telle proximité avec l’extrême-droite de façon générale et plus particulièrement l’internationale brune ? Julian Assange le sait et devra répondre un jour de ses accusations sérieuses.
Entre temps, Julian Assange a été condamné à une peine de 50 semaines de prison. Les partisans de Julian Assange condamnent cette peine et n’hésitent pas à mettre en avant le juge qui a prononcé cette peine. Dans un registre réformiste, ils ne remettent à aucun moment que les lois votées conduisant à son arrestation sont le fait des Tories qui possèdent depuis près de dix ans la majorité à la chambre des communes.
Sur un autre volet, peu de personne met en cause qu’il est accusé en Suède de viol. La justice a certes classé la plainte puisqu’il y a prescription : il s’agit avant tout d’un mécanisme de la loi. Cela ne discuple pas Julian Assange des éléments qui lui sont accusés. Ensuite, cela ne décourage pas la victime qui souhaite que le dossier soit rouvert. On constate également que de nombreuses personnes passent sous silence cet acte criminel dont il est accusé.
L’un de ses avocats, Julian Branco commence à se faire connaître sur les réseaux sociaux à travers son livre Crépuscule. Il est devenu l’idole des gilets jaunes. On constate également qu’il n’appartient pas vraiment à notre classe sociale. En plein délire complotiste, sur son Facebook Live, il fait l’apologie d’Etienne Chouard, mais aussi d’Alain Soral. De part sa fonction sociale, il tente d’endoctriner les personnes qui le suivent en insistant sur l’existence d’une oligarchie. Ce terme largement utilisé chez les insoumis, mais aussi chez les complotistes tentent de faire croire qu’il existe une minorité pilotant l’ensemble du pays. À aucun moment, il tente d’accuser le capitalisme et la bourgeoisie de sa responsabilité dans la politique économique et des inégalités sociales. De manière plus profonde, il y a la volonté d’allier la gauche radicale et l’extrême-droite sous un même étendard. C’est reprendre la polémique de L‘idiot Internationale de 1994.
Sur le contenu de l’article, nous savons, je vais être critiqué, mais il fallait affirmer certains mots.