La fraude fiscale des ultra-riches

Ils sont nombreux parmi nos concitoyens a pointer du doigt les fraudes aux prestations sociales. Certes c’est une réalité, et certains abusent des allocations fournies par l’État. Mais si cette fraude doit être combattue, comme toute fraude, elle ne correspond, en revanche, qu’à une part infime de l’ensemble de la fraude sociale et fiscale. Cette dernière, bien moins souvent évoquée, se chiffre pourtant en dizaines de milliards par an — entre 80 et 100 milliards, selon diverses études.



Le problème ? Ceux censés nous gouverner et donc lutter contre cette fraude fiscale sont (trop) souvent liés à ceux qui fraudent, quand ce ne sont pas les ministres chargés de cette lutte qui fraudent eux-mêmes. Et ces dizaines de milliards qui ne rentrent pas dans les caisses de l’État font défaut aux Français. Pour ne citer qu’un exemple, si on prend les rapports et les études qui tablent sur une évasion fiscale de 100 milliards d’euros par an, cela correspond au budget de l’Éducation nationale. Et lorsqu’on voit les problèmes que connaît notre système éducatif, il y a de quoi s’agacer d’une telle situation. Autre exemple, le déficit budgétaire de la France s’élève lui à 83 milliards d’euros.

L’une des spécialités des derniers gouvernements qu’a connus la France, c’est la coupe dans les dépenses publiques dans des secteurs essentiels pour le pays : la santé, la justice ou l’éducation. Concernant l’éducation cela se traduit concrètement par la fermeture de classes, voire d’établissements entiers, la surcharge d’autres classes et des professeurs souvent débordés de travail. Tout cela engendre des conséquences sur le niveau d’éducation de notre pays qui, selon plusieurs études, connaît un réel déclin, alors même que le système d’éducation français était autrefois vanté pour ses qualités.



L’argument le plus courant, répété à longueur de journée, par ceux défendant continuellement de telles pratiques est le suivant : « Moi, si je gagnais autant qu’eux, je ferais la même chose, les impôts sont trop élevés ». Nous pourrions déjà avoir un débat sur le côté éthique de vouloir s’enrichir à outrance. Car il faut être clair, ceux qui sont coupables de fraude fiscale sont bien souvent des ultras-riches qui tentent par tous les moyens d’échapper au fisc.

Pourtant ces personnes-là, au cours de leur vie, ont sans aucun doute bénéficié de l’éducation gratuite de notre pays, ont roulé sur des routes construites grâce aux impôts et ont été soignés, gratuitement par notre système de santé. C’est donc d’une profonde forme d’ingratitude à l’égard de leur pays et de ses institutions, dont ils font preuve.



La devise de la France est la suivante : Liberté, Égalité, Fraternité. Force est de constater que ceux qui fraudent devraient la relire, et en apprendre la signification. L’égalité c’est celle de tous les citoyens, celle qui fait en sorte que, peu importe son origine, son sexe, ses revenus, ses croyances, chaque personne est égale à l’autre. Ainsi, quand la quasi-totalité de nos concitoyens payent leurs impôts, comme la loi le prévoit, il n’est pas permis que d’autres usent de subterfuges pour s’affranchir une telle obligation.

La crise des Gilets jaunes est révélatrice d’un tel malaise. Alors qu’à longueur de journée les médias et les élites politiques ne cessent de nous répéter qu’il faut faire des économies et se serrer la ceinture, une minorité continue de s’enrichir sur le dos du peuple sans contribuer nullement, ou très peu, aux besoins de la société.



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