Une alliance « rouge-rose-verte » pour les élections européennes

Les élections européennes approchent à grands pas. Alors que dans un dernier sondage, la droite et l’extrême-droite sont créditées de 54 % (RN, LR-UDI, LREM-MODEM), la question d’une union de la gauche prend tout son sens afin de contrer cette vague réactionnaire. Si le processus semble logique, la question d’un nouveau Front populaire apparaît comme justifiée. Pourtant si l’idée semble pratique, il reste de nombreuses difficultés avant de réussir cette union.



La France insoumise et le Parti communiste français feront deux campagnes différentes l’une avec à sa tête Manon Aubry, l’autre avec Ian Brossat. Une stratégie qui montre la division actuelle. Pourtant, les deux partis partagent une vision social-démocrate et keynésienne en matière économique quasi similaire, avec une logique de « lutte des classes ». Il s’agit d’un véritable gâchis puisque les insoumis et les communistes ont plus de valeurs communes que de différences. Il faut dire que l’élection marque un moment clef dans le cadre des « contre-réformes » d’Emmanuel Macron. En effet, la division offre un véritable boulevard à la droite et à l’extrême-droite alors que l’union des gauches permettrait de faire rempart contre les réactionnaires et les obscurantistes.



Alors que le mouvement des Gilets jaunes poursuit progressivement sa structuration, les revendications sociales convergent avec celles des syndicats. La mise en œuvre d’une grande mobilisation « social-démocrate » peut sembler une utopie, mais il est clair que la société s’est mise en mouvement contre la politique réactionnaire d’Emmanuel Macron. De plus, avec la « loi anti-casseurs » et la volonté de créer un organe pilotant la presse, nous allons vers un régime toujours plus illibéral : libéral dans les réformes économiques et antilibéral en ce qui concerne les libertés et droits fondamentaux. Les castors ont porté au pinacle un « mégalomane ». Il est l’heure de faire barrage aux castors. En effet, Emmanuel Macron ouvre tous les jours un grand boulevard à l’extrême-droite puisqu’il en reprend les idées et les concepts, puis les met en application comme la baisse des cotisations sociales.



Une alliance « rouge-rose-verte » apparaît donc comme inévitable pour remporter les élections européennes, mais cela nécessite de faire des compromis. Chez les Trotskistes, il y a une volonté de converger pour faire une liste commune. Pourtant, le NPA, le Parti communiste français et la France insoumise partagent de nombreuses valeurs et idées. Ces dernières doivent fédérer les militants. Le progrès n’est pas une idée dépassée, mais une idée neuve. Toutefois avec la « PASOKISATION » du Parti socialiste, il semble évident qu’il n’y aura pas d’alliance entre les sociaux-libéraux. En effet, le quinquennat de François Hollande a été un vrai désastre pour la gauche. Ceux qui ont soutenu jusqu’au bout la politique de François Hollande sont passés chez LREM favorisant ainsi Emmanuel Macron. Les autres se sont éparpillés vers le Parti communiste français ou vers la France insoumise. Ce n’est pas anodin.



Allons-nous opter pour la division ou pour une union de la gauche ? C’est une question de fond qui anime les débats. Peut-être allons-nous trouver une solution comme à l’élection présidentielle, mais cette fois-ci il faudra que l’union soit le plus large possible. Yannick Jadot a refusé cette convergence rejoignant une logique sectaire. Si tous les partis vont seuls à l’élection européenne, il y aura moins de sièges que prévu et une force moins importante au Parlement européen. Il faut faire entendre une autre voix que celle de l’ordolibéralisme et du néolibéralisme. En effet, la logique Keynésienne semble être la solution rationnelle pour sortir de la crise économique et redynamiser l’économie en créant un cercle vertueux de prospérité et pour permettre la transition écologique à l’échelle européenne. De plus, la question du mandat de la Banque centrale européenne semble très importante puisque cette dernière doit être au service du plein-emploi et non de la finance. Il faut aussi convaincre de changer la nature des émissions de titres de dette pour que les États puissent se fournir directement auprès de la Banque centrale européenne aux taux que ces dernières accordent aux différents établissements financiers.



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