Gilets jaunes | un remake des « bonnets rouges »?

Gilets jaunes | un remake des « bonnets rouges »?
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Les gilets jaunes ont pour objectif de paralyser le pays le 17 novembre à travers des manifestations, des opérations escargot, etc. La grogne s’accompagne sur la hausse des taxes du prix du carburant.

Un ras-le-bol fiscal

Un mouvement populaire apolitique rejette de manière massive la hausse des taxes. Nous revenons sur la thématique du “ras-le-bol fiscal”. Si les automobilistes sont davantage taxés qu’auparavant, la légère augmentation des prix du diesel ne permet pas de justifier une telle colère. Pourtant, il s’agit de la goutte qui fait déborder le vase non pas sur la fiscalité, mais la fiscalité injuste. Les ruraux qui n’ont d’autres moyens y voit une injustice claire et nette. Il s’agit pour les “Gilets Jaunes” GJ de remettre en cause l’ensemble de la fiscalité sur le territoire et à tous les étages. La justice sociale apparaît comme un objectif pour réconcilier l’ensemble des citoyens sur le territoire avec l’Etat.

De nombreux partis politiques étaient d’accord pour que la fiscalité du diesel soit alignée sur celui de l’essence. Or, la mise en place d’une fiscalité punitive et les aides mis en avant par le gouvernement ne trouve pas de réponse finale. Joindre les deux bouts pour ceux qui sont quelques euros près correspondent à une situation de nombreux ménages.

Toutefois, il semble certains que le mouvement des Gilets Jaunes n’a pas pour ambition de renverser le capitalisme, mais de l’adapter avec d’une certaine manière avec des réformettes typiquement néolibéral. De ce fait, ils sont les “idiots utiles” du capitalisme, notamment néolibéral.

Les aides fiscales pour les riches

Les aides du gouvernement pour acheter une nouvelle automobile ou le changement des chaudières à fioul s’adressent aux propriétaires. Autrement dit, les mesures s’adressent aux classes moyennes et les foyers les plus aisés. Les classes populaires ne pourront jamais se payer une nouvelle automobile ou une nouvelle chaudière. De ce fait, ils payeront une taxe, dont la valeur écologique ne leur permettra pas d’en profiter. Il est normal qu’ils y voient une taxe supplémentaire sans finalité. De plus, sous prétexte de transition écologique, la taxe ne passe pas vraiment. Les quelques euros d’augmentation sur le plein ne sert pas la transition, mais sert à consolider un budget de l’état particulièrement défaillant. Pour camoufler l’austérité, l’Etat se sert dans la poche des ménages qui sont obligés d’utiliser leur véhicule pour aller travailler. Nous assistons à une boucle sans fin : les ménages travaillent pour pouvoir rouler et roulent pour pouvoir travailler.

Le réflexe poujadiste

Ce n’est pas pour rien si l’extrême-droite a tenté de récupérer le mouvement afin que celui-ci devienne le mouvement du “bon sens”. La baisse des taxes de manière globale relève d’un élan « poujadiste ». Si tous les gilets jaunes ne sont pas des poujadistes, la rhétorique visant à baisser massivement les taxes s’inscrit dans le refus du parlementarisme. Si la démocratie ne se fait pas uniquement dans les urnes, le rejet du parlementarisme va de pair avec la logique boiteuse comme quoi les taxes seraient trop élevées alors justement l’austérité baisse les dépenses de l’Etat afin de satisfaire les normes européennes.

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