Les Gaulois réfractaires et Macron

Le président de la République n’apprécie plus l’existence d’une opposition qui en est sortie par les urnes, mais aussi dans la rue. En utilisant l’expression “gaulois réfractaires”, Emmanuel Macron renvoie au nationalisme de troisième République avec le “petit lavisse”.




L’erreur d’Emmanuel Macron

Le président de la République d’opposer les libéraux aux nationalistes, mais dans son discours, il reprend les langages d’Ernest Lavisse : “autrefois notre pays s’appelait la Gaulle, et les habitants les Gaulois”. Or, les recherches historiques sur la question de l’unité de la Gaulle ont démontré qu’il n’y avait pas d’unité de cette dernière, mais des territoires autonomes les unes des autres. Mieux, la question de l’unité de la Gaulle est avancée par un certain Jules César pour de nombreux historiens. Ainsi, parler des Gaulois au sens large se réduit à une forfaiture.

Emmanuel Macron se targue de faire de l’humour en faisant référence à “Astérix et Obélix” de René Goscinny et Albert Uderzo. Nos ancêtres n’étaient pas gaulois, mais principalement issus de l’immigration. Une personne sur quatre vivant en France a des ascendants d’origine étrangère. De même les Francs à l’origine du Royaume de France sont un peuple Germain.

Pourtant, son “autoproclamé” humour ouvre à nouveau la question du débat sur l’identité. Une erreur fondamentale qui tend à faire le jeu de l’extrême-droite en France. Combien de nationalistes s’affichent déjà comme des “Gaulois” sur les réseaux sociaux ? Un certain nombre. Cela se caractérise par le fait de sentir “fier d’être Gaulois”, c’est-à-dire “fier d’être Français”. Les “irréductibles Gaulois” résistant à l’envahisseur laissent place à une imagination débordante pouvant terminer dans le soufre.



Les Gaulois Réfractaires

Une fois de plus, Emmanuel Macron lâche toute sa vision rance depuis l’étranger, en l’occurrence le Danemark, pour tirer à flanc contre ses adversaires et aussi en quelque sorte ses partisans. Pourtant, sa ligne de conduite réside à ne pas faire de critique de la politique interne lorsqu’il est à l’international. Une vision qui reste sur le papier et qui use les habitants de son propre pays à longue. Le mépris de classe s’installe profondément dans le temps et la durée.

Emmanuel Macron ne veut pas trouver de petits cailloux dans les “contre-réformes” qu’il propose depuis son arrivée à l’Élysée. En quelque sorte, il souhaite avoir un boulevard largement dégagé pour qu’il applique son programme à la lettre sans tenir compte des circonstances. Or, jusqu’à présent avec l’utilisation des ordonnances toute était fait pour qu’il puisse prendre l’autoroute. Mais les conséquences de ses choix politiques laissent place à une débâcle où tous les voyants sont au rouge. La croissance ralentie, alors que d’après les néolibéraux, les ordolibéraux, les fanatiques du marché, la puissance du marché libéré des énergies est censé augmenter la croissance, baisser le chômage et conduire à une baisse des inégalités sociales. Pour le moment, nous assistons à l’inverse. La croissance ralentie, le chômage augmente ou se stabilise et les inégalités sociales explosent. Les éditorialistes peuvent se targuer d’affirmer que le président de la République est un “libéral social” alors qu’il n’y a même pas de vernis social à sa politique. Au contraire, le modèle social ne peut plus absorber ses “contre-réformes”. Emmanuel Macron souhaite le voir exploser façon puzzle.

Le problème réside dans le fait que le président se situe selon lui dans le camp des progressistes alors que ses positions montrent qu’il se positionne comme un conservateur tant sur le niveau politique qu’économique.

Les opposants à sa politique sont considérés comme des “réfractaires” ne souhaitant pas des réformes qu’il nous présente sur un plateau en argent. Dans le fond, il pense que les Français ne veulent pas de changement et des différentes réformes. La question de la “Justice Sociale” dont sont attachés les Français reste majeure. À un moment donné, Emmanuel Macron se doit de respecter l’existence d’une opposition au sein du pays qu’il préside. À défaut, il tombera encore plus loin dans le populisme qu’il l’est aujourd’hui.



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