Riss dessine Maryam Pougetoux en dromadaire
Riss est un rescapé des attentats de Charlie Hebdo commis le 7 janvier 2014 par les frères Kouachi. Depuis, ils ne cessent d’embrasser les thèses d’extrême-droite et on est en mesure de se demander si Charlie Hebdo n’est pas en train de transformer en «Charlie Rivarol».
Déshumaniser les personnes ne pensant pas comme lui ou ayant un mode vestimentaire qui ne convienne pas à Riss se traduit par un racisme élémentaire. Un chameau ou un dromadaire à la place de l’être humain signifie bien le fond de sa pensée. Alors que Maryam Pougetoux est un être humain comme Riss, mais Riss n’a plus la capacité de s’en apercevoir et de faire le discernement entre l’animal et l’être humain. Il est rongé par la haine de l’autre. Il s’agit certes d’une réaction par rapport au traumatisme des attentats qu’il a vécu. Dans le cas présent, il s’agit avant tout d’un délit pénal. Il ne serait guère surprenant que des associations contre le racisme portent plainte contre l’hebdomadaire satyrique. Le néoconservatisme animant le fond de sa pensée se traduit également par le rejet de l’universalisme.
Si Charb n’est plus de ce monde, on peut se demander si l’inspiration de Riss ne vient pas du caricaturiste « Chard » qui dessine dans Rivarol et Présent. En faisant sortir Maryiam Pougetoux de l’espèce humaine, Riss sort du champ républicain. Évidemment, le journal a de nombreux soutiens près à défendre le journal jusqu’au bout quitte à défendre des dessins les plus nauséabonds. Faute d’être vigilant, ces soutiens n’hésitent pas à défendre les thèses de l’extrême-droite et modeler un système anti-républicain.
Une caricature est certes censée créer la polémique à travers les provocations et la tentation parfois de l’extrémisme. Mais, peut-on dire qu’il s’agit d’une caricature ? Non, il s’agit d’un vulgaire dessin ne méritant pas la connotation de « caricature ». Il s’agit d’un dessin réactionnaire, dont le but primaire est de créer la polémique et surtout la réaction. Pour cause, la logique réactionnaire se sert avant tout de la réaction pour avancer et des polémiques pour se poser en victime.