Dans le sillage du Brexit : une xénophobie remplie de paradoxes

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Dans l’imaginaire de l’extrême-droite, l’immigration pèse sur l’ensemble de l’économie et notamment le budget public. En restreignant massivement l’immigration, ils pensent que la pression budgétaire de l’immigration sera plus faible, et qu’en conséquence le budget public baisserait tout comme les recettes fiscales augmentant ainsi l’ensemble du pouvoir d’achat des citoyens britanniques.





Pourtant, ce raisonnement reste totalement biaisé. La pression budgétaire s’accentuerait sur les comptes publics. Ils aboutissent à un raisonnement sur le fait que les immigrés (légaux ou non) et que les descendants d’immigrés volent l’argent du contribuable en bénéficiant des aides sociales ou paradoxalement volent les emplois des Britanniques. L’argumentation ne semble guère tenir la route, puisque le taux de chômage du Royaume-Uni se rapproche des 4%. Autant dire que nous assistons à une situation de quasi-plein emploi, même si la qualité des emplois, tout comme le salaire apparaît comme extrêmement précaire.

Dans un autre cas, la question de créer un libéralisme à la carte pose de véritable question sur le «libéralisme national» que l’on pourrait également nommer «nationalisme libéral». Les fantasmes de Nigel Farage avec des slogans comme le 16 juin 2016 : «Breaking Point, The EU has failed us all / We must break free of the EU and take back control of our borders» [[Ndt : «Point de rupture : L’UE a tout échoué. Nous devons nous libérer de l’UE et reprendre le contrôle de nos frontières», URL : https://twitter.com/Nigel_Farage/status/743383974119079937]]. L’affiche s’inscrit dans le bas goût d’une xénophobie sans limite. La droite extrême et l’extrême-droite s’inspirent d’une vision issue de la propagande nazie. Ce nostalgisme discret apparaît doucement comme une évidence. L’exode des conflits au Moyen-Orient est assimilé au même exode que durant la Seconde Guerre Mondiale. L’affiche a fait polémique puisqu’il s’inspire en grande partie de la propagande du régime nazi.



Le 28 Juin 2016, à l’Assemblé générale du Parlement Européen de Bruxelles, Nigel Farage déclarait que

Vous [NDLR : les partisans de l’Union Européenne] êtes dans le déni lorsque Mme Merkel a appelé, l’année dernière, à récupérer le plus possible de gens qui ont travers la Méditerranée pour venir dans l’UE, cela a conduit à une énorme division entre les pays et au sein des pays. Mais la plus grosse difficulté que vous avez, la raison principale pour laquelle le Royaume-Uni a voté comme l’a fait c’est par la ruse, par la tromperie, que vous avez caché la vérité aux Britanniques et au reste des Européens … Vous avez imposé, dans leur dos, une union politique.

L’ancien courtier en commodités au «London Metal Exchange» continue que

Ces gens qui ont été oppressés ces dernières années alors que leurs modes de vie s’écroulaient, ils ont rejeté les multinationales, ils ont rejeté les banques d’affaires, ils ont rejeté les politiciens professionnels et se sont exprimé en disant en fait : «Actuellement, nous voulons notre pays, nous voulons contrôler nos zones de pêche, nous voulons retrouver nos frontières, nous voulons redevenir une nation normale avec nos propres gouvernements»




Une étude de l’institut anglais CREAM (Centre de recherche et d’analyse des migrations) affirme en effet que les migrants de l’Union Européenne, qu’ils soient originaires des pays de l’Ouest, du Sud, ou des nouveaux adhérents de l’Est, ont rapporté un peu plus de 25 Mds d’euros aux caisses Britanniques entre 2001 et 2011. Environ 2,5 Mds d’euros sont injectés chaque année par l’immigration au Royaume-Uni. Le raisonnement reste totalement biaisé et même mensongé. L’UKIP ment à son électorat pour justifier le Brexit.

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