Besancenot favorable à une alliance «rouge-rose-verte» pour défendre le ferroviaire

europeennes-olivier-besancenot-s-invite-dans-les-negociations-entre-jean-luc-melenchon-et-le-parti-communiste.jpg

La feuille de route du gouvernement pour réformer en profondeur le pays et le rendre plus attractif pour les capitalistes et les investisseurs s’accélère de jour en jour. Les réformes néolibérales défilent les unes après les autres pour rompre avec un modèle, jugé archaïque.




L’union des forces de gauche semble profondément difficile à mettre en pratique, puisque les divergences idéologiques et structurelles sont enracinées dans des dizaines d’années de débats et d’opposition. Pourtant, les attaques contre les travailleurs et les cheminots ont fait surgir cette alliance nécessaire de l’ensemble de la «gauche alternative» et de «l’extrême-gauche». Cette brindille avait commencé à germer de terre durant les élections présidentielles entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon. Une alliance utopique pour les uns, une alliance impensable puisque Benoît Hamon était le candidat du Parti Socialiste.

Un parti, dont la politique de 2012 à 2017 s’est résumée à reprendre les vieilles recettes de la droite tout comme du courant néolibéral et néoclassique, à savoir que «l’offre crée la demande». Ces politiques se basent sur les lectures supposées d’Adam Smith et de «la main invisible». On constate que ces derniers n’ont pas bien lu ou bien compris le fond de son œuvre La Richesse des Nations, notamment sur la question du rail. Libéraliser le rail reste une chose impossible à mettre en place, tout comme libéraliser le retrait des ordures ménagères.

Adam Smith disait que

la rapacité mesquine, l’esprit de monopole des marchands et des fabricants, qui ne sont pas, ni ne doivent être les maîtres de l’Humanité



Or, comme nous l’avons démontré dans un article intitulé l’impossible libéralisation du rail. Le monopole public de la SNCF existe justement du fait que l’esprit des compagnies privées s’inscrit dans la volonté d’acquérir le monopole de certaines lignes au lieu de céder différentes compagnies sur une même ligne. Dans le même temps, on se rend compte comme dit dans l’article ci-dessus, le partage des lignes ferroviaire au profit de compagnies privées n’a pas permis de libéraliser le rail, cela a simplement créé un système de «monopole des marchands et des fabricants». Autrement dit, le monopole d’état que correspondait «la British Railways» a laissé place des petits monopoles privés. Il s’agissait à l’époque d’une revendication populaire face aux différents problèmes techniques que rencontraient la compagnie nationale. Depuis 1994, la population a changé d’avis. 58% des personnes répondant à un sondage de Yougov en 2015 souhaitent sa renationalisation progressive en nationalisant progressivement les franchises ferroviaires. Les retards, les problèmes techniques, les trains supprimés font parties intégrantes du système privatisé britannique. Une quarantaine de compagnies se partage le chemin de fer britannique. Un monopole privé sans concurrence possède la capacité de faire la pluie et le beau temps.

Le système ferroviaire français suit donc une logique inexorablement libérale, quoi qu’en pense les libéraux. Pour faire face à la tentation de différence de monopoles privés sur des petites lignes ou des grandes lignes, la SNCF a lieu d’exister. Dans le même temps, il n’est pas dit que les compagnies privées britannique vivent en grande partie de l’argent des britanniques, c’est-à-dire sont sous perfusion des différents impôts et taxes que le britanniques payent. Les lignes ne sont donc pas autonomes financièrement. Autrement dit, elles ont besoin de liquidités de l’état pour fonctionner normalement.



Ironiquement, la tendance libérale d’Adam Smith est défendue par la gauche alternative et l’extrême-gauche.

Quand Olivier Besancenot affirme que l’on

aura besoin de tous se rassembler, je le redis fraternellement à Jean-Luc Mélenchon que je n’ai pas d’adversaire dans ce camp-là. Personne à lui seul peut incarner à lui seul l’opposition sociale et politique à la gauche du gouvernement Macron. On a besoin de tous et toutes. On aurait par exemple besoin d’un front commun qui aille de Benoit Hamon à Jean-Luc Mélenchon, à Pierre Laurent, à Nathalie Arthaud, à d’autres organisations sociales et politiques comme Alternative Libertaire. [[«Olivier Besancenot face à Jean-Jacques Bourdin : “je ne suis pas souverainiste” 09/03», BFM TV [En Ligne] | URL : https://www.youtube.com/watch?v=LZjXfQLtWn0]]

Il met en lumière que nos divisions stratégiques et de fond doivent laisser place à union intersyndicale et une union inter-organisationnelle politique très forte. Les divisions doivent laisser place à la défense d’un bien commun que représente la SNCF. Sur la question du financement de la SNCF et de la résorption de la dette de la SNCF, la Fédération CGT des cheminots a mis en avant : la renationalisation des autoroutes[[Rapport de la fédération CGT des cheminots sur l’avenir du Service Public ferroviaire et contre le statu quo libéra, pp33-34, l7 Mars 2018, [En Ligne] | URL : https://www.cheminotcgt.fr/wp-content/themes/cheminotcgt/assets/img/layout/ENSEMBLE-POUR-LE-FER.pdf]]. En effet, les autoroutes restent pour les différentes sociétés, un outil de rente pour stabiliser les différents dividendes vis-à-vis des actionnaires. Ainsi sur une douzaine d’années avec ce principe simple : la dette de la SNCF apparaît comme entièrement résorber.



L’ancien leader du Nouveau Parti Anticapitaliste affirme qu’il

faut prendre un peu de hauteur, réfléchir à la suite. Ne tombez pas dans le poison de la division. On est tous les cheminots de quelqu’un d’autre.[[ A ONPC, Olivier Besancenot livre un plaidoyer vibrant: “On est tous le cheminot de quelqu’un”; [En ligne]|URL : https://www.huffingtonpost.fr/2018/03/04/a-onpc-olivier-besancenot-livre-un-plaidoyer-vibrant-on-est-tous-le-cheminot-de-quelquun_a_23376374/]]

Que cela sous-entendrait-il ? Que le statut de cheminot n’a rien d’un privilège, mais que dans d’autres entreprises : les salaires y sont plus avantageux. De ce fait, les salariés disposant de prérogatives supérieurs aux cheminots sont des cheminots de ces personnes d’où l’expression : «On est tous les cheminots de quelqu’un d’autre». Notamment sur le travail sur le dimanche, si tous les cheminots avec 200 à 300% de salaire en plus, cela créerait un scandale sans nom, mais il s’agit du secteur privé. Alors que

sinon, le jour où vous allez être attaqué par une mesure, ne venez pas pleurer si vous êtes seuls.[[idem]]

Les statuts des uns et des autres sont détricotés les uns à la suite des autres. Le poison de la division permet de faire que le jour où ce poison sera efficace alors la personne se retrouvera entièrement seule.



0:00
0:00