De la menace terroriste à la menace des libertés individuelles
Nombreux sont les contemporains à découvrir la question du terrorisme malgré des centaines d’attentats sur le sol et cela d’origine divers et varié. Très vite, la sécurité est devenue un élément majeur dans la politique nationale et dans le débat métropolitain.
Influencer sur les sentiments ou ressentiments permet de créer une situation d’insécurité mentale.
Le terrorisme en tant que mode d’action des idéologies extrêmes tout comme les actes terroristes ne datent pas de 2012 ou encore moins de 2001. Depuis le XIXème siècle, la France comme d’autres pays subissent régulièrement différentes vagues d’attentats. La menace terroriste a toujours été permanente et omniprésente. Que s’est-il passé entre ces différentes années ? Une question qui mérite de revenir sur les différentes idées en matière de lutte contre le terrorisme.
Quand les attentats frappent le 13 Novembre 2016 frappe la région parisienne et le Bataclan, l’état d’urgence est déclaré à travers un décret. Il sera prorogé cinq fois aboutissant sur un état d’urgence permanent. Auparavant, il y avait tout de même eu les attentats de Mohammed Merah en 2012, les attentats du GIA en 1994 et 1996, sans compter les attentats régionalistes quasiment réguliers en Corse. Le terrorisme fait partie intégrante de notre vie quotidienne depuis des années. Depuis, le 9 novembre 1799 (conspiration de la machine infernale), nous vivons sous la menace d’attentats terroristes.
En matière de sécurité tout comme du terrorisme, nous sommes face à une amnésie puissante, collective et presque totale de la société civile.
Le rationalisme a laissé place au sensationnalisme. Les lumières tant adorées par certains au gouvernement, ont laissé à un pessimisme particulièrement sombre teinté du sentimentalisme et d’irrationalisme. La philosophie des lumières semble clairement abandonnée au profit d’une suspicion généralisée au sein des membres de «leur patrie».
La surveillance généralisée semble clairement subvenir à cet esprit obscurantiste. L’interrupteur reste éteint dans un pays ayant permis le développement des Républiques sur le continent européen [[La République ou Res Publica n’est pas née avec la Révolution de 1789. On peut citer les républiques de Gênes et de Venise, ou encore la République des Escartons de 1343 à 1789]]. Le «Nationalisme Républicain» se transforme et se mute vers quelque chose de différent ne ressemblant ni à la monarchie, ni à la république et encore moins au bonapartiste. Nous sommes entrés dans une phase transition où l’aspect populiste, autoritaire et démagogique devient une norme.
L’aspect réactionnaire à travers chaque attentat laisse place à des débats sensationnelles. Les victimes sont désormais utilisées comme des arguments pour les différents projets de loi qui ont été adoptés, qu’ils sont en cours d’adoption ou encore pour de prochaines lois toujours plus répressives régressives. Les morts et les blessés servent à une pratique visant à restreindre ce que nous chérissons de plus.
La sécurité ne permet pas de faire reculer le terrorisme, mais elle peut permettre d’accentuer une société où la démocratie s’y éloigne progressivement. Comprendre que les personnes peuvent prendre peur face à ce que cela représente reste un fait, mais la peur de mourir ne peut pas déboucher sur l’abdication de la démocratie. Dans le cadre du terrorisme islamiste, la fin des libertés individuelles et la fin de la démocratie s’inscrivent dans leur processus et leurs propagandes.
La question sécuritaire est devenue en quelques années une place centrale des politiques publiques. La hausse des faits divers dans les journaux, les magazines, ou à travers les réseaux sociaux tend manifestement à dynamiser l’aspect réactionnaire que représente le sécuritarisme.
Chaque évènement de petite ou grande gravité laisse place à des débats de comptoir en y cherchant la solution dans le corpus législatif et réglementaire. Les communiqués de presse du gouvernement à chaque promettant de mettre la lumière dessus et demandant des sanctions exemplaires traduisent cette volonté de remettre en place l’autorité tant voulue par une partie de la Société.
Quand on parle du terrorisme islamique, la question semble réellement importante. Certains partisans pensent que les libertés fondamentales demeurent la pire des menaces face aux attaques sanglantes, dont nous sommes victimes. Réprimer les libertés fondamentales au nom de la lutte contre le terrorisme soulève une question profonde. Peut-on lutter contre l’islamisme radical en utilisant ses propres outils ? La réponse aboutit sur la forme négative.
Au contraire, les islamistes comme les djihadistes sont fondamentalement opposés aux libertés élémentaires. En l’occurrence, réduire ces libertés sous prétexte du terrorisme, c’est accepter d’appliquer la revendication de ces personnes. Ainsi, la sensation de sentir en sécurité en se soumettant aux souhaits des islamistes s’inscrit dans une trahison profonde de l’idéal des lumières. En affirmant que les libertés individuelles constituent une menace pour l’ordre et la sécurité, cette vision se traduit à terme par un néoconservatisme prêt à remettre en cause la République libérale pour une autre forme étatique, plus autoritaire et plus liberticide.
Cette dérive dans des législations toujours plus répressives touche également les manifestants. Ces derniers y sont associés à des terroristes. La Social-Démocratie tombe sur un terrain liberticide qu’elle connaît déjà par le passé. C’est dangereux et mortifère.