Aux Origines, les “trente glorieuses” des années 60

L’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes a été imaginé dans les années 60 durant les «Trente Glorieuses» à un moment où les questions écologistes n’existaient pas. L’objectif s’incluait avec la réussite du Concorde dans le cadre de la métropole Nantes-Saint-Nazaire.




Les vieux relents keynésiens résistent avec le temps. Keynes est un disciple d’Alfred Marshall. L’économiste britannique est considéré comme l’un des pères fondateurs de «l’économie néo-classique». Voir dans le Keynesiennisme, une critique du capitalisme semble totalement erroné, il s’agit uniquement d’une critique de l’économie «classique» et «néoclassique». La logique de Keynes s’inscrit dans «les Grands Travaux» pour relancer l’économie lorsque celle-ci est en crise systémique. La logique nécessite de construire pour créer de l’emploi, et pour créer de l’emploi, il faut construire. Le productivisme étatique laissait clairement l’idée de laisser filer la dette à travers une hausse des déficits. Dans le cadre de la crise dette souveraines, les dettes ont justement gonflé sous le poids des refinancement des banques, des grandes entreprises, de l’Union Européenne et des différents états. Si la dette ne pose aucun problème, les partisans du projet combattent l’ensemble des déficits avec la logique de parvenir à un excédent primaire.

Le XXème siècle a certes façonné notre Histoire, mais dans le cadre d’un projet au XXIème siècle avec les conditions requises du siècle dernier, celui-ci n’a plus lieu d’être. Une vision «anachronique» de la société semble s’ancre dans les partisans de ce projet. Le Concorde a laissé place à l’Airbus A380. Plus de 50 ans après les premiers raisonnements, l’écologie prend un virage considérable dans la manière de concevoir la politique. Les différents picks de ressource ont été dépassé comme le «pick oil». Dans ce cadre, «l’écocapitalisme» tente de rendre compatible écologie et capitalisme. Le «Greenwashing» permet de donner un «aspect écologique» à différents projets carbonés. Or, le «capitalisme vert» ne pourra jamais transformer sa mutation vers une société écologique, mais vers une société «artificiellement» écologique. Si nous ne pouvons pas sortir de l’Anthropocène [[Il s’agit d’un cycle où les activités humaines ont eu un impact global significatif sur l’écosystème terrestre. On parle parfois du capitalocène.]], nous pouvons changer la trajectoire prise du réchauffement climatique. Le cadre des différentes normes mises en évidence comme la HQE (Haute qualité environnementale) permet de penser que l’ensemble des structures seraient écologiques. Une erreur d’appréciation pour repeindre en vert ce qui ne l’est pas.



La logique des «Grands Travaux» nécessite toujours plus de «Grands Travaux» laissant une construction à outrance. Non-raisonnées, les structures s’empilent les unes sur les autres laissant place à un jeu de concurrence les unes entre elles, afin de sauvegarder leurs structures pour ne pas qu’elle tombe dans un déficit structurel. L’augmentation du nombre de passagers laisse présager une augmentation du volume des avions. Un même nombre de vols peut transporter plus de passagers si les avions sont de plus en plus grand. Qu’en est-il réellement de l’impact de l’avion sur les GES (Gaz à Effet de Serre) ? L’activité de l’aviation génère environ 5% de ces fameux Gazs, loin derrière l’élevage. Toutefois, si les avions participent au réchauffement climatique, le réchauffement climatique interagit directement avec l’aviation. Ne pas changer de logique risque de générer à long terme une modification structurelle des avions pour que ces derniers puissent continuer de voler et de relier les continents entre eux. Aujourd’hui Notre-Dame-Des-Landes, mais pourquoi pas Clisson dans le futur pour faire face à une saturation hypothétique de Notre-Dame-Des-Landes ?

L’illusion d’une «transition écologiste» se base également sur des slogans comme «Make Our Planet Great Again» [[Le slogan d’Emmanuel Macron s’inspire du slogan d’extrême-droite de Donald Trump «Make America Great Again». Pied de nez ou non, cela montre clairement l’influence du président américain sur le président français]], tout en ayant une majorité favorable au transfert des vols commerciaux sur un nouvel aéroport pose la contradiction interne entre le néolibéralisme et la baisse des GES et l’émission du Dioxyde de Carbone dans l’atmosphère. Les incantations écologiques ne créent pas de résultat, lorsque les actions s’inscrivent dans un productivisme débridé. Cette «mystification» sans un changement radical souligne le problème profond lié à l’écologie.



Le cadre de Notre-Dame-Des-Landes ne s’inscrit pas uniquement dans la construction d’un aéroport à une ou deux pistes, mais bien dans la construction d’une mégalopole allant jusqu’à Lorient et Rennes avec les infrastructures que cela nécessite. Près d’un million d’habitants sont attendus. La construction à outrance sans harmonie, ni compensation sérieuse en fait comme un projet «obsolète». Nous sommes au XXIème siècle, mais les partisans d’un aéroport y voient encore les mirages du Concorde ou du Tupolev (Tu-144) dans les airs.



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