Le Front National lance l’emprunt patriotique
La Société Générale a décidé de clore le compte du Front National. Le mandataire financier été désigné par la Banque de France, il s’agit du Crédit du Nord, mais n’ayant ni possibilité de chèque, ni de retrait.
Dans le même temps, les banques ne veulent plus prêter d’argent pour les campagnes du Front National. Confiné dans une impasse bancaire et financière, le parti politique créé par le menhir ne peut continuer son expansion, mais surtout se stabiliser dans le temps.
Dans une opération de communication, Marine Le Pen déclare sur sa chaîne Youtube faire preuve d’une «discrimination bancaire» :
Si ce n’est sans doute, le combat politique de notre mouvement contre un système dont il faut reconnaître que les banques sont l’un des rouages, si ce n’est l’un des acteurs essentiels. Notre cas relève d’un traitement spécial qui s’appelle une discrimination. Une discrimination bancaire étendue également aux dirigeants du Front National, mon compte personnel que je détenais depuis des années à la HSBC ayant été brutalement fermé sans qu’aucune explication me soit donnée. Chacun d’entre vous possède un, ou même plusieurs comptes en banque, et vous mesurez bien là le handicap majeur que cela représenterait pour vous, si demain ils venaient à être brutalement fermés. Vous concevez donc ce qu’il peut en être à l’échelle d’un mouvement politique comme le Front National …
Allant plus loin, elle affirme que
Face à cette persécution bancaire – car c’est bien de ça qu’il s’agit – nous avons saisi la Banque de France qui a contraint le Crédit du Nord à nous rouvrir un compte. Mais un compte qui ne permet pas à notre mouvement de disposer des services bancaires nécessaires à son fonctionnement puisque nous sommes privés de chéquier, privés de la possibilité d’encaisser les dons et les adhésions via internet et même privés de percevoir les contributions financières de nos élus !
Mais aussi que :
les banques ne jouaient pas le jeu de la démocratie en refusant de prêter au Front National, désormais le système s’imagine qu’en nous privant de moyens financiers il ralentira notre progression et qu’il vous fera définitivement taire. En cherchant la mise à mort financière du Front National, l’on cherche à obtenir sa mise à mort politique. Je vous demande solennellement aujourd’hui de vous y opposer, en nous apportant votre soutien.
Cette vision s’inscrit pleinement dans le fait de positionner le Front National comme victime des banques. Alors que le Front National de part son mode de fonctionnement et ses idées reposent sur un concept totalement erroné des «démocraties libérales», le parti du Menhir tente de démocratiser son enveloppe extérieure pour mieux combattre les instances démocratiques de l’intérieur. En opposant la question financière à la question du système, Marine Le Pen à travers sa dialectique revient à mettre en avant plus ou moins la question de l’oligarchie financière face au peuple. Cet antisémitisme caché permet de faire passer les frontistes comme des victimes d’une décision bancaire, puisqu’il s’agit en soi d’une lutte acharnée contre la liberté d’expression pour les faire «taire». Sur le fond, Marine Le Pen y voit comme une tentative de déstabilisation visant à tuer dans l’œuf son parti politique. Une vision entièrement fossoyée de la question présente.
Dans un réflexe identitaire, elle affirme que
Pour permettre au FN de faire face à cette véritable «fatwa bancaire» et surtout de maintenir ses capacités d’action, notre mouvement a plus que jamais besoin de vous.
Qu’est-ce qu’une «fatwa bancaire» ? Si ce n’est de rendre également coupable les musulmans de la fermeture du compte de la Société Générale du Front National. Ce racisme contre les musulmans perdure et devient même une des causes selon Marine Le Pen de ses péripéties avec les banques.
Elle conclue que
Vous pouvez nous apporter une aide indispensable en participant vous aussi à l’Emprunt patriotique comme l’ont déjà fait plusieurs milliers de Français qui nous ont ainsi permis de mener la campagne des élections législatives et de briser le prétendu «plafond de verre» en faisant élire plusieurs députés. En prêtant au Front National, vous obtiendrez 3% d’intérêts, une rémunération exceptionnelle pour un placement sans risque qui sera de surcroît un témoignage de votre attachement à la France, à son identité, à son indépendance.
Investir dans le FN rapporte plus que dans les banques, mais pas sur que le Front National soit une bonne option.