Macron dans les pas de Poutine
La polémique du général De Villiers semble s’essouffler, mais le rapport avec Emmanuel Macron en a fait un symbole de l’opposition de la France Insoumise jusqu’à l’extrême-droite. Le Président de la République revêt désormais l’uniforme devant les soldats.
Le Chef d’État Major a présenté sa démission. Face à une corporation où la lecture se fait au niveau de l’obéissance de l’ordre, cela génère un profond malaise au sein des militaires qui servent à la France, souvent sous des motifs patriotiques fallacieux. Il s’agit d’une humiliation infligée à l’armée. De plus, au moment où le budget des armées est baissé de près de 850 millions d’euros, on constate une grogne dans de nombreux partis politiques sous des motifs différents. L’objectif du gouvernement réside à mettre en application progressivement d’un budget de 2 % du PIB d’ici 2025, soit près de 50 Mds d’euros au profit. Cette vision de la hausse du budget de l’armée s’inscrit dans le même but que celui de Donald Trump.

La tenue militaire fait du Président de la République le chef des armées comme le souligne l’article 15 de notre constitution. On peut dire que cela revêt une importance de taille, puisqu’il est affirmé que le supérieur du CEM n’est autre qu’Emmanuel Macron. Au moment où le président se prend pour le “Roi des Dieux“, la question militaire apparaît comme une menace pour l’ensemble des travailleurs.
Dans ce contexte, où le militarisme commence à revêtir une force de plus en plus importante, l’adoption de la tenue militaire par le Président de la République fait de lui un monarque ou un bonapartiste.

Plus glaçant encore, on constate que l’influence des régimes autoritaires et liberticides dans la tenue vestimentaire d’Emmanuel Macron. Proche de Poutine, comme de Georges W. Bush ou encore d’une personne comme Hugo Chavez sur le plan du contrôle total de son image.
L’image de la tenue militaire pousse également au concept de la virilité, mais aussi dans le cas précis une forme de complexe du président sur la question de l’autorité. Au moment où son parti politique vote de manière cadencée les amendements, cela interpelle.
Le parti politique d’Emmanuel Macron revêt les lignes d’obéissance tel un subalterne obéissant à son gradé. Emmanuel Macron déclarait sur France Inter que “Chaque candidat qui sera investi signera avec moi le “contrat avec la nation”, c’est-à-dire qu’il s’engage à voter à mes côtés les grands projets, c’est-à-dire à soutenir notre projet. Il n’y a pas de frondeurs“. Cette discipline militaire permet de laisser rêveur l’ordre et la sévérité résidant sur les députés qui ne voterai pas les amendements, les lois ou les motions du gouvernement.
Les députés de LREM se retrouvent comme des “soldats” devant obéissance au gouvernement c’est-à-dire à leurs supérieurs. Cette hiérarchie pousse à faire des parlementaires de simple exécutant. Cet aspect autoritaire pousse nécessairement à la question de l’autoritarisme. N’est-ce pas le gouvernement qui souhaite mettre fin avec l’état d’urgence en le codifiant le laissant in extenso permanent ?
Dans un article de Bastamag, il était tout de même dit que “de plus en plus de militaires évoquent un passage à l’état de siège en cas de nouveaux actes terroristes”. Au moment où l’état d’exception devient la norme au nom de la lutte antiterroriste, on constate comme nous le signale Clarisse Taron, présidente du Syndicat de la magistrature : “La France prend le chemin d’un Etat policier”. Mais, nous ne sommes pas loin de la mise en place d’un pouvoir militaire au nom du terrorisme. Le Chef des armées est le Président de la République, à savoir Emmanuel Macron. Une menace importante plane sur notre démocratie.
Dans l’ère Macron, il plane une menace viscérale contre la démocratie sous prétexte de sécurité et de libertés individuelles. L’uniforme représente précisément cette menace où l’autoritarisme s’allie clairement avec les positions despotiques. On est très loin de la “France ouverte” que Macron parle dans son programme. C’est bien l’inverse qu’il nous expose.