Macron recherche l’absolutisme au Parlement
Emmanuel Macron possède la majorité à l’Assemblée Nationale. Fort de sa performance liée au mode de scrutin que de la réelle adhésion des électeurs, le parti “LREM” navigue dessus pour imposer par la force ses méthodes totalitaires.
Les députés de “La France Insoumise” ont refusé de porter la cravate lors de la première séance, et des séances qui ont suivi. Cela répondait au motif qu’il ne serait pas obligatoire, c’est-à-dire inscrit dans un règlement. Il n’en fallait pas plus pour la société des mœurs de créer un scandale important. Cela montre l’état général de la société. Elle est marquée par une volonté de créer un “désordre” là où il n’y a pas lieu. Les éditorialistes, les journalistes, mais aussi les personnalités politiques perdent un temps incroyable pour défendre le “code vestimentaire”. La cravate représente le symbole d’une coutume bourgeoise issue de la révolution de 1789. Autant dire que son symbolisme n’est pas ceux de la France qui travaille, mais d’une bourgeoisie conservatrice et réactionnaire. De plus, le “Code Vestimentaire” porte en lui une marque très importante. Au moment où de nombreuses femmes et d’hommes dans le monde subissent ces codes comme moyen d’oppression, la majorité et les conservateurs soutiennent le “Code Vestimentaire”. La liberté de s’habiller comme bon semble est remis en “cause”. Sympathique le message envoyé aux “Iraniens” ou à ceux qui subissent “Daesh”.
La première séance servait à élire le “président de l’Assemblée Nationale”. De nombreux députés étaient candidats, mais le groupe LREM a voté de manière majoritaire pour “François de Rugy”. Cet ancien candidat aux “primaires citoyennes” comme son collègue Manuel Valls suit une ligne “opportuniste” pour défendre les valeurs “conservatrices” et “libérales”, ainsi que du “Greenwashing“. Il appartient à “l’UDE” (Union des démocrates et des écologistes) comme le maurrassien Jean-Vincent Placé. L’opportunisme ça fini par payer, Manuel Valls le félicite pour son “engagement au service de la Nation”. La Nation serait l’opportunisme et la trahison dans ces cas-là.
Félicitations @FdeRugy pour sa très belle élection à la présidence de l’@AssembleeNat. Son engagement au service de la Nation est récompensé
— Manuel Valls (@manuelvalls) 27 juin 2017
On mettra de côté qu’il existe une “suspicion” de fraude dans sa circonscription. La décision du Conseil Constitutionnel doit trancher la question. On notera que sa timeline ressemble de plus en plus à celle d’un militant assez traditionnel du “Front National”.
Lors de la seconde séance au Parlement, les “vice-présidents” de l’Assemblée Nationale ont été désignés au nombre de six. Qui sont ces “vice-présidents” ? Uniquement LREM. Le pluralisme de cette assemblée se perd doucement.
En attendant le discours de politique générale, Emmanuel Macron n’a que faire que de son Premier Ministre, celui-ci n’est qu’un exécutant de sa volonté ; il a convoqué le Congrès à Versailles pour un discours devant les parlementaires. L’ensemble du gouvernement est entièrement écarté. Le Roi s’exprime devant les représentants “proclamés” par ses lois pour expliquer sa politique datant d’un autre âge. La recherche de l’absolutisme se traduit de plus en plus dans les détails de la part du mouvement de Macron. Il y a une volonté manifeste de refuser la République, pour retrouver l’idéal monarchiste tant vanté par le président de la République. Certains au sein de l’opposition vont même jusqu’à affirmer que nous sommes face à la reconstitution d’un régime “impérial” à travers la forme bonapartiste que le régime d’Emmanuel Macron prend doucement. Autant dire que le refus primaire du parlementarisme s’inscrit dans le refus de la République. L’hyper-présidentialisation pousse le président à considérer les parlementaires comme de simple exécutant du “vote des lois”. Le contrat passé entre les députés LREM est certes caduc au sens de l’article 27, alinéa de la Constitution. Autant dire que le Parlement perd effectivement de son sens, puisque les députés ne sont que des “marionnettes” à la solde du pouvoir. Ce type de régime que souhaite instaurer Emmanuel se comprend par l’invitation de Vladimir Poutine, mais aussi celle de Donald Trump pour le défilé militaire du 14 Juillet, ou encore le soutien à Bachar Al-Assad et ses alliés islamistes. De même, cette posture montre l’axe autoritaire et liberticide de Macron.
L’hyperprésidentialisation du pouvoir d’Emmanuel Macron rappelle également celui d’une monarchie absolue. Le monarque reste un souhait très cher pour le président de la République, dont il souhaite en reprendre les traits significatifs pour diriger d’une main de fer la France. On peut également se demander à quoi pourra bien servir le Parlement durant ces cinq prochaines années, puisque le parlement sera la voix d’Emmanuel Macron. Nous assistons à la fin de Vème République, mais aussi à sa débâcle.
Il apparaît assez évident que pour faire face à ce dualisme, de nombreux parlementaires refuseront de se rendre à Versailles comme c’est le cas de la “France Insoumise”, du groupe “GDR” ou encore “Les Républicains” d’opposition.
Les propos d’Edouard Philippe indiquent que la France doit réaliser des économies plus importantes à savoir 8 Mds en plus du budget prévu, mais aussi s’inscrire dans une dynamique austéritaire très importante. Le seul problème, une demie-journée au Congrès de Versailles est évaluée à 200 000 à 600 000 euros, une somme importante qui selon le langage des capitalistes, dont les libéraux, ne fait qu’accroitre la dette publique, et laisse cette dette à une génération qui suit.
2147 milliards d’euros de dette publique. Nous n’avons pas le droit de faire cela à nos enfants. Il ne leur revient pas de payer cette note.
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 29 juin 2017
Le monarque tente une stratégie plus ou moins hasardeuse, car il n’a pas la majorité du consentement des Français pour mettre en place une politique forte et importante. Il y a aussi la volonté de nier l’existence d’une lutte des classes, mais aussi mettre en avant que l’intérêt des salariés sont aussi les intérêts du patronat. Une vision qui nie la lutte entre les travailleurs, mais aussi entre les différentes centrales patronales. Dans ce cadre, on peut clairement affirmer que les mesures présentées relèvent d’un extrémisme tout comme d’un populisme important. Quant aux différents résultats souhaités, l’analyse comparative entre les pays pousse à remettre en question les causes de tous les maux. Au final, il est important de constater que ces mesures populistes ne peuvent que faire accroitre le chômage de manière significative en le débridant, en faisant massivement baisser la productivité, en ricoché faire baisser la croissance, et donc augmenter la dette.