Gérard Collomb marche sur les plates-bandes du Front National
Gérard Collomb, maire de Lyon depuis des années, symbole d’un maire laissant le pourrissement d’une partie de la ville par l’extrême-droite et ses agressions poursuit son cheminement intellectuel droitier et compatible avec le Front National.
Calais, ville meurtrie par les politiques sécuritaires, la hausse de l’extrême-droite, l’abandon des droits de l’Homme accueillait dans la semaine le nouveau ministre de l’Intérieur. Un discours de fermeté, autoritaire et sécuritaire n’a pas laissé indifférent les journalistes et les chroniqueurs. Devant la presse, le chef de Beauvau reprend une dialectique très loin de l’idée de ce que l’on se fait du “monde libre”. Sur fond de “crise des réfugiés”, il a mis en avant une dialectique propre à ceux qui en font un “fond de commerce” idéologique pour déshumaniser les êtres humains. La trumpisation de l’esprit est “En Marche” et “en même temps”, cela paraît clairement logique, puisque cela poursuit le raisonnement de son programme axé sur la “tolérance zéro”, autrement dit “Humanité Zéro” et toujours plus de “répression”.
Il faudra évidemment souligner ces quatre citations montrant la volonté de défendre jusqu’au bout les forces de l’ordre dans leurs bavures, leurs délits et leurs (possibles) crimes quotidiens à Calais :
- à chaque fois qu’on a construit un centre, il y a eu appel d’air
- Il n’y a pas d’un côté les policiers, les gendarmes qui seraient agressifs et de l’autre des migrants qui seraient d’une douceur légendaire
- embolisation de l’ensemble des dispositifs
- les associations locales à aller déployer leur savoir-faire ailleurs.
La machine idéologique du mouvement d’Emmanuel Macron se retrouve coincer dans un piège identitaire. Au même moment, le Président de la République lance “nous devons accueillir des réfugiés, c’est notre devoir et notre honneur” auprès d’Angela Merkel lors du Conseil de l’Europe. Une contradiction importante qui pousse une fois de plus à une crise “politique” interne au sein du gouvernement sur le thème préféré de l’extrême-droite (voir plus bas).
Le fait d’utiliser un champ sémantique au sein des pathologies comme “embolisation” ou “enkysté” montre de toute évidence l’idée de considérer les réfugiés comme des pathologies, en l’occurrence mortelles pour la plus part. Cette dialectique va de paire avec l’idée que “les associations locales à aller déployer leur savoir-faire ailleurs” qui se traduit par l’idée que “Boire et Manger” ne sont plus des besoins fondamentaux. Virginia Henderson doit se retourner dans sa tombe face à un tel obscurantisme. En pleine canicule, le ministre de l’Intérieur a ouvertement insinué une position défavorable contre “le plan canicule”. Les associations en proie à des représailles de la Préfecture, donc du ministère de l’Intérieur, comme le souligne deux témoignages dans Le Monde (01/06/2017) :
“En limitant dans le temps ou en interdisant arbitrairement les distributions, en exerçant des contrôles d’identité inutiles et en verbalisant les véhicules, on nous empêche de faire notre travail d’humanitaire pour aider des gens en détresse”, selon M. Guennoc.
“Le soleil tape fort, il fait près de 30 degrés et on nous interdit ne serait-ce que de leur distribuer une bouteille d’eau. C’est inhumain”, s’exclame Mireille de Salam.
La fermeté sans l’humanité pousse évidemment à toute les dérives d’un ministère, dont les violences, les bavures, et les faux-témoignages sont devenus une routine habituelle. La réalité est que les forces de l’ordre sont devenus au fil du temps la garantie d’une force d’opposition à la “République” bourgeoise. Le droit n’existe pas pour les réfugiés, le droit existe pour ceux qui ont la nationalité.
Face aux propos du maire de Lyon, le mouvement “Génération Identitaire” (GI) propose de l’aider directement dans sa mission contre l’immigration illégale. Son opération de récolte de financement baptisée “Défendre l’Europe” a coulé à l’eau avec la fermeture de leur compte Paypal, mais aussi du compte bancaire. Une opération qui ne fait pas réagir le ministre de l’Intérieur, dont l’objectif est de massacrer ceux qui fuient le terrorisme, les dictatures, les guerres civiles, etc. Autrement dit, pour GI toutes les alliances peuvent être nécessaires du moment que les personnes se voient priver de leur liberté “d’aller et venir” dans chaque pays mettant en évidence la nécessité de s’allier avec les organisations terroristes (Daesh, Boko Haram), les groupes armés, les dictatures. Sur le fond de l’appel de GI, l’ultra-droite se retrouve une fois de plus à tenter d’imposer par la force son aide aux forces de l’ordre. La mise en dynamique de forces paramilitaires, de milices et autres ligues restent un des phénomènes du “Vieux Lyon”. Pour les identitaires, il y a une volonté de passer d’un microcosme à un macrocosme à savoir du “Vieux Lyon” à la France” à travers son réseau sur la toile et sur le terrain.
On constate que la jonction entre deux “droites” voulue par Paul-Marie Coûteaux se met doucement en place. Les discours identiques de François Fillon et de Marine Le Pen lors du 1er Mai se voulait être un “clin d’oeil”. À l’occasion de son déplacement à Calais, la possibilité d’une convergence au sein des droits va désormais de Macron à l’ultra-droite en passant par Fillon et Le Pen. Et cela a de quoi faire rougir Paul-Marie Coûteaux, tant son travail jugé jusque-là “impossible” prend doucement forme, après s’être bien “enraciné” dans le paysage conservateur.
Durant la campagne présidentielle et en particulier dans l’entre deux tours, les “castors” se sont mobilisés sur l’idée que le “vote blanc”, “le vote nul” ou “l’abstention” se résumait à soutenir le programme de Marine Le Pen. Aujourd’hui, il semble que le vent commence à changer progressivement de sens comme le montre le tweet ci-dessus.
Monsieur le Président, nous n’avons pas fait barrage à Le Pen pour retrouver son discours dans la bouche de votre ministre de l’Intérieur.
— Benjamin LUCAS (@benlucas80) 23 juin 2017
On retrouve ce même élan de contestation au sein du “mouvement des jeunes socialistes” :
Nous n’avons pas fait barrage à Le Pen pour avoir son discours dans la bouche du ministre de l’Intérieur de Macron. #CollombDémission pic.twitter.com/1Of0bZhJVK
— MJS (@JeunesSocialist) 23 juin 2017
Pourtant, on les avait prévenus dans un article sur les Castors :
Le libéralisme a besoin de cette vision autoritaire, comme la matraque qui tabasse les opposants au capitalisme, jusqu’à faire des flaques de sang sur les trottoirs. Chaque ordonnance ou projet d’écriture d’ordonnance fait raisonner « le bruit des bottes » dans les avenues de Paris, et le bourdonnement de la matraque fracassant le bouclier des forces de l’ordre dans les rues de province. La cadence rythmée des forces de l’ordre voulant en découdre avec le prolétariat augmente tout comme leur charge. La « Tolérance Zéro » consiste à refuser toute critique structurelle et radicale du capitalisme, ainsi que les actions des prolétariats contre la bourgeoisie. Sur les Champs-Élysées, le brouhaha raisonne jusque devant les portes du Palais de Versailles. […]
Ce dernier souhaite simplement devenir le nouveau Roi de la République, avec les références que cela comporte. Le Front Républicain avec à sa tête, un monarchiste convaincu pose problème pour ceux qui se réclament de la République. Il est plus monarchiste que Républicain.
On peut dire que le mandat de Macron commence particulièrement bien.