La victoire du MEDEF : la CFDT premier syndicat du privé

Le MEDEF vient de célébrer sa plus grande victoire grâce à son syndicat : la CFDT. Le réformisme libéral pour adapter le droit du travail aux mutations du capitalisme. Le fait que le droit du travail soit considéré comme trop complexe l’emporte, et impose les négociations.

La CFDT est officiellement le premier syndicat des travailleurs dans le domaine du privé avec 26.38 % des voix exprimés contre 24,86% pour la CGT. On peut dire qu’il s’agit d’une défaite importante pour la CGT qui n’est plus le premier syndicat dans le privé.

Le journal Les Échos titre d’ailleurs un de ses articles “CGT : c’est la déculottée finale”. On passera sous silence le titre sexiste. Toutefois, cela met en avant que pour les libéraux, les bourgeois et les patrons que la victoire de la CFDT est leur victoire.

Dans le cadre des manifestations contre la Loi Travail, la CFDT a séché les manifestations se positionnant près du texte rédigé par les proches du Parti Socialiste. Ce dernier a été acté, alors qu’une majorité y était défavorable, et l’est toujours aujourd’hui.

Pourtant, il faut le rappeler la CFDT a soutenu tous les textes patronaux : ANI, CICE, Loi Macron I et II, Loi El-Khomri, etc. Un syndicat est fait pour défendre les travailleurs. À la CFDT, on considère les patrons comme des travailleurs, alors la centrale défend les intérêts de la classe dominante.

Dans un contexte d’offensive patronale importante, les syndicats les plus faibles et les plus favorables au capitalisme se rangent derrière les recommandations du MEDEF. Ces derniers pensent que la taille du Code du Travail est proportionnelle au chômage. Ils vont plus loin dans leurs analyses, les commentaires des articles du Code du Travail seraient d’ailleurs la même chose que les articles eux-mêmes.

Ce changement intervient dans un repositionnement global des partis politiques, mais aussi dans une lutte des classes toujours plus violente chaque jour. “Le travail tue, le travail paie” écrivait Raoul Vaneigem. Les suicides augmentent de manière très importante chez les travailleurs précaires, et ceux qui n’ont pas de travail. Qu’importe pour les Jaunes !

Les lignes et les positions semblent éclater, les Jaunes d’hier deviennent particulièrement dans un ordre de bataille qui n’est pas celui des travailleurs, mais bien celui de l’idée que le patron et le salarié ont le même objectif. Finalement, cette logique de vouloir supprimer toute idée de classe, de revendication “salariale” ne peut que déboucher une paupérisation plus grande.

Dans le même temps, nous assistons à l’implosion du Parti Socialiste, l’aile social-démocrate et l’aile social-libérale, qui se traduit par la contradiction toujours plus forte entre les deux syndicats : la CGT et la CFDT. L’un va de paire avec les revendications des travailleurs, l’autre se concentrera toujours vers les revendications des patrons. Le paysage français sera profondément marqué, les travailleurs seront largement jetés dans la fosse aux lions avec le sourire de Pierre Berger et Pierre Gattaz.


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