L’emploi fictif de la femme de François Fillon
Pénélope Fillon, la femme de François Fillon est accusée d’avoir eu recours à un emploi fictif pendant plusieurs année, pour un total avoisinant les 500 000 euros. La campagne du partisan de l’austérité, et représentant du patronat trébuche largement.
François Fillon et sa femme sont pris dans un piège important puisqu’en se goinfrant sur les deniers publics, ils ne peuvent plus demander aux autres de faire des efforts au nom des valeurs du travail. L’idée défendue par François Fillon s’inscrit par le fait que l’on ne dépense par l’argent des autres. De ce fait, il se retrouve face à un scandale d’une ampleur qu’il ne maîtrise pas vraiment. Le candidat du Blitzkrieg libéral, du coup de force contre les travailleurs avec les références particulièrement nauséabondes que l’on connaît.
Pourtant, on peut dire que dans le fond, son discours ne porte aucune crédibilité concernant ses actes. La pratique de sa doctrine politique semble se confronter face à une réalité. En effet, en se servant de l’argent de l’argent du contribuable comme il le prétend, il corrompt logiquement sa vision de créer un effort budgétaire. En effet, l’emploi fictif ou non auquel sa femme a eu accès s’inscrivait non pas dans une logique d’aide concrète de sa femme, mais d’un enrichissement personnel du couple. De ce fait, la question politique ne s’inscrit pas dans une logique de représentation des personnes concernant la circonscription, mais d’une tentative de détournement de l’argent. Ensuite, on constate en ce qu’il concerne son assiduité à son mandat parlementaire actuel, comme celui d’avant, on peut se demander, si finalement il n’a pas un mandat fictif au vu de l’absence quasi-totale de travail réalisé sur les bancs de l’Assemblée Nationale.
Il faut dire que François Fillon a créé une société de conseil (2F Conseil) peu de temps avant son mandat pour, elle lui aurait rapporté en trois ans “757 000 euros de revenus cumulables” sur trois ans, c’est-à-dire 624 000 euros de salaires nets et 133 000 euros de bénéfices. L’activité essentielle de 2F Conseil se traduit par des conférences données par François Fillon. S’il a respecté la loi, on peut se demander si la logique de ses conférences ne serait pas finalement son emploi initial, et le mandat de député, son emploi secondaire et accessoire lui permettant d’acquérir d’un statut le défendant.
Dans les deux cas, on peut dire que le couple ramasse un certain nombre d’argents de manière ostentatoire, au moment où les Français sont priés de faire des efforts en admettant la précarité comme une nécessité, mais aussi le fait que les travailleurs vont surtout perdre une partie importante de leur revenue, au nom de la lutte contre le chômage, qui se traduit par une lutte pour les dividendes et les actionnaires. Autrement dit, la charge contre le monde du travail ne peut qu’enrichir la classe actuelle de François Fillon, à savoir la classe dominante.
Forcément, sur la scène publique François Fillon part à l’attaque en tentant de défendre tant bien que mal sa femme, mais aussi sa carrière politique. Plus loin, il y a le résultat de la primaire de la droite et de l’extrême-droite qui semble entrer dans le jeu. Alors, son équipe peut menacer les journalistes (comme Christine Kelly) ou certains blogueurs, les faits sont exposés de manières publiques. Des réponses claires doivent engager. Au moment où la Police Judiciaire se mêle de l’histoire, les révélations successives sur le duo augmentent. On apprend par ailleurs qu’il aurait aussi payé ses enfants pour des missions précises.
Il s’agit d’un moment de crispation pour “la droite républicaine”. Cette dernière est largement tentée par “la voie antirépublicaine” et “anti-universaliste” pour tenter de retrouver une personne faisant figure d’autorité et de paternalisme. Son équipe de campagne n’a jamais été aussi conservatrice, et certains de ses journaux de soutien comme Le Figaro n’ont jamais autant prêché la parole du retour à des valeurs centrées autour d’une certaine forme Maurassienne enrobée dans un libéralisme victorien. Ce n’est pas pour rien si François Fillon a soutenu à plusieurs reprises Eric Zemmour (auteur conservateur, révisionniste, xénophobe et anti-musulman et pauvrophobe).
Quant à la seconde affaire Fillon qui l’attend est celle de la distribution de sept chèques d’une valeur de 21 000 euros, lorsqu’il était au Sénat entre 2005 et 2007. Ces chèques correspondent à des reliquats de crédits d’assistants, versés par une association qui intéresse la justice. L’enveloppe censée rémunérer les assistants de sénateurs, auraient ainsi été “détournés” à un autre usage. La descente dans la vie judiciaire de François Fillon ne fait que commencer.
De ce fait, on comprend mieux que cet intégriste catholique possède même sa propre chapelle privée pour qu’il ne puisse pas croiser les classes populaires et laborieuses. Il faut dire que son monde se concentre autour des milliardaires et de la bourgeoisie. Il y a une forte odeur dans sa rhétorique de cette extrême-droite du XIXème siècle.
Enfin, il est important de constater que le suffixe “gate” à chaque affaire commence par devenir lourd. Le scandale du Watergate n’était pas Water – Gate.
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