La cérémonie d’investiture du Donald Trump
Donald Trump a prêté serment devant la Bible pour diriger les Etats-Unis d’Amérique pendant une durée de quatre ans. Les racialistes, les intégristes religieux et les ultralibéraux sont unis par le pacte de l’obscurantisme.
Le Président représentant les grands-électeurs risque de créer de nombreuses polémiques. Le président de l’Amérique obscurantiste et créationniste s’inscrit dans la tradition boulangiste par son utilisation “compulsive” de Twitter. En effet, ce dernier se sert du réseau social pour discuter avec “le peuple” afin d’éviter de passer à travers les “journalistes”. Or, le cadre de Twitter ne permet aucune discutions, il s’agit simplement de déclarations. De plus, dans les différents Tweets du président obscurantiste, il est à souligner qu’il n’entretient aucun lien avec “le peuple”. Il s’agit d’un “outil de communication”, et non “de dialogue”. Si ce sont des outils de communication, alors il faudra prendre en compte les tweets du compte @POTUS comme des communiqués de presse. Mais, le compte personnel de Donald Trump @realDonaldTrump continuera de fonctionner.
Les rhétoriques “boulangistes” s’inscrivent dans la logique de gouvernement non pas au nom du parti “Les Républicains”, mais “au nom du peuple”. On notera que le slogan est aussi celui de Marine Le Pen. Cette transformation de la dialectique tend à dépasser la question “des partis politiques”.
Donald Trump espère pouvoir acquérir toute sa légitimité en se basant sur celui-ci, alors qu’il est déjà le président le plus impopulaire. Dans le cadre des élections des grands-électeurs, les Américains avaient mieux accueillis Georges W. Bush ayant perdu au vote populaire que le multi-milliardaire. Son impopularité conduit inexorablement à des manifestations d’une taille importante (dont nous verrons cela plus tard). La future administration américaine s’avère fondamentalement reposer non pas sur le peuple américain puisqu’il s’agit d’une élection indirecte, mais uniquement sur les grands électeurs. Dans ce cadre, Donald Trump a fait campagne dans une logique stratégique des États où il y avait le plus grands-électeurs.
De ce fait, la rhétorique (citée plus haut) se transforme inexorablement “au nom des grands-électeurs”. Cette nuance est de taille puisque les mesures du programme de Donald Trump risque d’être particulièrement mal accueillies au sein de la population.
L’altermondialisation et le rapprochement avec la Russie semble conduire l’Amérique dans un cul de sac. De plus, sa vision ultralibérale se fera par décret, en attendant que le parlement bicaméral se mette au travail. Il entend déconstruire l’ensemble du double mandat de Barack Obama afin de libérer les “énergies”. Cela sous-entends que l’Amérique va vivre de manière plus harmonieuse, en plongeant dans un capitalisme toujours plus sauvage, afin de favoriser la classe dominante. Mais, les énergies sont surtout ceux fait par le travail, donc la force des travailleurs/travailleuses. L’expression relève à opprimer un peu plus les travailleurs pour les capitalistes, les bourgeois et les différents patrons.
La question de l’opinion d’un président paraît primordiale. Quoi qu’il se passe, si 48 % de l’opinion lui semble favorable à ce jour. Elle ne peut que baisser dans le temps. À titre de comparaison, pour la fin du mandat de l’ancien président américain, ce dernier se situe tout de même à 55%. Autrement dit, la population américaine a une meilleure opinion de Barack Obama que de Donald Trump. De ce fait, la popularité de Donald Trump risque à terme de se trouver dans une zone critique lui enlevant toute légitimité à continuer de prendre le pouvoir. La légitimité populaire apparaît particulièrement différente de la question démocratique.
La prise du premier décret concerne évidemment l’Obamacare. Donald Trump considère que les pauvres n’ont pas à se soigner, que ce n’est pas la priorité des assurances. Dans cette logique, il pense normal d’empêcher des millions de familles de se soigner. En même temps, un milliardaire se contrefiche des pauvres … Le slogan “America First” ne peut que renvoyer à celui de “Wall Street First”. In fine, cette vision s’inscrit dans la logique que l’inégalité entre les citoyens est la base de la nature, et que forcément la nature fait que les plus pauvres, donc les moins “forts” n’ont pas à se soigner, alors que les riches doivent l’avoir.
Ce n’est pas pour rien que de nombreux complotistes et climatosceptiques ont d’ailleurs soutenu le président. De plus, cette vision s’inscrit dans un cadre où de nombreux antisémites et néonazis sont devenus au fur et à mesure les pierres angulaires dans la politique ou la campagne du président. Autant dire que la partie la plus rance de la société se tient près de Donald. Dans le cadre précis, il s’agit du peuple américain et des “WASP” (White Anglo-Saxon Protestant). Le caractère “racialiste”, “raciste” et “antisémite” apparaît comme évident sous sa présidence, même si la transformation d’une campagne à la prise de pouvoir tend à policer le discours.
Si l’on parle du Général Boulanger, on peut également parler de la logique maurrassienne du nouveau président américain. Si ce dernier ne connaît certainement l’auteur contre-révolutionnaire et réactionnaire, sa dimension politique tend à mettre côte à côte la religion et la politique, plus largement la tentative de subordination de la religion sur la politique paraît plus ou moins évidente. Si Trump se considère comme presbytérien, c’est-à-dire un courant dans le protestantisme, cela introduit inévitablement la logique créationniste et déiste. De nombreux fanatiques obscurantistes dans leur gouvernement comme la milliardaire Betsy DeVos appartiennent à ce courant qui nie la Science, et souhaite un retour dans le XVIème ou XVIIème siècle … Une vision austère ressemblant à celle de la colonie de Plymouth où la religion était la loi.
L’Amérique de Trump … est une Amérique qui n’hésitera pas à admettre que la Terre est plate et à privatiser l’éducation, tout comme agrandir les prisons, et envoyer toujours plus de personnes à la potence et jeter des millions de personnes à la rue. God Bless America (que Dieu bénisse l’Amérique) apparaît comme un programme, tout comme la devise “In God We Trust” (Nous avons confiance en Dieu ou En Dieu, nous croyons). Alors, ne soyons pas choquer puisque la logique de croire en “Dieu” et Donald Trump fera son travail “au nom des grands-électeurs” pour satisfaire les intérêts de la classe dominante.
Enfin, sur le nombre de participants à la cérémonie officielle, on constate que cette dernière est faible, loin d’être une organisation grandiose, il s’agit simplement d’une véritable claque contre le président américain. Celui a beau utilisé sa haine contre les médias pour tenter d’affirmer le contraire, la réalité est qu’il s’agit d’un des présidents les plus détestés de l’Amérique de 2017. De plus, la “Womens March” a fait déplacer plus de personnes que pour son investiture.
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