Donald Trump est le nouveau président américain
Donald Trump a été élu par 276 grands électeurs, soit la majorité absolue. Le milliardaire devient le nouveau président des États-Unis d’Amérique. L’Amérique se retrouve face à la mise en place d’un programme ultralibéral et de repli sur soi.
La démocratie américaine fonctionne sur les bases d’un code électoral issu de 1788. Son fonctionnement s’inscrit dans une élection indirecte. En effet, les électeurs ne votent pas pour les différents candidats à la présidentielle, mais pour des grands électeurs qui eux voteront pour le candidat à un candidat. D’autant que les élections sont anticipées dans certains états. Ainsi, les voix indirectes des électeurs vers les potentiels candidats (les grands électeurs qui ont pour vocation de voter pour le futur président) à la présidence ne reflètent par toujours le choix des grands électeurs.
Donald Trump est la personne que l’on peut croiser dans les partisans du Front National. Il éructe, il scande, il insulte, c’est un militant nationaliste finalement assez basique. On pourrait refaire son portrait, mais cela ne changerait pas grand chose. Le candidat préféré de la droite radicale et de l’extrême-droite a pris la tête de la Présidence américaine. Le retour des Républicains risque de tout changer.
Dans les deux chambres du Congrès, on assiste à un recul des Républicains et à une augmentation des démocrates par rapport aux dernières élections. Les Républicains gardent toutefois la majorité absolue dans les deux chambres.
Chambre des Représentants | Sénat | |
Républicains | 236 (contre 247) | 51 (contre 54) |
Démocrates | 190 (contre 188) | 47 (contre 44) |
Pour reprendre le slogan de Ronald Reagan “America Is Back, il s’inscrit parfaitement dans la campagne de Donald Trump. Reagan était un acteur de formation, avant de devenir président. Trump est un capitaliste multi-milliardaire.
Le programme de Trump est un bon en avant de plus vers le libéralisme, et se poursuivra in extenso vers le libre-échange des marchandises (quand bien même celui-ci a été critiqué). L’entreprise Trump est fortement intégrée dans la mondialisation.
Il a mis en avant l’idée que pour faire revenir les entreprises, il fallait “un choc de compétitivité”. Il s’inscrit pleinement dans la doxa néolibérale promouvant que la baisse des impôts sur les sociétés et des cotisations sociales permet de faire augmenter les marges des entreprises, d’augmenter le PIB et en ricoché conduit à une baisse du chômage. Sauf que “ce choc” se doit d’être compensé par de nouveaux impôts ou par des économies budgétaires, c’est-à-dire des mesures d’austérité. Donald Trump n’a pas expliqué son approche surfant d’avantage sur le populisme. On notera que la balance commerciale est déficitaire de 442 milliards d’euros (en 2015), ce qui nécessite une augmentation des exportations ou dans le cadre de Trump, une baisse de l’importation. D’ailleurs, les exportations progressent légèrement environ +2,9% sur 2015.
En 2013, les États-Unis d’Amérique ont été au bord de la banqueroute se traduisant par un Shutdown. Avec une dette supérieure à 16 000 Mds de dollars et un déficit colossale, on peut conclure que sur le plan économique la question de la dette va croitre de manière aussi forte que sous Raegan. La question d’une banqueroute sous Trump est plus probable que jamais.
Concernant les traités de libre-échange en cours de négociation, notamment le TAFTA, risquent de revenir au point mort, mais cela n’empêchera pas les différents traités de s’appliquer comme les différents protocoles de l’OMC.
Les questions culturelles, ethniques, d’égalités femmes-hommes risquent de subir un certain revirement lorsque Donald Trump se prononçait pour l’interdiction de l’avortement comme punition quasiment divine contre les femmes plus largement contre tous les droits des femmes, sur le plan ethnique rien n’est fait pour assurer d’une égalité quand on voit à quel point la discrimination a fonctionné à plein régime, etc. L’un des chevaux de bataille pour le milliardaire reste l’abrogation de l’Obamacare.
De même la question de l’antisémitisme comme le racisme anti-musulman on permis l’élection de celui qui faisait des références à Mussolini. D’ailleurs, le KKK avait appelé à voter Donald Trump.
La question de la lutte contre le “déclin” va de paire avec la “liberté” comme le montrent Marine Le Pen ou encore Nigel Farage (ce dernier a d’ailleurs retourné sa veste suite au vote du Brexit). Dans le cadre des relations internationales, la donne risque cruellement de changer notamment sur différents fronts comme en Irak et en Syrie. En effet, Donald Trump soutient Bachar Al-Assad, ce qui n’est pas une chose nouvelle en considérant les alliances et les différents soutiens internationaux. Pour les civils en Syrie, cela suppose une aggravation de leur situation qui sont sous les bombes. En Russie, Vladimir Poutine a naturellement salué sa victoire au-delà des termes diplomatiques pour que les relations soient remises sur un pied d’égalité. Il faut dire que les Américains en Russie ont voté pour Trump au nom de la “paix” entre les deux pays. Les enjeux géostratégiques dans différentes régions du monde risquent de se retrouver entièrement bouleverser.
En matière de liberté, Donald Trump est partisan de la torture et de la peine de mort. En effet, l’un des problèmes de l’Amérique serait “les Conventions de Genève”. Sur la peine de mort, il affirme que l’injection l’étale est “une façon trop confortable pour (les) criminels de mourir”. Donald Trump s’inspirerait-il de Daesh en matière de dignité de l’être humain ?
Si les États-Unis d’Amérique ne sont pas pour autant de retour sur la scène internationale. Croire que l’Amérique a été mise de côté ces dernières années permet d’affirmer l’idée d’un “déclin” américain très chère aux différents courants nationalistes. D’ailleurs, cette idée assez fondamentale chez les “Républicains”, et chez l’extrême-droite européenne. Les réactions en Europe et dans d’autres pays montrent que le fanatisme vers cette idée séduit largement. Le déclinisme est une pierre angulaire du Capitalisme.
Finalement, il s’agit d’une défaite importante pour Hillary Clinton, mais cela reflète au fond le contexte d’une campagne présidentielle particulièrement nauséabonde. Les fractures de la société américaine héritière de la crise de 2007 ne sont pas près de se refermer, elles continueront de progresser.
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