La Turquie bloque les réseaux sociaux

reseaux-sociaux-turquieLa Turquie dans sa purge contre l’opposition parlementaire n’a pas hésité à couper l’accès aux différents réseaux sociaux, le 4 novembre. La Turquie n’en est pas à sa première tentative pour museler Internet et la démocratie.

Pendant l’arrestation des députés du HDP, le gouvernement a coupé les sites susceptibles de relayer l’information de manière rapide. Ainsi, les réseaux sociaux sont dans le viseur du mouvement islamiste.

Il s’agit d’une habitude pour montrer que la Justice se résume à la censure, le développement, le retour au minitel. Ces habitudes vont de paire avec celle d’imposer une seule ligne éditoriale, une seule presse, une chaîne de télévision ou encore une chaîne de télévision, tant qu’elle est “islamiquement” correct. Il faut dire que l'”islamiquement correct” est équivalent du “politiquement incorrect” en France (soutenu par les différents partis racialistes qui sont muets sur la question).

Ainsi, près de 168 médias qui ont été interdits en Turquie par décret du Sultan. RSF a d’ailleurs qualifié le régime d’Erdoğan comme “champion du monde des emprisonnements” avec plus de 150 journalistes (dont Zehra Doğan) enfermés dans les geôles. La Turquie se retrouve d’ailleurs devant la Chine ou même son ennemi juré l’Iran. La Turquie est considérée comme “ennemie de la liberté de la presse”.  On notera qu’Erdoğan était présent à la manifestation du 11 janvier 2015 pour la liberté d’expression. Aujourd’hui, il signe une performance qui ne peut que s’inspirer du régime dont l’AKP lorgne régulièrement, mais il est terroriste : l’État Islamique.

Dans ce cadre spécifique, les journalistes sont régulièrement arrêtés dans le cadre du dossier FETÖ. On passera sous silence que l’appareil de l’AKP a été quasiment entièrement formé par la secte de Gülen. La quasiment totalité des militants de l’AKP est FETÖ. Mais le FETÖ ne permet pas les purges de l’AKP, car l’AKP construit son propre régime terroriste.

De ce fait, près de onze villes “kurdes” ont eu leur connexion Internet entièrement coupée par le régime d’Erdoğan, afin de limiter les appels à la solidarité et nourrir toujours plus la division ethnique très chère à Erdoğan. Dans ce cadre, cela poursuit sa purge contre la liberté de la presse, mais plus largement contre la liberté d’expression.

Même les journalistes du Cumhuriyet (un journal Kémaliste fondé en 1924) ont été arrêtés (le rédacteur en chef et 16 journalistes) alors que ce dernier est considéré comme une institution. Il est le plus vieux journal turc à ce jour. Mais, le CHP soutient toujours l’AKP dans ses différentes purges. Le kémalisme d’aujourd’hui se retrouve très proche des différentes mouvances islamistes. On notera qu’il existe un consensus entre l’AKP, le CHP (Cumhuriyet Halk Partisi ou Parti républicain du peuple) et le MHP (Milliyetçi Hareket Partisi ou Parti d’action nationaliste) pour sauver façade la République Turque.

La République Turque est déjà morte et sa destruction ne peut que s’accélérer, le discours de Kemal Kılıçdaroğlu ne suffira pas à ne pas faire tomber la laïcité, la République et le Démocratie. La laïcité, la République et la démocratie son en train de tomber, et pour l’instant, personne ne semble vouloir empêcher ce véritable massacre. Ainsi, le soutien du CHP apparaît comme un véritable suicide, puisque celui-ci sera nécessairement dissous dans un futur proche comme pour le parti ultranationaliste : le MHP.

La fin de l’état d’urgence en Turquie risque de faire tomber l’ensemble des partis politiques différents à la politique d’Erdoğan. En effet, l’un des projets phares d’Erdoğan reste l’installation d’une République Islamique en Turquie s’inscrivant le cadre de la naissance de la République de Moustafa Kemal. Plus profondément, il s’agit d’articuler la Turquie vers le Califat Islamique héritier de l’Empire Ottoman.

L’attentat à Diyarbakir, a été revendiqué par Abou Bakr al-Baghdadi au nom de Daech. Il concernait l’attaque des co-présidents du HDP. Un fait étonnant se déroule tout de même, puisque les TAK ont revendiqué également l’attentat. Dans ce contexte, on peut clairement négliger la revendication des TAK, puisque ces derniers vont clairement dans le sens de Daesh, comme ses voisins de l’AKP.


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